Le prince Harry a encore frappé. Et cette fois, c’est Rupert Murdoch et son puissant empire médiatique qui plient sous le poids des accusations. Ce mercredi 22 janvier, un accord de dernière minute a permis d’éviter un long procès entre le duc de Sussex et le groupe News Group Newspapers (NGN), propriétaire du tabloïd The Sun et de feu News of the World. Finalement, Rupert Murdoch a (enfin) publié des excuses au prince Harry et promis de gros dédommagements.
Le combat entre le prince Harry et le média The Sun est une bataille judiciaire qui dure depuis plusieurs années et elle aurait encore pu s’étirer sur plusieurs semaines. Mais le duc de Sussex a tapé du poing sur la table. Résultat, l’affaire s’est soldée par des excuses publiques de Rupert Murdoch (News Group Newspapers) et des “dommages substantiels” versés au prince.
“Cela demande un immense courage d’affronter un tel mastodonte médiatique”
Dans une déclaration presque épique, l’avocat du prince Harry, David Sherborne, a qualifié cet accord de “victoire monumentale”. Et pour cause : le groupe NGN a reconnu ses torts en présentant des excuses “sans réserve”, pour des pratiques illégales, incluant le piratage téléphonique, la surveillance et l’usage abusif d’informations privées. Entre 1996 et 2011, des détectives privés auraient été missionnés pour infiltrer l’intimité du prince et plus tragiquement, celle de sa défunte mère, la princesse Diana.
Charles Spencer, frère de Diana et oncle de Harry, a salué cette décision : “Cela demande un immense courage d’affronter un tel mastodonte médiatique,” tout en soulignant combien Diana serait fière de son fils.
Le combat de toute une vie, pour le duc de Sussex
Ce n’est pas la première fois que le prince s’attaque aux tabloïds britanniques. Depuis presque 5 ans, il mène une croisade contre la presse, qu’il tient pour responsable de la mort de sa mère en 1997 puisqu’elle était poursuivie sans relâche par les paparazzis. En 2023, il avait déjà remporté une victoire contre le Daily Mirror, devenant le premier membre de la famille royale à témoigner devant un tribunal depuis plus d’un siècle.
Mais cette nouvelle victoire contre The Sun marque un tournant. Elle met non seulement en lumière les pratiques douteuses d’un géant médiatique, mais établit également un précédent juridique important pour d’autres victimes de la presse à scandale. Dans ce combat, Harry ne se contente pas de défendre sa propre cause, il semble incarner une lutte plus large pour la protection de la vie privée, face à une presse bien souvent intrusive.
Un accord contre la presse, mais à quel prix ?
Les termes financiers de l’accord restent confidentiels, mais des rumeurs évoquent une somme astronomique. Si certains saluent le courage du prince, d’autres y voient une quête de revanche, voire une obsession, comme le Telegraph, qui explique : “ces belles et nobles paroles sonnent plutôt creux,” car dans les faits, News Group Newspapers (NGN) n’a pas reconnu de responsabilité personnelle des dirigeants et journalistes du Sun dans les activités illégales dénoncées. Cela va à l’encontre de “la volonté du duc, qui répétait avec insistance qu’il allait mettre au jour les ‘dissimulations’ de l’entreprise,” reprend le Telegraph.
Pire encore, pour The Spectator, ce règlement à l’amiable marque une “occasion manquée” pour le prince Harry. Ce procès, qui devait durer huit semaines, aurait pu être “l’heure de gloire” de sa lutte contre les tabloïds et son ambition de réformer les médias britanniques. Au lieu de cela, l’hebdomadaire estime que cet accord montre que “toutes ses belles paroles et ses intentions courageuses peuvent se monnayer,” preuve que “l’argent prend le pas sur les principes”, laissant entendre que les compromis financiers ont éclipsé les idéaux proclamés par le duc de Sussex… Une chose est sûre, cette affaire est encore loin d’être terminée !
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