3ème homme lors de Législative partielle de 2013 en Amérique du nord, Damien Regnard, candidat Divers-droite entend bien parvenir cette année à représenter les Français de l’étranger de la première circonscription.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et vos motivations pour entrer en politique ?
Damien Régnard : Je suis arrivé aux Etats-Unis en 1996 pour ouvrir la filiale d’un groupe français. Je vis en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans. Une ancienne terre de France.
Dès que je suis arrivé, j’ai ressenti le besoin de m’impliquer pour la communauté française. J’ai rejoint la chambre de commerce franco-américaine de Louisiane, j’en suis devenu le président pendant plus de 10 ans.
Le 29 aout 2005, la Louisiane a été touché par le cyclone Katrina qui a été extrêmement meurtrier. J’ai senti à ce moment là une grande détresse de mes compatriotes. J’ai tout de suite eu envie de me mobiliser, de retourner dans la ville et de travailler. Je me suis dit qu’il fallait que j’arrive à faire quelque chose. J’étais président de l’Union des Français de l’Étranger (UFE), qui a joué un rôle très important de soutien et d’appui dans les actions que j’ai pu mener.
Quand, en 2009, il y a eu les élections des conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) j’ai décidé de m’impliquer d’avantage pour pouvoir faire plus au service de nos amis et compatriotes français.
Si on met à profit son mandat, si on s’investit vraiment, on peut résoudre des problèmes et aider les gens. Et moi, j’ai toujours souhaité mettre l’humain au cœur de mon action politique. Je ne suis pas dans la politique politicienne, mais là pour résoudre des problèmes très concrets. Ma satisfaction, c’est de pouvoir enlever un poids, un stress, à nos compatriotes face à une administration parfois très fermée qui ne facilite pas les démarches.
En 2013 je me suis présenté en tant que candidat indépendant car je trouvais que les Français de l’étranger méritaient mieux que d’être représentés par des gens de Paris.
Toutes les difficultés qu’un Français de l’étranger vit je les ai aussi rencontrées.
Comment comptez-vous mener votre action ? Quelles sont vos priorités ?
Mes thématiques ne sont pas forcément de droite ou de gauche. Ce sont des thématiques qui nous concernent tous d’un point de vue français de l’étranger. Ce sont bien sûr la santé, la retraite, l’éducation, la fiscalité : des points clés qui nous concernent tous, parce qu’on vieillit, parce qu’on a des enfants, parce qu’on est quelques fois un peu victime de pressions fiscales et de décisions qui sont prises en dépit de tout bon sens.
Un point particulier, qui est un peu l’axe de ma campagne c’est le fait de travailler sur ce que j’appelle la bilatéralité. Il y a beaucoup de dossiers pour lesquels, si on ne travaille pas côté français au niveau de l’Assemblée nationale et côté américain ou canadien avec les 50 États ou les 10 Provinces, nous n’avons pas la possibilité de mettre de l’huile dans les rouages. Pour faciliter l’arrivée des Français et le bien-être des Français qui vivent en Amérique du Nord, il faut que nous travaillions avec les autorités locales américaines et canadiennes. C’est vraiment ce que je voudrais faire et développer.
Autre point : à l’étranger nous avons 11 députés et 12 sénateurs ; il faut vraiment faire corps, travailler ensemble. Je serai pour la création d’un groupe interparlementaire des Français de l’étranger, au Sénat et à l’Assemblée nationale. Tout ce travail d’équipe qui existe déjà entre certains sénateurs et entre certains députés nécessite d’être structuré par le travail d’un groupe interparlementaire.
Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant, Frédéric Lefebvre?
Je trouve que la situation a empiré en ce qui concerne la situation des Français de l’étranger. On ne peut pas charger le député sortant de l’ensemble des échecs mais sur le plan politique, on déplorera un certain nombre de trahisons de M. Lefebvre. D’abord le non respect de ses engagements : il avait dit qu’il quitterait ses fonctions au conseil régional de Paris, il ne l’a pas fait. Il a continué à cumuler ces mandats.
Il avait également parlé d’éthique or il a continué à embaucher sa femme qui est graphologue. C’est quand même regrettable et déplorable dans un moment où on a besoin de gens qui ont une connaissance en tant qu’attaché parlementaire ou en tant que collaborateur pour pouvoir aider concrètement sur le travail législatif.
De même, aujourd’hui les structures LR en Amérique du nord sont totalement écroulées et effondrées, il n’y a plus rien, un maillage de 3 ou 4 personnes.
Les électeurs de droite sont orphelins aux Etats-Unis et au Canada. Et ce qui a fini par rendre la chose intenable en Amérique du Nord, a été l’absence totale de campagne et de soutien à François Fillon, le candidat de la droite. On s’attendait à un minimum de soutien.
Quelle sera votre attitude par rapport au nouveau Président élu ? Pourriez-vous soutenir sa majorité ou bien resterez vous dans l’opposition ?
Moi, je souhaiterais rejoindre une majorité menée par François Baroin.
En ce qui concerne Macron, si ça va dans le bon sens pour la France, bien sûr qu’on le soutiendra. Le respect, il est dans les deux sens. Les sujets des Français de l’étranger sont ma priorité, mais s’il y a une décision qui va dans le bon sens pourquoi voulez-vous que j’aille me battre contre ça ?
Par contre lorsqu’un certain ministre du budget, sous la présidence Sarkozy, a voulu par exemple modifier la taxation des résidences secondaires, je me suis mobilisé immédiatement. Nous avons fait pression, et nos parlementaires et sénateurs de l’époque sont allés directement un samedi matin à l’Élysée. Nous avons fait modifier la loi pour prendre en compte la vie des Français de l’étranger, et pour dire « attention là vous dérapez ». Je ne suis pas dans une opposition systématique.