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​Birmingham : la grève des éboueurs s'enlise face à un accord contesté​

Depuis plus d’un mois, les éboueurs de Birmingham sont en grève pour protester contre la suppression de postes et des baisses de salaire pouvant atteindre 8.000 £ (soit environ 9.300 €) par an. Le conseil municipal, dirigé par le Parti travailliste, affirme avoir fait une "offre équitable", mais refuse de mettre par écrit ses engagements publics, ce que le syndicat Unite considère comme un obstacle majeur à toute avancée. Pendant ce temps, plus de 20.000 tonnes de déchets s'accumulent dans les rues, suscitant des inquiétudes sanitaires et une colère croissante des habitants

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Depuis plusieurs semaines, la ville de Birmingham est enseveli par les poubelles à cause d'un grève des éboueurs. ©Reuters
Écrit par Morat Alizée
Publié le 17 avril 2025
Depuis plus d’un mois, les éboueurs de Birmingham sont en grève pour protester contre la suppression de postes jugés essentiels et une perte de salaire pouvant atteindre 8.000 livres sterling par an (environ 9.300 €). Le conseil municipal de Birmingham, dirigé par le Parti travailliste, affirme avoir fait une "offre équitable". Problème : les engagements ne sont pas mis par écrit. Le syndicat Unite, majoritaire chez les grévistes, y voit un manque de fiabilité qui empêche tout accord.

 

Des salaires menacés, des rues saturées de déchets

Le cœur du conflit : la suppression de quelque 170 postes de "Waste Recycling and Collection Officers" (WRCO), chargés de la sécurité pendant les collectes. Selon Unite, cela entraînerait une baisse salariale de 8.000 £ (9.300 €) annuels en moyenne. Le conseil assure que des propositions de reclassement ou de départ ont été faites, sans baisse de salaire mais refuse de le garantir par écrit. Pendant ce temps, les déchets s’accumulent dans les rues. Plus de 20.000 tonnes de poubelles non ramassées jonchent Birmingham, avec des conséquences sanitaires graves : prolifération des rats, mauvaises odeurs et surtout la colère des habitants.

Cette grève met en lumière la crise du financement des collectivités locales au Royaume-Uni. Le maire du West Midlands, Richard Parker, dénonce le sous-investissement chronique de l’État dans les services publics. Il fustige également les critiques qui visent Birmingham et qualifie cette grève de révélateur national plutôt que local. Le contexte est explosif. Dans plusieurs villes britanniques, d’autres secteurs comme l’éducation, la santé ou encore les transports évoquent aussi des grèves liées à l’austérité. 

Malgré les annonces rassurantes du conseil municipal de Birmingham, le syndicat Unite refuse toute avancée sans engagement formel. Il dénonce des pratiques floues et une communication publique qui ne correspond pas à la réalité vécue par les travailleurs. Le conflit reste ouvert, sans date de sortie de crise. Si aucun accord n’est trouvé rapidement, la situation pourrait empirer, tant pour la ville que pour son image à l’international.