Édition internationale

Le dynamisme franco-marocain à l’honneur des premiers Trophées des Français du Maroc

Qu’ont en commun la première radio indépendante du Maroc, des clients mystère, l’inclusion par le rugby, ou une agriculture plus éthique ? Les Trophées des Français du Maroc bien sûr !

Les lauréats des premiers Trophées des Français du MarocLes lauréats des premiers Trophées des Français du Maroc
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 20 janvier 2025, mis à jour le 23 janvier 2025

Découvrez les parcours incroyables des quatre lauréats de la première édition des Trophées des Français du Maroc qui font rayonner les relations franco-marocaines. Leurs parcours ont été mis à l’honneur ce 23 janvier 2025 à la Résidence de France à Rabat, en présence de Christophe Lecourtier, Ambassadeur de France au Maroc.

 

Marie Perez, Tanger, co-fondatrice de Mon client mystère

 

Marie Perez, Tanger, co-fondatrice de Mon client mystère

Lauréate du Trophée Entrepreneur remis par Edhec Business School

Marie Perez est arrivée à Tanger il y a trois ans pour rejoindre son amour d’enfance qu'elle avait rencontré à Montpellier. Elle a d'abord été employée au sein de Myopla, une entreprise située dans la zone franche, où elle a travaillé pendant un an. Suite à cette expérience, elle a décidé d'ouvrir en 2023 sa propre entreprise, Mon Client Mystère, spécialisée dans l'expérience client au Maroc.

 

Marie Perez et Mon Client Mystère: comprendre comment les clients consomment au Maroc

 

Cette agence opère dans le Royaume et offre son expertise pour analyser la qualité des services et/ou produits proposés au sein des entreprises. Diplômée d’une école supérieure de commerce, Marie a toujours eu un penchant pour les ventes. Aujourd'hui, elle affirme, "plutôt que de vendre, j’essaie de comprendre pourquoi et comment un client va acheter."  

 

Mohammed Missoum, Rabat, président les Enfants de l’Ovale Maroc

 

Mohammed Missoum, Rabat, président les Enfants de l’Ovale Maroc

Lauréat du Trophée Social et Humanitaire remis par la Caisse des Français de l’étranger

EDOM, quatre lettres pour acronyme de l’association les Enfants de l’Ovale Maroc. Quatre lettres pour mettre en lumière ses valeurs : Education Dignité Ouverture d’esprit et Motivation. Des mots qui définissent également parfaitement la mission et le parcours de son président, Mohammed Missoum.

 

Les Enfants de l’Ovale Maroc : l’inclusion par le rugby 

Les Enfants de l’Ovale Maroc a fêté ses 20 ans en 2024 et le bilan ne peut qu’être réjouissant : plus de 3500 enfants aidés qui sont aujourd’hui des joueuses et des joueurs de rugby professionnels mais aussi des médecins, des avocats, des enseignants, des artisans ou encore des entrepreneurs. « Nous accompagnons aujourd’hui 320 enfants par an qui ont accès à des infrastructures sportives mais également à des cours et à des ateliers artistiques. », explique fièrement Mohammed. Les enfants apprennent la rigueur, le goût du travail mais aussi la citoyenneté, l’égalité des genres et le respect de la planète. 10 salariés permettent aujourd’hui de faire tourner cette machine éducative, qui est montrée en exemple par le gouvernement marocain. Mohammed Missoum le confirme, fièrement : « Nous arrivons à 85% d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants. Notre modèle est aujourd’hui étudié pour pouvoir être répliqué dans d’autres parties du pays ».

 

Julia Tatin, Agadir, fondatrice d’Agritentech et COJT Consulting

 

Julia Tatin, Agadir, fondatrice d’Agritentech et COJT Consulting

Lauréate du Trophée Femme Empowerment remis par BMCI (Groupe BNP Paribas)

Après avoir obtenu un bac en agronomie et un BTS en gestion forestière, Julia Tatin a intégré l'ISTOM, une école prestigieuse formant des agronomes pour les pays en développement. Son parcours l’a conduite à deux ans de recherche dans une entreprise innovante au Maroc, CELTIS, qui disposait de deux brevets de produits biologiques conçus pour lutter contre des fléaux agricoles. “C’était très innovant à une époque où on commençait tout juste à parler d’agriculture biologique et de bio pesticides”, explique-t-elle. Arrivée dans le Sud Maroc, dans la région de Souss Massa, Julia intègre ensuite une petite société familiale qui grandit au fil des années. En 2010, l’intégration d’un leader de l’agro-industrie dans leur structure lui permet de faire évoluer son rôle, et elle participe à un projet titanesque, faisant croître l’entreprise à 1000 hectares en moins de 10 ans : “A la fin, nous avions plus de 4 500 employés, 3 sites de production à travers le Maroc et commencions à prendre des parts dans des pépinières en France pour développer nos propres variétés.”

 

Julia Tatin, Trophée Femme Empowerment : “J’ai trouvé ma vocation au Maroc”

 

Après un master en gestion financière, Julia décide de se lancer dans l’entreprenariat. Elle fonde alors Agritentech et COJT Consulting en 2020, malgré les défis de la pandémie. Grâce à Agritentech, elle facilite l’installation de sociétés spécialisées au Maroc et accompagne la commercialisation de nouveaux produits répondant aux besoins du secteur. Avec COJT Consulting, elle s'engage dans des études et des formations, notamment sur la survie des abeilles, un enjeu crucial face à l'extinction massive qu'elle mesure à l’échelle mondiale : "Je suis fière d’avoir osé réaliser mon rêve en tant que femme étrangère, au Maroc, seule, dans un milieu agricole, plutôt masculin."

 

Younes Boumehdi, Rabat, Fondateur de Hit Radio et président de la fondation HIBA

 

Younes Boumehdi, Rabat, Fondateur de Hit Radio et président de la fondation HIBA

Lauréat du Trophée Culture/Art de Vivre remis par lepetitjournal.com

Younes Boumehdi grandit dans les années 1990 à Rabat et n’a qu’une envie : pouvoir écouter la musique de sa génération. Lors de ses études à Paris, Younes découvre le plaisir des radios libres. Sa décision est prise : lancer la première radio privée du Royaume. En 1993, il fait sa première demande de licence : « il a fallu 13 ans avant qu’elle n’aboutisse ». Avec une résilience sans pareil, Younes décroche finalement le Graal en 2006. Hit radio se concentre dès le départ sur sa cible d’origine : « les jeunes de 16-25 ans ». La musique est urbaine, pop et hip-hop, avec un mélange de « titres internationaux et de musique marocaine ». « J’ai toujours voulu mettre en avant des artistes marocains underground pour aider à les populariser », explique l’entrepreneur qui voulait « démocratiser l’accès à cette musique ».

 

Younes Boumehdi : « Hit radio se sent très africaine »

Comme son nom la prédestinait, la radio devient rapidement un hit et s’internationalise dès 2012. Hit radio est aujourd’hui présente dans 12 pays africains. La radio musicale devient un fervent défenseur de la francophonie mais n’en oublie pas ses racines locales. Hit radio est écoutée par plus de 30 millions d’auditeurs aussi bien sur ses fréquences que sur ses applications ou en podcast. L’entrepreneur franco-marocain s’est engagé depuis 2013 auprès de la fondation HIBA dont il est le président, « une responsabilité importante qui démontre l’ambition et la confiance dans mon pays ». Créée en 2006 à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Fondation HIBA est une association à but non lucratif œuvrant pour le développement et la promotion de l’art sous toutes ses formes en soutenant la création et en encourageant les associations et les jeunes talents, notamment de la scène marocaine contemporaine. Younes Boumehdi s’engage aussi pour l’indépendance de la presse. Intervenant encore récemment à un colloque organisé par l’UNESCO, l’entrepreneur défend la voix des médias privés et indépendants. Il a co-fondé dès 2007 l’ARTI : association de radio et télévisions indépendantes.

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