Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a assuré vouloir mettre en avant l’enseignement des mathématiques. Il se tient aujourd’hui face à des étudiants, professeurs et personnalités du monde des affaires, pour discuter de la nécessité de l'apprentissage du calcul.
La mentalité “anti-maths” freine l'économie britannique”. Voilà ce qu’a suggéré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, alors qu'il annonçait un examen de l’enseignement en Angleterre. Un "sentiment culturel selon lequel il est normal d'être mauvais en mathématiques" aurait fait du Royaume-Uni l'un des pays les moins doués pour le calcul dans le monde développé, a-t-il ajouté.
"Nous devons changer cette mentalité anti-maths. Nous devons commencer à valoriser le calcul pour ce qu'il est, une compétence clé, tout aussi essentielle que la lecture" déclarerait-il en ce jour, face à des étudiants, professeurs et hommes d’affaires, selon des extraits du discours communiqués à l'avance par Downing Street.
Il ajoutera : "Je ne resterai pas les bras croisés et ne laisserai pas ce sentiment culturel selon lequel il est normal d'être mauvais en maths, désavantager nos enfants. La campagne que je mène pour transformer notre approche nationale des mathématiques n'a rien d'un 'gadget'. Il s'agit de changer la façon dont nous valorisons les mathématiques dans ce pays”.
Les mathématiques, point faible de l’enseignement britannique ?
Dans les chiffres, en 2019, le Royaume-Uni s'est classé au 18e rang mondial pour les résultats en mathématiques, sur la base de tests passés par des jeunes de 15 ans. Près d'un tiers des jeunes de 16 ans échouent chaque année au General Certificate of Secondary Education en calculs (équivalent du baccalauréat) et doivent se soumettre à des examens de rattrapage obligatoires au collège. Le taux de réussite au rattrapage est d'environ un sur cinq.
Ainsi, M.Sunak met en avant que le Royaume-Uni se situe en dessous de la moyenne des pays industrialisés en matière de calcul avec plus de 8 millions d'adultes ayant des compétences en mathématiques inférieures à celles attendues à l'école pour un enfant de neuf ans.
Ces mêmes lacunes en calcul se sont révélées être un problème pour les employeurs, selon le Premier ministre, et coûtent à l'économie "des dizaines de milliards par an". Au mois de janvier, M. Sunak avait déjà exposé son projet de rendre obligatoire l'étude des mathématiques, sous une forme ou une autre, jusqu'à l'âge de 18 ans, au lieu du maximum actuel de 16 ans. Mais les différents partis ne voient pas tous ce projet du même oeil, notamment l’opposition déclarant qu’il : “n'avait pas de sens en l'absence d'un plan cohérent”
“Une promesse vide et réchauffée du gouvernement”
La problématique majeure de ce projet ? Aucun recrutement de professeur de mathématiques n'aurait vraiment été mis en place. "Le Premier ministre doit montrer qu'il travaille : il ne peut pas tenir cette promesse vide et réchauffée sans davantage de professeurs de mathématiques", a déclaré à ce titre Bridget Phillipson, secrétaire d'État à l'éducation. Elle n’est pas la seule à aller à son encontre. Les partis d'opposition ont sévèrement attaqué le bilan du gouvernement en matière de recrutement de professeurs de mathématiques.
De l’autre côté, Mme Keegan, membre du parti conservateur, affilié au Premier ministre, a affirmé que le gouvernement était convaincu de pouvoir recruter davantage de professeurs de mathématiques, en mettant en avant un système de bourses pour cette matière. Elle ajoute que l’apprentissage des mathématiques et de la physique “attirera soit les jeunes qui veulent gagner de l'argent et apprendre en même temps sans aller à l'université, soit les personnes qui ont besoin de gagner de l'argent et qui veulent faire de l'enseignement une deuxième matière.”
Une qualification en mathématiques plus que requise
Des experts ont récemment déclaré aux députés que 12 % des cours de l'enseignement secondaire en Angleterre, sont dispensés par une personne qui n'a pas fait d'études supérieures au “niveau A” , lui-même. Idem, pour les enseignants stagiaires : les objectifs de recrutements n'ont pas été atteints, depuis plus de dix ans.
"Nous devons changer fondamentalement notre système éducatif pour qu'il donne à nos jeunes les connaissances et les compétences dont ils ont besoin et dont nos entreprises ont besoin, pour rivaliser avec les meilleurs du monde” , expliquera-t-il à la tribune d’étudiants, de professeurs et d'hommes d'affaires.
M. Sunak soutient, que bien que nécessaire, cette spécialisation "ne se fera pas du jour au lendemain". Le Premier ministre suggère que le groupe chargé de l’éducation présente un rapport contenant des recommandations pour améliorer le programme de mathématiques vers le mois de juillet. Un plan de mise en œuvre sera ensuite annoncé plus tard dans l'année.