Encore une belle histoire d’entrepreneur français basé à Londres, à Kentish Town très exactement. Après 16 années passées au sein du groupe Pernod Ricard, Eric Sampers a décidé de voler de ses propres ailes et de secouer le petit monde des spiritueux avec une nouvelle boisson, inclassable et incomparable.
Eric Sampers nous raconte comment est née Mary. Il est né à Dunkerque il y a 46 ans. Diplôme d’école de commerce en poche, il décide de partir au Brésil afin d’y effectuer une coopération du service national à l'étranger. Après deux années passées chez EDF il rejoint Pernod Ricard où il enchaine plusieurs postes. Il quitte le Brésil pour les USA en 2010 pour développer l’activité « travel retail - duty free » du groupe. De 2012 à 2016 il prend la direction de la Cannebière et s’installe à Marseille chez Ricard pendant quatre ans avant de traverser la Manche et d’arriver à Londres pour prendre la direction marketing d’une marque de gin. « Un moment important, précise-t-il, car j’ai beaucoup appris sur l’univers de cette boisson en plein renouveau, branchée, sophistiquée et accessible ». De cette immersion dans le petit monde des gins, s’est petit-à-petit dessinée les contours d’un nouveau projet professionnel qui l’amène à quitter Pernod Ricard début 2019. Il crée dans la foulée avec trois associés la société Illogical drinks.
Eric Sampers, quelle est la logique d’Illogical drinks ?
J’ai fondé Illogical drinks avec trois associés rencontrés à Londres dans le cadre de mon expérience sur les gins. Passionnés de création de marque, de design, nous avions beaucoup de convictions, impossibles parfois à totalement exprimer dans un grand groupe. Illogical Drinks nous offre cet espace.
Quelle a été votre première réflexion ?
Nous ne savions pas au départ si nous voulions créer un nouveau gin, atypique, ou alors anticiper la prochaine évolution et l’éclosion de nouveaux alcools. C’est finalement ce que nous avons choisi de faire. Le « no and low alcohol » constitue une vraie révolution dans l’univers des boissons alcoolisées. Aujourd’hui, tout est possible car la population ne consommera plus comme avant et possède de nouvelles aspirations. Notre but est de réinventer les boissons pour adultes qui jouent un rôle essentiel dans tout ce qui est socialisation, événements culturels, sorties, rencontres. C’est vraiment fascinant ».
Est-ce que Londres est LA ville où le projet devait être lancé ?
Oui c’est un peu « la ville monde » où tout est possible. D’ailleurs nous formons une équipe très internationale, avec Angel (Madrilène) qui vient comme moi de Pernod Ricard, Michael notre Néo-Zélandais et Adeline qui a grandi à Singapour avant de partir aux USA et de débarquer à Londres. Nous avons tous des accents très prononcés. Au début, c’était même parfois difficile de nous comprendre (rires). Dotés de cultures différentes, en même temps nous avons beaucoup de points communs, avec la même conviction quant à nos métiers, nos carrières et la manière de créer des produits et des marques.
Comment passe-t-on de l’idée d’une nouvelle boisson à la réalisation ?
Comme son cousin le gin, Mary est fabriquée à base de plantes, sept pour être précis dont le basilic, le thym et la sauge très connus dans la gastronomie. Mais la méthode de production est totalement différente et surtout la boisson ne titre que 6° d’alcool et n’affiche presque aucune calorie. Pour arriver à ce résultat il a fallu trouver un sous-traitant capable de mettre en forme notre idée bien arrêtée sur le sujet. Car c’est bien d’avoir une recette, mais il a fallu transformer cela à une échelle commerciale viable. Nous avons donc fait jouer notre réseau. Notre chance est d’être basés en Angleterre, pays qui connaît depuis le début des années 2000 une révolution dans le monde des spiritueux artisanaux, avec une explosion du nombre de mini-brasseries et de distilleries qui crée un vaste écosystème ou pullulent de nombreux acteurs. Nous n’avons pas eu de difficultés pour trouver notre partenaire et lancer les premiers prototypes.
Associe-t-on les arômes d’une boisson comme les arômes d’un parfum ?
C’est tout à fait comparable. Nous avons travaillé avec une équipe remarquable et une Britannique en particulier qui a un vrai « nez ». Nous voulions un goût herbacé et un assemblage de plusieurs plantes pour donner du caractère à Mary. L’accouchement a eu lieu dans un laboratoire, plus un atelier de parfumeur qu’une clinique. Plusieurs formules ont été essayées avant d’arriver au consensus parfait.
Quand la boisson Mary est-elle officiellement née ?
Fin 2019 au niveau prototype. A cette date le liquide était prêt, mais nous avons pris le temps de choisir la bouteille, de la décorer, d’opter pour le glaçage du verre et un design imprimé, sans oublier de réfléchir aux mentions à faire figurer sur l’étiquette. Tout cela, honneur aux femmes, c’est principalement la réussite d’Adeline hyper douée en design graphique. En juin 2020 nous avons lancé le tirage des 350 premières bouteilles.
Pourquoi avoir choisi ce nom : Mary ?
Nous recherchions un nom anglais, simple, mémorisable et qui inspire la sympathie. Comme nous lançons une marque moderne dans l’univers des spiritueux, il nous a semblé essentiel de rompre avec des appellations qui ont toujours été très masculines, surtout pour le whisky où cohabitent les Jack, Johnny, William, James… marques souvent au nom de leur fondateur. Mary est apparue comme une évidence dans un monde qui a évolué et où la femme, heureusement, a son mot à dire ! Mary est un joli clin d’œil. Elle annonce le début d’une nouvelle ère.
Mary est aussi d’un naturel très engagé… comme vous ?
Effectivement, lors de ce lancement, nous n’avons rien laissé au hasard. C’est une boisson qui répond à de nouvelles aspirations et également à l’époque où nous vivons. Nous avons fait de gros efforts en matière de sourcing. En effet, nous ne travaillons pas avec des ingrédients rares qui viennent de très loin, des espèces de plantes menacées demandant des méthodes d’extraction énergivores. Nous avons aussi fait attention au packaging en limitant l’utilisation du plastique au maximum. La petite capsule de protection qui recouvre le goulot va disparaître. La bouteille est donc complètement recyclable.
Où peut-on trouver Mary aujourd’hui ?
Il est possible de commander une ou plusieurs bouteilles depuis notre site internet. Dans les prochains jours vous pourrez aussi trouver Mary dans les magasins Harvey Nichols, n’oubliez pas au passage de prendre quelques bouteilles de tonic qui se marient très bien avec. Ce premier gros référencement en annonce d’autres. Vous pouvez aussi acheter Mary sur Amazon. Si vous dirigez un restaurant, un pub ou une épicerie fine de quartier, n’hésitez pas à me contacter par mail (eric@illogicaldrinks.com) ou via le formulaire de notre site internet et nous verrons ensemble comment installer Mary sur votre bar ou dans vos rayons.