Lors de l'Assemblée générale qui s'est tenue le 11 février dernier, le nouveau Conseil d'administration de l'Alliance française de Madrid (AFM) a été élu.


Début avril, l'Ambassadrice de France en Espagne a visité les locaux de l'Alliance française de Madrid. Sur la photo, de g. à d. : José Ignacio Pulido, trésorier, Ignacio Rodriguez, président, Kareen Rispal, ambassadrice de France, Julien Ocaña, directeur, Miguel Vergara ex vice-président, Mabel Cotera, membre du Conseil, Elena de Altolaguirre secrétaire générale, Christine Torelli coordinatrice des Alliances Françaises d'Espagne.
À l'issue de ces élections ont été nommés un nouveau président, Ignacio Rodriguez, une nouvelle vice-présidente, Elisabeth Roux, une nouvelle secrétaire générale, Elena de Altolaguirre, et un nouveau trésorier, Ignacio Pulido. Au final, un CA rajeuni, constitué de membres tous actifs dans leur vie professionnelle, et disposé à faire de l'Alliance française de Madrid, aux mots de la propre organisation, "un centre d'enseignement installé dans la modernité".
Une page qui se tourne pour l'Alliance française de Madrid
Au terme d'un mandat de 4 ans inscrit dans la période post-Covid, le président sortant Eduardo Olier ayant décidé de ne pas se représenter, l'Assemblée générale qui s'est tenue en début d'année a permis de doter l'institution d'un organe de gouvernance renouvelé. C'est donc une page qui se tourne pour l'Alliance française de Madrid, après les perturbations qu'aura supposé la pandémie sur le marché de l'emseignement des langues et la stabilisation qui aura été menée à bien au cours de ces dernières années. Avec un volume d'affaires revenu aux (bons) niveaux de 2019 et un équilibre financier assuré, il est désormais nécessaire de poursuivre les mutations qui permettront d'affronter les défis de l'avenir, avec l'intégration des nouvelles technologies dans le viseur.
Ignacio Rodriguez, nouveau président
C'est en tous cas la volonté du nouveau Conseil d'Administration, auquel le nouveau président, Ignacio Rodriguez, entend transmettre une vision particulièrement pragmatique, issue de sa trajectoire dans le monde de l'industrie. De fait, avec 30 ans d'expérience dans les systèmes de transport et de télécommunications, chez Alcatel, Thales ou Alstom entre autres, ce natif d'Avila, ancien élève de l'Alliance française (où il a acquis ses premiers bagages linguistiques dans le cadre de son parcours au sein des entreprises françaises), dispose à son actif d'une longue expérience dans la gestion des équipes et la capacité à faire monter en puissance des projets complexes.
J'ai très tôt compris qu'il faut apprendre le français pour travailler avec les Français
"J'ai très tôt compris qu'il faut apprendre le français pour travailler avec les Français" sourit-il à propos de ses années sur les bancs de l'Alliance française, à Toulouse. Ses liens avec la culture, la langue et le monde des affaires français, développés au gré de sa carrière, lui donnent donc une appétence certaine pour développer les missions de l'organisation qu'il préside désormais. "L'Alliance française est une association sans but lucratif mais dont les objectifs et le management s’ajustent aux attentes d'un marché, celui de l'enseignement des langues, qui est un marché très concurrentiel et compétitif", analyse-t-il.
Tisser des partenariats avec la sphère entrepreneuriale
L'enthousiasme évident d'Ignacio Rodriguez pour décliner ce programme se trouve secondé par celui d'un Conseil d'administration dont l'ensemble des membres sont encore actifs -c'est une petite révolution, qui devrait générer des synergies, un dynamisme et une professionalisation certaine de la gouvernance- et d'un bureau exécutif dont la parité de genre est le fruit d'une volonté affirmée. Ainsi, pour Elisabeth Roux, la nouvelle Vice-présidente, "il est essentiel que l'AFM tisse des partenariats avec d'autres acteurs de l'écosystème entrepreneurial local". Et de développer : "Il y a toute une nouvelle génération de startupers qui ont des besoins de cours de langues et avec lesquels nous devons creéer des liens qui aillent au-delà du seul échange commercial, vers une dynamique plus collaborative". Pour elle, il va falloir être inventif, savoir faire bouger les lignes pour s'adapter à l'évolution du marché, mais aussi positionner l'Alliance française comme un acteur incontournable de l'univers entrepreneurial. "On sait déjà donner des cours sur des thématiques très précises, à l'instar des modules de français juridique que nous vendons très bien au sein des cabinets d'avocats", avance-t-elle. "Nous devons savoir développer des stratégies pour réunir des professionnels issus d'autres univers et ajouter des cordes à notre arc".
Quatre axes stratégiques
"Les développements actuels liés à l'Intelligence Artificielle et à l'évolution de la technologie numérique et toutes les applications qui en dérivent doivent être un des piliers importants pour développer la connaissance de la culture française en Espagne", estime le Conseil d'Administration. De fait, "s'appuyer sur les ressources offertes par la technologie appliquée à la gestion et à la pédagogie pour construire aujourd'hui l'AFM performante de demain" constitue le premier des quatre grands axes stratégiques définis par le CA pour ce mandat. Les trois autres sont "être le centre d'enseignement du français de référence dans la capitale, en promouvant ses différents métiers (Cours Grand Public, Cours Entreprises, Certifications officielles de français et Séjours Linguistiques)" ; "collaborer avec les différentes entités et institutions françaises dans la capitale pour aider à la promotion de la culture française et francophone en Espagne" et "assurer une croissance économique de l'AFM qui permettra de maintenir une activité culturelle digne de la tradition des grandes Alliances dans le monde".
Intégrer les nouvelles technologies
"Il est fondamental de moderniser la gestion avec des outils professionnels puissants, d'assurer une montée en puissance des ressources humaines avec un personnel toujours aussi bien formé et pouvant assurer les niveaux de qualité qui ont distingué cette Alliance Française. Dans un contexte de superficialité et de perte d'exigence, l'AFM doit rester un lieu où il est possible de recevoir un enseignement complet, associant rigueur et qualité, dans un contexte plaisant et accueillant", développent Ignacio Rodriguez et Elisabeth Roux. Concrètement, et notamment eut respect à l'implantation des nouvelles technologies, l'hybridation en présentiel et distanciel des cours de langue est une compétence clairement acquise. "Nous offrons aujourd'hui la possibilité à nos élèves d'assister à leur cours à distance si, en cas d'empêchement, ils ne peuvent se rendre à notre siège". D'autres outils ont été développés, comme le chatbot Emilie (de French Lab), qui permet aux élèves de se perfectionner dans l'apprentissage du français jusqu'au niveau B1, grâce à l'utilisation de l'IA générative. "Nous offrons également la possibilité de s'inscrire à une plateforme de cours qui, combinés avec des tutorats, facilitent un apprentissage personnalisé, adapté à la nécessité et aux expériences de chacun", précisent-ils. "Au sein même du CA, nous nous efforçons de nous entourer de personnalités qui, par leur expérience et le milieu dans lequel elles évoluent, peuvent nous permettre d'être dans le train de la transition vers la modernité", défend le duo de présidence.
Mission culturelle de l'Alliance française
Mais au-delà de l'impulsion technologique et entrepreneuriale dans la gestion quotidienne de l'AFM et de son offre de cours, c'est aussi la mission culturelle de l'Alliance française, telle que définie lors de la constitution de l'association en 1883, que le nouveau CA entend bien faire vivre. "L'Alliance française souhaite promouvoir, par le dialogue des cultures, une meilleure compréhension entre les peuples et un esprit de coopération dans la solidarité et le respect mutuel", évoquent les intéressés. Dans le contexte global actuel, la remarque n'est pas anodine.
L'Alliance française souhaite promouvoir, par le dialogue des cultures, une meilleure compréhension entre les peuples et un esprit de coopération dans la solidarité et le respect mutuel
"Il est de notre ressort d'organiser des activités culturelles et de responsabilité civique, sociale et environnementale, de rassembler les amis de la France à l'étranger et de promouvoir la culture française et les cultures francophones", continuent Ignacio Rodriguez et Elisabeth Roux. Après la 10e "Muestra" de cinéma francophone organisée en ce mois de mars au Matadero, plusieurs rdv sont de fait déjà prévus, à l'instar de Fiestinema, une manifestation dédiée aux jeunes publics, en juin prochain, "et nous assurons aussi en continu des cafés littéraires, des lectures dramatisées et des expositions intra-muros", évoquent-ils.
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