Londres et Washington ont vécu un moment diplomatique clé ce jeudi 27 février : la rencontre tant attendue entre Sir Keir Starmer, Premier ministre britannique, et Donald Trump, président des États-Unis. Une entrevue sous haute tension, entre enjeux stratégiques et séduction politique. Retour sur un sommet révélateur de l’état des relations transatlantiques !


Jeudi 27 février, en visite aux États-Unis, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a rencontré Donald Trump, qui l’a accueilli avec une poignée de main... fidèle à son style. Au-delà de ce premier contact singulier, l’objectif de Keir Starmer était avant tout de consolider le lien anglo-américain et de sécuriser des accords majeurs sur la défense, le commerce et la diplomatie internationale.
A-t-il réussi ? À vrai dire, lors des premiers échanges, le ton fut amical. Keir Starmer a joué la carte de la flatterie avec pragmatisme, tandis que Donald Trump s’est montré réceptif à l’idée de renforcer les liens avec un Royaume-Uni post-Brexit. Un premier succès pour le Premier ministre, qui a su éviter toute confrontation directe avec le président américain.

Les gains stratégiques pour le Royaume-Uni
Plusieurs dossiers épineux étaient sur la table, et les deux chefs d’Etat ont tenu à faire respecter leur accord respectif.
Le compromis sur L’OTAN et la défense
Starmer a confirmé un engagement accru du Royaume-Uni en annonçant une augmentation du budget de la défense à 2,5 % du PIB d’ici 2027. Une promesse qui a séduit Trump, fervent défenseur du partage du fardeau militaire parmi les alliés.
Keir Starmer : ‘Tout a changé’ et le Royaume-Uni mise sur son armée !
Le commerce et les tarifs douaniers
Alors que Trump critiquait l’Union européenne pour sa politique commerciale, il a adopté un ton plus ‘conciliant’ envers Londres. S’il n’a pas explicitement promis d’épargner le Royaume-Uni de ses futures sanctions tarifaires, il a laissé entendre que des “accords commerciaux très favorables” pourraient voir le jour.
Le débat sur les îles Chagos
C’était l’un des points sensibles du sommet, la rétrocession des îles Chagos à Maurice. Une initiative controversée de Keir Starmer en Grande-Bretagne, qui a reçu l’aval de Donald Trump, lui qui est toujours soucieux de maintenir la présence militaire américaine dans l’océan Indien.
L’Ukraine et la sécurité européenne
Keir Starmer a plaidé pour des garanties sécuritaires renforcées à destination de l’Ukraine. Après quelques longues minutes d’échanges, Donald Trump a assoupli son discours sur Kiev mais il a refusé de s’engager sur des garanties de sécurité, préférant une approche plus transactionnelle.
L’art de la diplomatie royale britannique
L’un des moments forts de cette visite fut la remise d’une lettre du roi Charles III, invitant Donald Trump à un second voyage d’État au Royaume-Uni. Un geste symbolique, qui a ravi le président américain, toujours friand de reconnaissance. Un petit plus diplomatique, qui pourrait s’avérer payant pour Keir Starmer, en quête d’un alignement plus stable avec Washington.
Une réussite outre-Manche, un bilan mitigé outre-Atlantique
La presse britannique s’est félicitée du succès apparent de la rencontre, et la une des médias britanniques était unanime : Starmer wins Trump over - titre la BBC, Starmer secured wins for UK at Trump meeting - here's how - détaille Sky News ou encore How Keir Starmer buttered up Donald Trump - affiche Politico.
Les médias américains, eux, ont accordé peu d’importance à l’événement, se focalisant davantage sur les tensions entre Donald Trump et l’Union européenne, ainsi que sur ses déclarations controversées à propos de l’Ukraine.
Fox News et CNN ont par exemple mis l’accent sur les réactions de Trump aux questions sur Zelenskyy. Le Washington Post, quant à lui, a souligné la stratégie de flatterie déployée par Keir Starmer pour amadouer le président américain.
Si le Premier ministre a obtenu des engagements symboliques et des promesses de coopération, il reste à voir si ces avancées résisteront à l’épreuve du temps. Le véritable test viendra dans les prochaines semaines : Londres sera-t-elle réellement épargnée par la politique protectionniste de Trump ? L’Ukraine bénéficiera-t-elle d’un soutien durable ?
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