C’est une naissance qui fera date. En février 2025, une femme britannique de 36 ans, née sans utérus, a donné naissance à un bébé après avoir bénéficié d’une greffe utérine. Une première dans le pays, rendue possible grâce au don d’organe vivant de sa sœur. Ce succès médical marque un tournant majeur dans la lutte contre l’infertilité utérine.


Une femme a donné naissance grâce à une greffe d’utérus en février 2025. C’est une première pour le Royaume-Uni. L’intervention, réalisée à l’hôpital Churchill d’Oxford en février 2023, a mobilisé une équipe de plus de 30 professionnels de santé durant 17 heures. L’opération s’inscrit dans un essai clinique encadré, autorisant 15 transplantations d’utérus : cinq à partir de donneuses vivantes et dix à partir de donneuses décédées. Deux semaines seulement après la greffe, la patiente a commencé à avoir ses règles, un signe encourageant de bon fonctionnement de l’organe transplanté. Quelques mois plus tard, une fécondation in vitro (FIV) a permis d’obtenir une grossesse dès la première tentative. Le bébé est né par césarienne à l’hôpital Queen Charlotte, à Londres.
Une alternative concrète à la GPA ou à l’adoption
Pour les femmes privées d’utérus, que ce soit de naissance ou à la suite d’une ablation, les options pour devenir mère sont souvent limitées. En dehors de la gestation pour autrui (GPA) ou de l’adoption, la greffe d’utérus devient désormais une réelle alternative.
Au Royaume-Uni, environ 15.000 femmes en âge de procréer sont concernées par cette situation, dont 5.000 seraient nées sans utérus. Cette nouvelle voie pourrait changer leur vie. Toutefois, la greffe est temporaire : une fois un ou deux enfants mis au monde, le retrait de l’utérus est prévu afin d’arrêter le traitement immunosuppresseur, nécessaire pour éviter le rejet, mais risqué sur le long terme.
Un programme porté par une association caritative
Ce programme innovant est financé par l’association Womb Transplant UK, qui prend en charge chaque greffe à hauteur de 30.000 livres sterling, soit 35.000 €. Depuis la première transplantation réussie en 2023, trois autres greffes ont été effectuées à partir de donneuses décédées. Une dizaine de femmes supplémentaires sont actuellement suivies, avec des embryons déjà prêts ou en cours de création. Tout le personnel médical engagé dans ces opérations intervient bénévolement.
Le Royaume-Uni rejoint désormais la douzaine de pays qui ont rendu possible la naissance d’enfants grâce à une greffe utérine. Depuis la première naissance en Suède en 2014, environ 135 greffes ont été pratiquées dans le monde, et environ 65 enfants sont nés grâce à cette technique révolutionnaire.
Sur le même sujet
