Fin de parcours pour le nouveau vaccin en cours de développement chez Sanofi. Leur vaccin contre le Covid à ARN messager ne passera pas les tests de phase III, dernière étape avant l’entrée du vaccin sur le marché.
Les résultats avaient pourtant été très encourageants lors des phases précédentes : 91% à 100% des patients testés avait développé des anticorps suite à l’injection du produit, et ce, sans aucun effet secondaire observé. Cette technologie aurait également permis de réduire les contraintes relatives à la température de conservation.
Pourquoi ce renoncement ?
Alors pourquoi abandonner un vaccin qui, en plus de paraître efficace, a coûté 2,7 milliards d’euros à Sanofi lors du rachat de Translate Bio, leur partenaire américain sur ce projet ? Selon Thomas Triomphe, vice-président de l’entreprise, « le besoin n'est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 » car il en existe désormais suffisamment. Aussi, toujours d’après l’entreprise française, ce nouveau produit arriverait trop tard sur le marché, déjà largement fourni par les firmes concurrentes.
L’ARN messager contre la grippe ?
Mais tous ces efforts n’auront pas été vains. En effet, si Sanofi interrompt le développement de son vaccin anti-Covid à ARN messager, elle entend utiliser cette technologie pour lutter contre d’autres virus. Des essais cliniques ont déjà commencé pour soigner la grippe saisonnière.
Sanofi souhaite ainsi consacrer 2 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2025 afin de développer au maximum les capacités de l’ARN messager. Selon la société d'analyses Global data, ce développement de vaccins à ARN pourrait « permettre à l'industrie pharmaceutique de continuer à franchir les barrières ».
La lutte contre le Covid-19 continue avec l’entreprise britannique GSK
L’entreprise française reste malgré tout engagée dans la lutte contre le Covid. Leur autre vaccin, développé en partenariat avec la multinationale britannique GSK, est toujours dans l’attente des résultats de la phase III. Si ceux-ci s’avéraient positifs, il pourrait alors être disponible « d’ici décembre 2021 » selon le président de Sanofi Olivier Bogillot. Une bonne nouvelle pour les deux entreprises, qui avaient pris du retard après des résultats mitigés lors des phases I et II il y a presque un an. En décembre dernier, leur vaccin n’était en effet pas suffisamment efficace sur les personnes de plus de 50 ans, mais ces quelques mois de retard ont permis aux entreprises d’améliorer leur formule.
Ce vaccin pourrait donc convaincre les personnes encore réticentes à sauter le pas : selon Olivier Bogillot il existe une adhésion psychologique plus forte des Français à un vaccin français, qui s’observe aussi de l’autre côté de la Manche. Ce vaccin pourrait donc s’avérer utile malgré son arrivée tardive sur le marché, notamment pour l’administration des troisièmes doses.