Le Home Office annonce une augmentation des frais de visas et de naturalisation, tandis qu'un rapport révèle qu'un habitant sur douze à Londres serait en situation irrégulière. Une politique migratoire sous tension.
Des frais d'immigration en forte hausse
Le Home Office a annoncé une augmentation des frais d'immigration et de naturalisation, visant à réduire la dépendance du système migratoire au financement public. Selon le projet de décret Immigration and Nationality (Fees) (Amendment) Order 2025, ces hausses seront mises en place dès que le Parlement britannique les validera.
Parmi les changements prévus :
- Les employeurs sponsorisant des travailleurs via le visa Skilled Worker devront payer 525 £ au lieu de 239 £ pour un certificat de parrainage.
- Le coût du visa pour les travailleurs temporaires passera de 25 £ à 55 £.
- Le prix de l'Electronic Travel Authorisation (ETA) passera de 15 £ à 16 £.
- Le coût de la naturalisation britannique augmentera de 1 500 £ à 1 605 £.
- Les frais pour la renonciation à la citoyenneté britannique atteindront 482 £ contre 450 £ auparavant.
Une exonération temporaire des frais d’ETA est cependant accordée aux passagers en transit à Heathrow et Manchester.
Ces hausses devraient rapporter 111 millions de livres d'ici 2025/26 pour le parrainage des travailleurs et 140 millions de livres pour l'ETA.
Londres, épicentre de l'immigration irrégulière
Parallèlement, un rapport révèle que Londres abriterait jusqu'à 585 000 migrants en situation irrégulière, soit une personne sur douze dans la capitale britannique. L'étude, commandée par Thames Water et relayée par The Telegraph, estime que 60 % des migrants sans papiers du Royaume-Uni résident à Londres.
La plupart de ces migrants seraient entrés légalement au Royaume-Uni avec un visa de travail, d'études ou de visite, avant de dépasser la durée autorisée de leur séjour. Il est difficile d'obtenir des chiffres précis, le Home Office ne publiant pas de données officielles sur le sujet.
Les chercheurs estiment que le nombre total de migrants irréguliers au Royaume-Uni pourrait atteindre 1 million. Toutefois, certains experts jugent ces chiffres sous-estimés, car basés sur des données remontant à 2017, avant la forte augmentation des traversées de la Manche.
Traversées de la Manche et durcissement du discours politique
Le nombre de migrants traversant la Manche continue d'augmenter : plus de 1 000 personnes ont effectué la traversée depuis le début de l'année, un record. Mardi dernier, le Home Office a enregistré 129 arrivées, et d'autres ont suivi le lendemain.
Un drame est survenu en début d'année : un jeune Syrien d'une vingtaine d'années est décédé, probablement écrasé sur une embarcation de fortune, devenant la première victime migrante documentée dans la Manche en 2025.
Face à cette crise, le Premier ministre Sir Keir Starmer avait promis en 2024 de réduire l'immigration légale et illégale, mais son gouvernement est critiqué pour son manque d'actions concrètes. Interrogé par des journalistes, Starmer a déclaré que "réduire l'immigration nécessite un plan sérieux", ajoutant que lutter contre les réseaux de passeurs est la stratégie la plus efficace pour contrôler l'immigration irrégulière.