Pour la première fois depuis 18 ans, les Églises catholique, protestante et orthodoxe fêtent Pâques le même jour, dimanche 20 avril 2025. Une situation issue d’une convergence exceptionnelle des calendriers julien et grégorien dans une année 2025 riche pour la chrétienté. Mais le pape François y voit bien plus qu’un heureux hasard. Il espère que cette occasion puisse marquer un tournant dans le dialogue œcuménique.
C’est une date que les fidèles chrétiens n’oublieront pas de sitôt. Le dimanche 20 avril 2025, catholiques, protestantes et orthodoxes célèbrent ensemble la fête de Pâques. Une coïncidence rarissime, ayant eu lieu trois fois en 34 ans (2007, 2001 et 1991) et rendue possible par un alignement exceptionnel entre le calendrier grégorien, utilisé par les Églises catholique et protestantes, et le calendrier julien, utilisé par les orthodoxes.
Pourtant, depuis l’an 325 et le concile de Nicée, toutes les branches s’accordent à dire que Pâques tombe le premier dimanche suivant la pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. Mais les outils de mesure du temps, ont divergé selon les églises. Résultat, il peut y avoir jusqu’à cinq semaines de décalage entre les fêtes de Pâques catholiques et protestantes et les orthodoxes.
Pâques, c’est quoi ?
Pâques, ou Pessah en hébreux, est la fête la plus importante du christianisme. À l'origine, la Pessah juive commémore l’exode des Hébreux hors d’Egypte, libérés de l’esclavage par Moïse. Les chrétiens se sont ensuite approprié Pâques pour célébrer la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa crucifixion, selon les Évangiles. La fête est précédée par la Semaine sainte, qui retrace les derniers jours du Christ, de son entrée à Jérusalem au Vendredi saint, jour de sa Passion.
Un vieux rêve de l’unité chrétienne
L’idée d’une célébration commune de Pâques incarne un vieux rêve porté dans hautes sphères de l’Église. Dès 1975, le pape Paul VI écrit au patriarche Dimitrios Ier pour plaider en faveur d’une date unifiée de Pâques. L’objectif annoncé est alors d’établir une convergence "face à un monde où la foi est si souvent mise en question", selon lui.
Un demi-siècle plus tard, le pape François reprend le flambeau. À plusieurs reprises, il exprime son souhait de voir cette fête commune devenir la norme plutôt que l’exception. En 2022, un groupe de travail interconfessionnel, baptisé Pasqua Together 2025, est même mis en place pour mettre en œuvre une harmonisation. En septembre 2024, en recevant ses membres au Vatican, le pape François espère même que "cette célébration commune ne soit plus une parenthèse, mais un nouveau départ".
Le pape François souhaite ses vœux pour la fêtes de Pâques à nos frères et soeurs orthodoxes 🫂🥲☦️ pic.twitter.com/yvexpUUrG0
— Gzn🇻🇦 (@Gzn509) May 5, 2024
Une année exceptionnelle pour la chrétienté
L’année 2025 est tout autant particulière pour la chrétienté qu’elle marque le Jubilé ordinaire, célébré tous les 25 ans, mais aussi le 1.700ème anniversaire du concile de Nicée, qui avait donc fixé à la fois le Credo et la règle de calcul de Pâques. Un "signe fort", selon le pape, qui voit dans cette convergence de dates une opportunité historique de renforcer les liens entre les confessions.
Le Pape François a même laissé entendre qu’il pourrait se rendre à Iznik, en Turquie, où se trouvait l’ancienne Nicée, à la fin du mois de mai 2025. Un déplacement qu'il aimerait effectuer aux côtés du patriarche œcuménique Bartholomée Ier et qui incarnerait la volonté commune d’unifier les différentes branches de la chrétienté.
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