Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la pénurie de main-d'œuvre au Canada, et particulièrement au Québec, ne s’arrange pas. En 2022, le ratio chômeurs par poste vacant, soit le nombre de chômeurs disponibles pour chaque poste vacant, était de 1,4% : un chiffre historiquement bas.
Depuis 2021, le Québec compte, au total, plus de postes vacants que de chômeurs. D’après l’Institut de la statistique du Québec, au premier trimestre de 2023, on compte environ 196.500 postes vacants au Québec. Montréal est la ville de la Belle Province la plus touchée par ce phénomène.
Un ratio chômeurs-postes vacants historiquement bas au Canada
Le ratio pour tous les chômeurs est calculé en divisant le nombre total de chômeurs par le nombre de postes vacants peu importe leur expérience de travail antérieure. Ce ratio indique combien de chômeurs sont disponibles pour chaque poste vacant et constitue une mesure de la tension sur le marché du travail.
Au Canada, ce ratio est tombé à 1,4 % en 2022, un chiffre historiquement bas. A titre de comparaison, ce ratio s'élève approximativement à plus de 5 % en France.
Le Québec et Montréal particulièrement touchés par la pénurie de main-d'oeuvre
Ce ratio chômeurs-postes vacants a certes diminué dans toutes les provinces, mais il s'avère particulièrement bas, au Québec et en Colombie-Britannique, où il est en dessous de la moyenne nationale. L'Ontario est également frappé par ce phénomène, avec un nombre de chômeurs par poste vacants légèrement supérieur à la moyenne du pays.
Au Québec, Montréal est la ville la plus touchée avec 79.600 postes vacants en 2022. Dans le centre ville, les affiches de recrutement fleurissent les vitrines, marquant le désespoir des employeurs.
Les conséquences directes sur les employeurs canadiens
D'après Statistique Canada, les employeurs éprouvent des difficultés à combler les postes vacants. En 2022, près de 36,9 % des entreprises prévoyaient que le recrutement d’employés qualifiés serait un obstacle, en particulier celles des secteurs de la construction (49,5 %), de la fabrication (47,4 %) ainsi que des services d’hébergement et de restauration (46,3 %).
L'immigration : la solution au problème ?
D'après Statistique Canada, l’immigration est une source de main-d’œuvre efficace. Au cours des années 2010, les travailleurs immigrants ont été à l’origine de 84 % de la croissance de la population active totale. De 2010 à 2021, l’emploi dans le secteur de la fabrication a diminué de 159.000 chez les travailleurs nés au Canada, mais il a été partiellement renfloué par l’augmentation de 46.000 enregistrée chez les immigrants récents.
Les étudiants étrangers sont devenus une source importante de main-d’œuvre. En effet, de 2000 à 2019, et particulièrement depuis 2015, le nombre d’étudiants étrangers déclarant des revenus a très largement augmenté, passant de 22.000 à 354.000. Cette évolution s’explique par l’augmentation du nombre d’étudiants étrangers et la hausse de leur taux d’activité sur le marché du travail, qui est passé de 18 % à 50 %.
Le gouvernement du Québec a annoncé dans son budget sorti en mars 2023 que 615 millions de dollars seront levés pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre.