Andrew Tate est un influenceur controversé qui s'autoproclame “le roi de la masculinité toxique”. Et King Tate envisage désormais de se lancer en politique au Royaume-Uni. Une blague ? Pas si sûr. Si son ambition semble absurde, elle reflète une époque où les figures les plus polarisantes trouvent leur place non plus dans des recoins marginaux d’Internet, mais au cœur de la sphère politique, en attestent Kanye West et Donald Trump.
Une candidature (mal orthographiée) pour “sauver la Grande-Bretagne”
Andrew Tate, célèbre pour ses déclarations misogynes et son mépris des conventions, a récemment demandé à ses millions de fans sur X (anciennement Twitter) s’il devait se présenter comme Premier ministre. Les options ? “OUI. SAUVER BRITAN” ou “Non”. Vous ne rêvez pas, il a mal orthographié Britain. Au passage, rappelons qu’il est impossible de “se présenter” pour devenir Premier ministre au Royaume-Uni.
Andrew Tate wants to become the next Prime Minister of a country whose name he can’t even spell. pic.twitter.com/KNV15DQ9FI
— Murdered By Crayons 🖍️ (@CrayonMurders) January 6, 2025
Pour accompagner cette mascarade, le Roi de la masculinité toxique, de son surnom, a annoncé la création de son propre parti politique : Britain Restoring Underlying Values, ou BRUV, acronyme qui, en argot, signifie frère ou pote. Évidemment, nous parlons là d’un programme bien chargé en testostérone : Restaurer la fierté nationale face à une prétendue “invasion culturelle”. Le parti n’est pas officiellement enregistré et pour l’instant, BRUV n’existe que sous forme de compte sur X. Ce 22 janvier, il vient de dépasser les 150.000 abonnements.
Une stratégie de distraction par Andrew Tate ?
Le timing de cette annonce politique est tout sauf innocent. Andrew Tate est actuellement sous le coup d’une enquête en Roumanie pour des accusations graves, notamment de trafic d’êtres humains et d’abus sexuels.
Best country ever. https://t.co/ak2kNkdYjx
— Andrew Tate (@Cobratate) January 20, 2025
Après tout, quoi de mieux pour détourner l’attention de ses procès que de se poser en héros national ? Et si cela ne suffit pas, pourquoi ne pas courtiser un allié influent ? Elon Musk, milliardaire à la tête de Tesla et champion des provocations en ligne, semble être une cible de choix pour Andrew Tate. Après tout, Musk a déjà manifesté son intérêt pour la politique britannique en soutenant des figures comme Nigel Farage ou Tommy Robinson… Qu’il soit une blague ou un symptôme inquiétant de notre époque, Andrew Tate nous rappelle que, dans le théâtre politique moderne, même les trolls peuvent prétendre au rôle principal.