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Pollution : les villes hors la loi pour la qualité de l'air en Italie

Plusieurs villes italiennes dépassent les limites autorisées de pollution de l’air. Le rapport Mal’Aria 2025 de l’association environnementale Legambiente pointe les mauvais élèves de la Botte, moins de 5 ans avant l’entrée en vigueur des nouveaux paramètres européens.

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 10 février 2025

Cinq ans avant l’entrée en vigueur des nouvelles limites européennes sur la qualité de l’air, plusieurs villes italiennes apparaissent loin des objectifs. L'air reste irrespirable et les niveaux de pollution actuels sont encore trop éloignés des paramètres qui entreront en vigueur en 2030. C'est ce qui ressort du nouveau rapport de l'association écologiste "Mal'Aria di città 2025" (Mauvais’Air), présenté à Milan, le jour du lancement de sa campagne itinérante Città2030, le 4 février, sur la mobilité durable dans les villes.

Le rapport analyse les données relatives aux particules fines (PM10) et au dioxyde d'azote (NO2) dans les capitales de chaque province de la Péninsule. Résultat, en 2024, 25 villes sur les 98 pour lesquelles des données étaient disponibles, dépassaient les limites légales de PM10 (35 jours par an avec une moyenne quotidienne supérieure à 50 microgrammes/mètre cube).

Les villes les plus polluées d’Italie

Frosinone (Latium) s’illustre comme la moins bonne élève des villes italiennes, avec 70 jours de dépassement des limitées autorisées. La capitale lombarde, Milan, se positionne deuxième du classement avec 68 jours de dépassement, suivie par quatre villes de la région Vénétie : Vérone, Vicence, Padoue et Venise.
D’autres villes n’ont pas respecté la limite légale autorisée de 35 jours de dépassement par an. Il s’agit notamment de Crémone, Naples, Rovigo, Brescia, Turin, Monza, Modène, Mantoue, Lodi, Pavie, Catane, Bergame, Plaisance, Rimini, Terni, Ferrare, Asti et Ravenne.

Qualité de l’air : vers une nouvelle directive européenne plus sévère

Legambiente rappelle que bien qu’aucune ville ne dépasse les limites fixées par la législation en vigueur pour les moyennes annuelles de PM10 et NO2, le scénario changera avec l'entrée en vigueur de la nouvelle directive européenne sur la qualité de l'air, à partir du 1er janvier 2030.
Pour les PM10 en effet, seules 28 villes sur 98 ne dépassent pas le nouveau paramètre envisagé, soit 20 µg/m3. D’ici 2030, 70 villes seraient donc hors la loi. Parmi les villes les plus en retard - qui doivent réduire les concentrations actuelles entre 28% et 39% - signalons Vérone, Crémone, Padoue et Catane, Milan, Vicence, Rovigo et Palerme.
La situation n’est pas meilleure pour le dioxyde d'azote (NO2). Aujourd'hui, près de la moitié des villes analysées (44 villes sur 98) ne respectent pas les nouvelles valeurs de 20 µg/m³. Les situations les plus critiques sont enregistrées à Naples, Palerme, Milan et Côme, où une réduction comprise entre 40 et 50 % est nécessaire.

Pour sortir de l’urgence pollution, Legambiente pointe plusieurs priorités, comme la nécessité de repenser la mobilité urbaine, notamment en renforçant les transports publics qui doivent être convertis uniquement aux véhicules électriques d'ici 2030. Autres suggestions de l’association environnementale : créer un vaste réseau de zones piétonnes et de pistes cyclables/piétonnes, poursuivre le modèle de la « ville des 15 minutes », et créer des zones à faibles émissions nommées Città30, qui se sont révélées un succès à Bologne, Olbia et Trévise.

 

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