Le Sénat a adopté l’ensemble du projet de loi de finances 2025 ce jeudi 23 janvier, avec 217 voix pour, 105 contre et 22 abstentions. Ce budget prévoit 6,3 milliards d’euros d’économies supplémentaires, ramenant l’objectif de déficit à 5,3 % contre 5,4 % initialement prévu. Pour accélérer son adoption, le gouvernement a repris les discussions au début de la seconde partie, consacrée aux dépenses. Le Quai d’Orsay n’y a pas fait exception.
Le Sénat a approuvé l’ensemble du projet de loi de finances pour 2025, malgré des coupes budgétaires controversées. Ce budget prévoit 6,3 milliards d’euros d’économies supplémentaires, ramenant l’objectif de déficit à 5,3 % contre 5,4 % initialement prévu. Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement a accéléré les discussions sur la seconde partie du texte, consacrée aux dépenses.
Parmi les domaines les plus touchés figure l’aide publique au développement (APD), gérée par le Quai d’Orsay. Initialement, le ministre Jean-Noël Barrot devait défendre un budget de 4,5 milliards d’euros pour cette mission, déjà en baisse de près de 2 milliards d’euros par rapport à l’année dernière. Mais un amendement gouvernemental de dernière minute a encore réduit cette enveloppe de 780 millions d’euros, la portant à seulement 3,8 milliards d’euros.
« Mon ministère est sans doute celui qui a le plus fortement contribué, en proportion de son poids dans le budget général de l’Etat, aux mesures envisagées pour le redressement des comptes publics de la France », reconnaît de lui-même le ministre des Affaires étrangères.
L’aide publique au développement figure parmi les plus touchés par les coupes budgétaires
Au total, l’APD subit une coupe de 2,78 milliards d’euros, soit une diminution de 35 % par rapport à son budget initial de 6,5 milliards. Ces économies drastiques ont suscité une vive opposition au sein du Sénat. Plusieurs parlementaires ont exprimé leur incompréhension face à une telle décision. « L’effort demandé me semble disproportionné. Au-delà d’un coup de rabot, cette coupe traduit un réel renoncement à l’ambition affichée par la France. Une telle déstabilisation du volume des crédits de la mission ne sera pas sans conséquences », a déclaré le sénateur centriste Raphaël Daubet.
Pour le gouvernement, le plus difficile est encore à venir. Le 30 janvier 2025, le projet de loi doit franchir l’épreuve décisive de la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs. Cette réunion est déterminante pour parvenir à un compromis sur le budget tout en évitant une censure parlementaire.