Sous un ciel bleu glacial, David Aiu Servan-Schreiber, artiste plasticien de renom, nous a ouvert les portes de son studio, niché au fond d’un restaurant sicilien à Londres. Il nous a chaleureusement raconté ses débuts, son parcours, son univers et sa passion, ses outils et ses techniques, entouré de quelques-unes de ses fascinantes créations. A la fois en quête de sens et très pragmatique dans son rapport à notre environnement, il nous offre ici une belle parenthèse artistique, nous ouvrant de nouveaux horizons !
Inspiré par la Terre et par le temps
David Servan-Schreiber est né en 1989 à Paris, au sein d’une fratrie de cinq enfants, dont le patronyme est bien connu des Français. Il glisse d’ailleurs son surnom Aiu derrière son prénom, afin d’éviter toute confusion avec son célèbre homonyme familial.
David révèle très tôt des aptitudes artistiques, qu’il exprime durant son adolescence sous forme de street art. Il passe au canevas en 2012 puis ouvre en 2015 son premier studio dans un garage : « Avoir son studio est un tournant majeur pour un artiste débutant ! » S’il se définit aujourd’hui comme artiste plasticien, c’est parce que ses créations sont multiples, avec du métal, du bois, et souvent sans peinture. Depuis toujours, les trois valeurs qui animent le cœur de son processus créatif sont la spiritualité, l’environnement et la fuite du temps. Grâce à son talent et à son message, David Aiu Servan-Schreiber est aujourd’hui un artiste internationalement reconnu.
Pour être artiste et en vivre, il faut l’avoir dans le sang, être habité, passionné et cultiver ce don sans relâche !
Du talent naturel au succès, tout un cheminement artistique
David arrive à Londres en 2012 après une école hôtelière en Suisse, et travaille pour l’hôtel Bulgari pendant deux ans, tout en créant en parallèle. Il intègre ensuite Sotheby’s et y découvre le milieu de l’art. Juste après sa première exposition en 2016, il rencontre Marine Tanguy, alors que celle-ci lance son agence de talents artistiques MTArt Agency. C’est à ce moment que sa carrière décolle. « Pour être artiste et en vivre, il faut l’avoir dans le sang, être habité, passionné et cultiver ce don sans relâche ! » confie David. Il avoue suivre une routine très stricte : dans son studio de 9h à 18h, il travaille avec acharnement et constance, essentiellement sur des séries : Planet, Microcosm, Time, Mirror... « L’avantage des séries, c’est que lorsque l’inspiration manque, je ne pars pas d’une page blanche. Mais démarrer une nouvelle série est toujours un challenge ! »
Il va de soi qu’il faut respecter notre précieuse planète !
Protéger le don de la Terre
Éternel angoissé et ayant reçu une éducation laïque, David cherche très jeune un sens à son existence. La réponse à cette quête spirituelle lui vient tout naturellement de la terre, alors qu’il offre à son épouse un olivier pour célébrer ses 10.000 jours ! Il débute alors une série au long cours intitulée Planet, « parce qu’il va de soi que nous devons respecter notre précieuse planète ! »
L’inspiration des grands espaces vides
Quand on interroge David Aiu Servan-Schreiber sur ses sources d’inspiration, il confie : « A titre personnel, ce sont les rencontres humaines qui m’inspirent le plus. D’un point de vue artistique, la nature me touche énormément, surtout les grands espaces vides comme le désert de l’Utah à la frontière de l’Arizona, sans presque aucune trace humaine… »
L’aventure Burning Man
David Aiu Servan-Schreiber se rend pour la première fois à Burning Man, dans le désert de Black Rock au Nevada (Etats-Unis) en 2022, et l’expérience est fascinante. En 2023, il y revient comme artiste exposant cette fois, avec Amun-Ra, une sculpture monumentale, représentant une planète dorée encastrée dans une forme cubique et alimentée par l’énergie solaire : « Amun-Ra est une ode à notre planète ! »
(Burning Man est un rassemblement annuel communautaire éphémère, où sont exposées à ciel ouvert durant une dizaine de jours, des centaines d’œuvres artistiques)
Toujours en quête de nouvelles techniques créatives
Dans presque toutes ses œuvres, David Aiu Servan-Schreiber combine les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air, le feu. Il nous présente sa dernière trouvaille : la lentille de Fresnel (utilisée dans les phares, les vieux téléviseurs etc.). Celle-ci chauffe très fort avec la lumière, en un faisceau très précis comme un chalumeau, outil dont il se sert fréquemment pour brûler et faire craqueler la matière : « Le chalumeau est mon pinceau ! » s’amuse-t-il. Quant aux noms de ses œuvres ? La plupart proviennent de lieux sardes, en hommage au pays d’origine de sa femme.
Créer pour sensibiliser
Pour conclure, David nous confie : « Ma mission en tant qu’artiste est de sensibiliser le public sur notre devoir spirituel d’aimer notre environnement et donc d’en prendre soin ». David Aiu Servan-Schreiber, un artiste à suivre…
-Ce que vous préférez à Londres : son aspect cosy malgré l’étendue de la ville
-Votre adresse coup cœur : Dumplings Legend (15 Gerard Street, London W1D 6JE), un restaurant chinois en mode cantine, simple, délicieux et vaste donc pas besoin de réserver !
-Ce qui vous manque de France : l’accès aux produits typiquement français à mettre sur notre table
-Votre œuvre préférée : Amun-Ra dont je suis le plus fier ! Sinon, j’adore le mouvement italien Arte Poveraqui promeut les matériaux « pauvres »
-Votre couleur favorite ? Définitivement le bleu, franc et lumineux
-Une personne qui vous inspire ? James Turrell, Gerhard Richter
-Une envie d’ailleurs ? Toujours ! En ce moment la Norvège pour ses déserts blancs…
Pour suivre David Aiu Servan-Schreiber
Site : https://www.davidaiu.com/
Instagram @david_aiu
LinkedIn : David aiu Servan-Schreiber
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