Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Tribune de Français du monde, Ecologie et Solidarité

Français du monde, Ecologie et SolidaritéFrançais du monde, Ecologie et Solidarité

Cette tribune nous a été communiquée par le groupe Français du Monde, Écologie et Solidarité

 

Le groupe « Français du monde, Écologie et Solidarité » prend acte du plan de sauvegarde des Français de l’étranger présenté ce jour par les ministres Messieurs Jean-Yves Le Drian, Gérald Darmanin, et Jean-Baptiste Lemoyne

 

Au total, ce sont 240 millions d’euros qui devraient être mobilisés pour apporter à nos compatriotes qui vivent à l’étranger un soutien au plan sanitaire, éducatif et social afin de les aider à faire face à la crise sanitaire. Cette somme se répartit de la manière suivante :

- 50 millions pour les bourses scolaires

- 100 millions d’avance de France Trésor pour soutenir l’AEFE

- 20 millions pour le dispositif sanitaire et le rapatriement

- 50 millions pour venir en soutien à nos compatriotes dans le besoin

- 20 millions uniquement dédiés au rapatriement pour couvrir les frais de transport.

Ces annonces vont dans le bon sens, mais appellent à la vigilance.

Nous nous félicitons des 50 millions attribués au budget des bourses scolaires qui correspondent à ce que nous avions évalué comme besoins supplémentaires.

En revanche, les 100 millions d’avance de France Trésor à destination de l’AEFE, soulèvent un certain nombre de questions.

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une aide, mais d’une dette consentie à l’Agence. Qui va rembourser cette dette ? Quelles garanties auront les parents d’élèves de ne pas avoir à subir à moyen terme une augmentation des frais de scolarité pour quand il faudra rembourser cette avance ?

Par ailleurs, 100 millions € c’est en soi beaucoup d’argent, mais rapporté à la taille du réseau il est permis de relativiser l’importance de ce montant puisque cela ne représente en moyenne que 190 000€ par établissement, ou encore 270€ de réduction des frais pour chaque élève du réseau !

Faire bénéficier indistinctement de cette aide toutes les familles nous semble être une très mauvaise utilisation de cette somme. L’aide doit être avant tout sociale. Certaines familles ne connaissent pas de baisse de leur revenu et n’ont pas réellement besoin d’être soutenues. D’autres en revanche connaissent une situation extrêmement difficile et auraient besoin d’être aidées au-delà de 270€ !

Comment va donc être ventilé ce montant ?

Sur quels critères vont être « aidés » les établissements ?

Il nous semblerait pertinent que  toute aide aux établissements partenaires soit adossée à des critères de gestion et fasse l’objet de demandes documentées: maintien de l’emploi, transparence sur l’utilisation de l’aide, instances de dialogue social, participation future de ces établissements au remboursement des avances.

Il conviendrait également de veiller à un certain équilibre géographique sur l’utilisation de cette avance. Certaines zones connaissent en effet une sur-représentation des établissements partenaires. Se sont également des zones où le chômage explose ces dernières semaines. Il y a donc un fort risque qu’une ou deux régions utilisent une majorité de ces 100 millions.

Nous nous félicitons également des 50 millions € apportés à l’aide sociale, mais cette décision nous semble rendre d’autant plus incompréhensible la réorientation des crédits associatifs STAFE à destination des OLES décidée le 28 avril. C’est d’autant plus dommageable, que le réseau Alliance Française, et plus largement les établissements culturels, sont les grands oubliés de ce plan de sauvegarde.

Enfin, il ressort de la visio-conférence du 30 avril, que l’AFD évalue la manière d’apporter un soutien aux entreprises « françaises » de droit local à l’étranger. Nous nous réjouissons que le gouvernement reprenne à son compte une idée que nous lui avions soumise par courrier en date du 02 avril dernier.

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions