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Nos idées pour s’initier au noctourisme, le tourisme de nuit

Depuis quelques années, le noctourisme est une nouvelle tendance qui éclaire le monde du voyage. De l’Amazonie aux dunes de Namibie, en passant par les aurores boréales d’Islande, de plus en plus d’aventuriers choisissent d’explorer la planète après la tombée de la nuit. Mais si cette pratique ouvre des perspectives fascinantes, elle invite aussi à repenser notre rapport à l’environnement, car celui-ci est particulièrement fragile dans l'obscurité.

Silhouettes observant un ciel étoiléSilhouettes observant un ciel étoilé
© Hamid Khaleghi sur Unsplash
Écrit par Liz Fredon
Publié le 23 avril 2025, mis à jour le 25 avril 2025

Lorsque vous pratiquez des activités touristiques de nuit, vous faites ce qu’on appelle du noctourisme. Loin des foules diurnes, le tourisme nocturne offre une autre lecture des paysages et des écosystèmes car les sons, les odeurs et les lumières naturelles y prennent une nouvelle dimension, presque magique.

Aujourd'hui, la tendance s'accélère. Dans une enquête Booking.com réalisée l'année dernière, près des deux tiers (62 %) des personnes interrogées dans 33 pays ont déclaré envisager des vacances avec des activités nocturnes. Le voyagiste de luxe Wayfairer Travel rapporte que les excursions nocturnes ont augmenté de 25 % en 2024. “Le phénomène a explosé l'année dernière”, déclare son PDG, Jason Stevens.

 

 

Pourquoi explorer de nuit ?

Voyager la nuit, c’est découvrir un monde où la nature reprend ses droits. Beaucoup d'animaux sont actifs au crépuscule ou à l'aube, périodes où l'on peut observer des comportements invisibles en journée. Les parades de manchots en Australie plongent par exemple les voyageurs dans des traditions endémiques peu connues.

À l'ère du surtourisme, où rares sont les régions du globe encore inexplorées, le tourisme nocturne offre un nouveau regard sur des sites incontournables. C'est l'occasion de redécouvrir un monde transformé la nuit. 

La nuit invite également au lâcher-prise. Sous un ciel étoilé ou face à un désert silencieux, la connexion à soi et au monde devient plus intime. C’est une manière de voyager plus lente, plus contemplative, loin de l'agitation touristique classique. D’après Lee Thompson, cofondateur du voyagiste Flash Pack, "les gens recherchent désormais des expériences uniques au-delà des soirées au bar, ce qui semble avoir alimenté le tourisme nocturne."

 

Pollution lumineuse
© deon sur Unsplash

 

Des raisons liées au réchauffement climatique et à la pollution lumineuse

À l’origine, cette façon de voyager a séduit les passionnés d’astronomie et les aventuriers avides de sortir des sentiers battus. Éloignées de la ville et de sa pollution lumineuse, les lumières stellaires se révèlent bien plus intensément.

Selon une étude identifiant les nouvelles tendances de voyage 2025 réalisée par Booking.com, “plus de la moitié (58%) des Français interrogés envisagent de visiter des destinations offrant de meilleures conditions pour observer le ciel et profiter de la magie de minuit”. Confrontés aux conséquences du changement climatique, “43% des personnes interrogées prévoient d'intensifier leurs activités nocturnes pour éviter les fortes chaleurs”.

 

Idées de lieux pour s’initier au noctourisme

Certains lieux se prêtent tout particulièrement au noctourisme, et nous vous avons concocté quelques idées pour s’initier à cette tendance…

 

Observer les étoiles dans la réserve du NamibRand (Namibie)

Au cœur du désert de Namibie, la réserve du NamibRand est l’un des rares sites certifiés « Réserve de ciel étoilé » au monde. Loin de toute pollution lumineuse, la Voie lactée y est plus brillante que jamais. Pour préserver ce sanctuaire d’obscurité, les lodges locaux misent sur des éclairages réduits et recommandent d'utiliser des lampes frontales à lumière rouge, moins perturbantes pour les animaux nocturnes.

 

Aurores boréales en Island
Max Stoiber sur Unsplash

 

Contempler les aurores boréales en Islande

Entre septembre et avril, l’Islande devient une scène céleste où dansent les aurores boréales. Pour maximiser vos chances de les voir tout en respectant l’environnement, il faut s’éloigner des lumières artificielles et rester sur les chemins balisés. Sous la neige, les mousses et les sols volcaniques restent extrêmement fragiles, et un pas de côté peut laisser une empreinte durable sur cet écosystème.

 

Explorer la forêt amazonienne au crépuscule

La jungle amazonienne révèle sa vraie symphonie après le coucher du soleil. La nuit, grenouilles, singes et insectes deviennent particulièrement actifs et animent la forêt. Pour vivre cette expérience en douceur, il est recommandé de partir en petit groupe avec des guides locaux responsables qui connaissent les zones sensibles et privilégient les balades silencieuses, à la lueur d’une lampe douce, afin de ne pas perturber les espèces nocturnes.

 

 

Assister aux parades de manchots sur l'île de Phillip (Australie)

Chaque soir, sur Phillip Island, des centaines de petits manchots regagnent leurs terriers dans un ballet touchant. Pour que ce spectacle reste un moment d’observation et non de perturbation, les visiteurs sont invités à suivre des consignes strictes : interdiction de prendre des photos au flash, de s’approcher ou de faire du bruit.

 

Randonner au clair de lune dans les montagnes de l’Atlas (Maroc)

Lorsque la pleine lune éclaire les montagnes de l’Atlas, les paysages prennent une dimension presque irréelle. Pour préserver cette beauté, il est conseillé de marcher sur les sentiers existants, d’éviter toute pollution lumineuse excessive et de repartir avec ses déchets. Certaines agences proposent même des randonnées zéro impact, pour mêler aventure nocturne et conscience écologique.

 

Explorer la nuit nous rappelle que la nature suit ses propres rythmes, bien au-delà de notre agenda humain. En respectant les écosystèmes, le noctourisme peut devenir une forme de tourisme durable aidant à la sensibilisation et la protection du vivant. Pensez toutefois à préserver le silence, à ne rien prélever sur votre passage et à vous informer sur les périodes sensibles comme la nidification ou la migration.