Édition internationale

Trois jours de silence : comment l’Espagne rend hommage au pape François

Le pays a décrété trois jours de deuil national après le décès du pape François, survenu ce lundi à l’âge de 88 ans. Des hommages institutionnels, politiques et populaires ont salué la mémoire d’un homme que l’Espagne considérait comme un ami.

pape françois saluant la foulepape françois saluant la foule
Korea.net, CC BY-SA 2.0.
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 22 avril 2025, mis à jour le 25 avril 2025

L’Espagne s’est tue. Depuis le lundi 21 avril 2025, date du décès du pape François, les cloches ont résonné dans les églises du pays, les drapeaux ont été mis en berne, et les cérémonies religieuses rythment encore un deuil sobre mais intensément vécu par les croyants.

Le gouvernement de Pedro Sánchez a annoncé trois jours de deuil national, du lundi au mercredi, “en hommage à un homme bon, un grand pape”, selon les mots du ministre de la Présidence, Félix Bolaños. “Il s’est battu contre les inégalités, les injustices et le changement climatique. Il a dédié sa vie à ceux qui n’avaient rien, à ceux qui avaient besoin de tout”, a-t-il déclaré depuis La Moncloa.

 

L’Espagne en deuil après la mort du pape François 

Drapeaux en berne, déclarations institutionnelles et instants de silence… Dans tout le pays, les protocoles du deuil officiel ont été activés. Et depuis le palais royal jusqu’aux réseaux sociaux, les réactions ont afflué. 

A l’annonce du décès du pape François, la Casa Real a rapidement fait savoir qu’elle avait accueilli la nouvelle “avec une profonde tristesse”, saluant “l’importance que le pape a accordée au dialogue et au consensus pour construire un monde plus juste”.

À Madrid, la nonciature apostolique a ouvert un registre de condoléances, signé ce mardi par les rois Felipe VI et Letizia, accompagnés de la reine émérite Sofía.


 

Une délégation officielle, sans le président

Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, ne participera pas aux funérailles, prévues ce samedi à Rome. La délégation espagnole sera conduite par les souverains, et comprendra également les vice-présidentes María Jesús Montero et Yolanda Díaz, le ministre Félix Bolaños, ainsi que le leader du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo. Une composition transpartisane qui souligne la portée universelle de l’hommage.


 

Les responsables politiques espagnols saluent un homme de paix

Pedro Sánchez a salué la mémoire “d’un ami de l’Espagne”, rappelant les échanges qu’il a eus avec le Pape au fil des années. “Le monde va regretter son courage et son message. Depuis l’Espagne, nous honorerons sa figure.”  Yolanda Díaz a salué “un ambassadeur du travail digne, de la paix et de la justice sociale”. Feijóo a quant à lui évoqué “un pape qui parlait espagnol et qui faillit venir à Compostelle”.

Certaines voix, comme celle de Santiago Abascal (VOX), sont restées plus discrètes. En 18 mots, il s’est contenté de souhaiter que le pontife repose en paix et a adressé un message de condoléances aux chrétiens.


 

À Valencia, une mémoire vivante

Dans les communes valenciennes touchées par les inondations DANA de l’automne 2024, les paroisses ont tenu à rappeler l’attention portée par le pape à leur situation. “Il a rappelé au monde entier ce que nous avons vécu ici”, a déclaré le vicaire épiscopal Jesús Corbí. Les hommages dans la région ont été marqués par cette mémoire reconnaissante.

Autre fait notable : le cardinal Antonio Cañizares, archevêque émérite de Valencia, ne participera pas au prochain conclave pour raisons de santé. L’Espagne comptera donc six cardinaux électeurs, au lieu de sept, pour l’élection du successeur de François.

 

Un héritage spirituel et social

Premier pape hispano-américain, François a marqué son temps par son style direct, son refus du faste et son engagement constant envers les plus fragiles. En Espagne, son appui à des causes comme la justice sociale, les droits humains, la paix ou encore la dignité du travail, a profondément résonné dans le cœur de la population. 

À travers ce deuil national, l’Espagne rend hommage non seulement à un chef spirituel, mais aussi à un homme dont le silence laisse place à un héritage vivant.