Soyez prêts, car dès 2025, traverser la Manche nécessitera plus qu’un simple passeport : la technologie sera au cœur des nouveaux contrôles. C’est d’ailleurs toute l’Union européenne qui est concernée. Nous vous présentons ce qu’il faut savoir sur le nouveau système de régulation aux frontières de l'Union Européenne et son impact pour le Royaume-Uni.
Et si c’était bientôt la fin des tampons et des contrôles sur nos bien-aimés passeports ? L’Union Européenne se prépare en effet à déployer un nouveau dispositif de contrôle aux frontières, appelé Système d'entrée/sortie ou EES. Le programme, initialement prévu pour 2022, a été repoussé plusieurs fois (le dernier report date de début octobre 2024) et est désormais attendu pour 2025.
Mais en quoi consiste-t-il ? Pourquoi a-t-il été reporté, et quel impact aura-t-il pour les voyageurs britanniques et européens ?
L'EES, Késako ?
Le Système d'entrée/sortie (EES) est un projet ambitieux de l’Union Européenne visant à moderniser la gestion des flux migratoires à ses frontières extérieures. Il vise à remplacer les tampons manuels dans les passeports par un processus entièrement numérisé, enregistré dans une base de données centrale. Concrètement, chaque fois qu’un citoyen d’un pays tiers (hors UE) franchira une frontière extérieure de l’Union, son passage sera automatiquement consigné.
L'EES concerne les voyageurs :
- En provenance de pays non membres de l'UE, qu'ils soient titulaires d’un visa de court séjour ou exemptés de visa.
- À chaque passage, les données biométriques (comme les empreintes digitales et la reconnaissance faciale) seront collectées pour renforcer les contrôles et la sécurité.
L’objectif de l’EES est double : d’une part, améliorer la sécurité aux frontières, en permettant un suivi précis des personnes qui entrent et sortent de l’UE ; d’autre part, lutter contre les séjours illégaux, en facilitant la détection des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée.
Pourquoi l'EES est-il constamment repoussé ?
En fait, L’EES implique plusieurs complexités techniques. Le système repose sur des infrastructures sophistiquées, comme la collecte de données biométriques et le traitement automatisé des passages aux frontières. Assurer la compatibilité de ces technologies dans tous les points de contrôle, tels que les aéroports, les gares et les ports, est un énorme défi pour la Commission européenne.
De plus, des pays comme la France ou les Pays-Bas ont exprimé leurs inquiétudes sur la mise en œuvre du projet. Des retards potentiels aux frontières sont pointés du doigt, en particulier dans des points d'entrée cruciaux comme les aéroports internationaux et l’Eurostar notamment.
Enfin, le tourisme et le commerce international pourraient être perturbés si l’EES n'est pas introduit de manière fluide, c'est pourquoi l’UE a accordé un délai supplémentaire pour s'assurer que tout soit totalement prêt.
Quel impact pour le Royaume-Uni ?
Les esprits les plus avisés se demanderont sûrement : en quoi l’EES concerne-t-il le Royaume-Uni ? Effectivement, depuis le Brexit, le Royaume-Uni est devenu un pays tiers pour l’UE. En tant que non-membres de l'Union, les citoyens britanniques seront soumis à l’EES à chaque passage aux frontières de l’Union, tout comme les citoyens d’autres pays tiers.
Mais ce n'est pas tout. Le Royaume-Uni a également mis en place son propre système de contrôle aux frontières, similaire au projet européen. Depuis avril 2024, un Système d’autorisation électronique de voyage (ETA) est requis pour les voyageurs exemptés de visa, y compris ceux venant de l’UE.
Ce passage à des systèmes électroniques et biométriques des deux côtés de la Manche rendra les voyages plus sécurisés, certes, mais potentiellement plus complexes…