Nouveau scandale pour le prince Harry. Accusé de sexisme, de racisme et d’abus de pouvoir au sein de l’association caritative Sentebale, qu’il a cofondée en 2006 avec le prince Seeiso du Lesotho, le duc de Sussex est au cœur d’une tempête médiatique. Démissions contraintes, guerre ouverte avec la présidente du conseil d’administration Sophie Chandauka et ouverture d’une enquête officielle : l’organisation qui venait en aide aux jeunes atteints du Sida en Afrique australe, vacille.


Sentebale : une association caritative secouée par des tensions internes
Fondée en 2006 par le prince Harry et le prince Seeiso du Lesotho, l’association caritative Sentebale, “N’oublie pas” en sesotho, visait à prolonger l’engagement humanitaire de la princesse Diana et de la reine Mamohato. Depuis près de vingt ans, elle soutient les enfants et les jeunes d’Afrique australe, en particulier ceux touchés par le Sida ou souffrant de troubles de santé mentale. Il s’agissait de l’un des rares engagements associatifs que le prince Harry avait conservés après son départ de la famille royale britannique en 2020. Mais depuis 2025, Sentebale est plongée dans une crise sans précédent, déchirée par des conflits internes.
Crise au sommet : les princes se retirent
Le 25 mars 2025, les princes Harry et Seeiso annoncent leur démission en tant que parrains de la fondation, affirmant prendre cette décision “le cœur lourd”, par “solidarité” avec cinq membres du conseil d’administration ayant récemment démissionné. En cause : de vives tensions avec Sophie Chandauka, avocate zimbabwéenne et présidente du conseil d’administration, accusée d’avoir une gestion “dictatoriale” de l’organisation. Cette dernière avait tenté d’empêcher sa révocation en portant l’affaire devant la Haute Cour de Londres.
Des accusations explosives contre le prince Harry
Quelques jours plus tard, Sophie Chandauka riposte. Le 30 mars 2025, au micro de Sky News, elle accuse publiquement le prince Harry de sexisme, de “harcèlement et intimidation à grande échelle”, et d’avoir tenté de l’écarter de Sentebale à travers des méthodes discriminatoires.
Elle dénonce un climat toxique : “Certaines personnes se croient au-dessus des lois, maltraitent les autres, puis se posent en victimes et utilisent la presse, qu'elles prétendent détester, pour discréditer ceux qui osent les défier.” Et affirme avoir été punie pour avoir dénoncé “des abus de pouvoir, de l'intimidation, du harcèlement, de la misogynie et un camouflage systématique” au sein de l’ONG, notamment une “culture du silence” imposée par le prince, où des sujets sensibles comme la perte de donateurs depuis sa rupture avec la Couronne restaient tabous.
“Le cœur brisé” : la riposte du duc de Sussex
Dans un communiqué publié le 3 avril 2025, le prince Harry se défend. Il se dit le “cœur brisé” face à ces accusations “totalement infondées”, qu’il qualifie de “mensonges flagrants qui blessent ceux qui ont investi des décennies dans cet objectif commun”, avant de rappeler que “personne ne souffre plus de la situation que les bénéficiaires de Sentebale”.
Une enquête ouverte par The Charity Commission
Saisie par les deux parties, le régulateur britannique des associations caritatives, The Charity Commission, a ouvert une enquête sur la gouvernance de Sentebale. Les investigations portent notamment sur des allégations de racisme, de harcèlement et de mauvaise gestion.
Selon plusieurs sources proches, le prince Harry serait profondément “attristé et embarrassé par la situation”, mais également “soulagé” que la vérité puisse enfin éclater.
Une autre polémique rattrape le prince Harry
Alors que la tempête Sentebale bat son plein, un autre front s’ouvre pour le prince Harry. Ancien président et membre du conseil d’administration de l’ONG African Parks, il fait face à de nouvelles polémiques.
Depuis février 2025, Reporterre publie une série d’enquêtes dénonçant les pratiques “néocolonialistes” de l’organisation, notamment dans sa gestion des zones protégées en Afrique. Le journaliste néerlandais Olivier van Beemen y décrit un système reposant sur "la militarisation, la privatisation des terres et une gouvernance dominée par des élites occidentales".
Des accusations graves de “passages à tabac de femmes et d’enfants”, de “viols” et d’“actes de torture” à l’encontre des populations indigènes ont été relayées dès 2023 par l’organisation de défense des droits de l’Homme Survival International. Face au tollé, le prince Harry avait discrètement quitté ses fonctions de direction en janvier 2024.
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