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Pour la première fois, un cas de suicide assisté est autorisé en Italie

une main de femme étendue sur un litune main de femme étendue sur un lit
@Rae Angela on Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 23 novembre 2021, mis à jour le 24 novembre 2021

Jugé licite sous certaines conditions par la Cour constitutionnelle en 2019, un premier cas de suicide assisté a été autorisé en Italie. Il s’agit d’un homme tétraplégique depuis 11 ans.

C’est une décision historique pour l’Italie. Pour la première fois, un cas de suicide assisté a été autorisé, s’est félicitée mardi l’Association Luca Coscioni, qui milite pour la légalisation du suicide assisté en Italie.
Un homme de 43 ans, tétraplégique immobilisé depuis 11 ans suite à un accident de la route, est le « premier malade à avoir obtenu l’accord pour un suicide médicalement assisté en Italie » suite à l’autorisation du Comité d’éthique de l’Agence sanitaire de la région des Marches, où il réside, annonce le communiqué de l’association.

Selon la loi italienne actuelle, la pratique est passible d’une peine de 5 à 12 ans de prison. Mais en 2019, la Cour constitutionnelle a introduit une exception soumise à quatre conditions pour « les patients maintenus en vie par des traitements […] atteints d’une pathologie irréversible, source de souffrance physique et psychologique qu’ils estiment intolérables, tout en étant pleinement capables de prendre des décisions libres et conscientes ».
Mario (un prénom inventé) a dû faire appel à une équipe d’avocats de l’Association Luca Coscioni pour arriver à ses fins, car sa demande avait été jusqu’alors déboutée à deux reprises.

Suicide assisté : Un vide juridique en Italie

« Je me sens plus léger, je n’ai plus toute la tension accumulée au cours de ces années », a commenté Mario, cité par l’association. Les modalités et la date de ce suicide assisté restent encore à définir, mais Mario pourrait choisir de mourir à son domicile.
La bataille qu’a dû mener le malade est liée à un vide juridique. La Cour constitutionnelle s’était en effet prononcée sur un article du Code pénal punissant les personnes qui apportent leur aide au suicide assisté - qu’elle a déclaré illégal - , tout en énumérant des conditions pour que celui-ci soit légal. « Plus de deux ans après la décision de la Cour constitutionnelle, le Parlement n’a pas dessiné de loi pour définir les procédures d’application de la Cour », regrette l’Association Luca Coscioni.

La Cour des Sages avait été appelée à délibérer suite au cas de Fabiano Antoniani connu sous le nom de DJ Fabo, symbole en Italie de la lutte pour la mort volontaire. Tétraplégique et aveugle à la suite d’un accident de la route, il avait à plusieurs reprises interpellé la classe politique pour que la loi sur le suicide assisté évolue, en vain, avant de choisir de mourir en Suisse en 2017 à l’âge de 39 ans.
Deux ans plus tard, la décision de la Cour constitutionnelle de 2019 avait représenté un séisme en Italie, pays à forte tradition catholique et où le poids de l’Église est encore très présent.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 23 novembre 2021, mis à jour le 24 novembre 2021

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