Plus de 2.500 participants parmi le gratin économique et politique mondial sont réunis à Davos du 15 au 19 janvier 2024 où l’état du monde tente de se dessiner. La France, en pleine opération attractivité, ne veut pas rater le coche. Mais pourquoi est-ce si important pour elle ?
En janvier, chaque année, Davos n’est plus qu’une simple station de ski luxueuse des Alpes suisses mais le rendez-vous incontournable de l’élite politique et économique autour de la table du Forum économique mondial. Plus de 2.500 participants se réunissent du 15 au 19 janvier 2024 dont 60 chefs d'État et 800 chefs d’entreprises. Les enjeux sont importants, particulièrement pour des pays pour qui la stratégie économique est centrale en 2024, comme la France.
Qui représente la France à Davos ?
Emmanuel Macron est à Davos mercredi 17 janvier 2024. Il fait partie des 60 dirigeants de pays à être présent et revient après 5 ans d’absence sur la scène économique de Davos (il y avait participé en visio en 2021). Il prévoit notamment un discours sur la place de la France dans le monde.
Le président de la République ne vient pas seul, accompagné de quatre présidents de région pour souligner l’attractivité du territoire : Christelle Morançais - Pays de la Loire - , Valérie Pécresse - Île-de-France -, Franck Leroy - Grand Est - et Renaud Muselier - Provence-Alpes-Côte d’Azur- . Avec eux également, une vingtaine de chefs d’entreprise, choisis parmi des jeunes pousses issues de la French Tech, comme Mistral AI, Dust, Verkor, Giskard, Hemeria, ou encore Pasqal. L’objectif pour eux est d’accélérer leur développement grâce à une visibilité non négligeable mais aussi le soutien d’investisseurs étrangers présents à Davos.
La promesse économique du gouvernement est de taille : réindustrialiser et internationaliser la France.
La France investit et veut le faire savoir
Depuis la mise en place du grand plan d’investissements France 2030, faire rayonner la France est au cœur des préoccupations du gouvernement. Le rendez-vous phare des leaders mondiaux semble naturellement incontournable. Car, depuis plusieurs années, la promesse économique est de taille : réindustrialiser et internationaliser la France. Pour cela, des milliards d’euros ont déjà été investis dans l’économie française pour qu’elle innove et se transforme durablement mais aussi qu’elle ose l’export : “La France retourne à la conquête de ses marchés” déclarait même Bruno Bonnel, responsable de France 2030 en octobre 2023. “Mais il faut que la France réfléchisse export tout de suite, il y a urgence. Et, pour se le dire entre nous, nous sommes déjà en retard.” renchérissait le même jour Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France.
Quelles sont les bottes secrètes de l’attractivité de la France ?
Ainsi, pour que les pépites françaises - quelles soient dans l’IA, les batteries électriques, le quantique ou la cybersécurité comme c’est le cas à Davos cette année - deviennent des pépites exportatrices, la plaidoirie se muscle et c’est bien l’intention de la délégation tricolore jusqu’au 19 janvier.
Il se murmure que le président de la République prépare des annonces économiques.
La France doit continuer à séduire le monde des affaires
Si la France fait toujours course en tête en termes d’investissements directs étrangers (IDE) en Europe, avec 1259 nouveaux projets en 2022 recensés (soit +3% par rapport à 2021), elle ne doit pas relâcher ses efforts. Bonne nouvelle, selon le baromètre 2023 des IDE, 61% des dirigeants internationaux interrogés envisageaient de s’implanter en France en 2023. Points de vigilance cependant de ce même baromètre de l’attractivité : le climat social volatile, le coût du travail, mais aussi - et surtout - la grande majorité des projets sont des extensions et non de nouveaux entrants, créateurs de nouveaux emplois, contrairement au Royaume-Uni et en Allemagne.
A l’échelle internationale, la France se positionne confortablement au 6e rang mondial des pays les plus attractifs selon l’indicateur du cabinet américain AT Kearney en 2022. Les dirigeants déclarent se tourner vers les économies stables, développées et non corrompues. En novembre 2023, la France lance même une grande campagne dans 5 pays “Make It Iconic.Choose France” pour continuer d’amplifier le rayonnement de l’état d’esprit français. Et pour continuer à créer le réflexe de l’investissement étranger en Hexagone, il se murmure que le président de la République prépare des annonces économiques.
Certains critiquent l'évènement, une simple juxtaposition des projets et des prises de parole pendant quatre jours sans solutions concrètes
Qu’est ce que le World Economic Forum de Davos ?
Fondé en 1971 par l'économiste allemand Klaus Schwab, le "World Economic Forum" est un évènement international reconnu qui rassemble les leaders politiques, économiques, des dirigeants d’entreprise mais aussi des représentants d’organisations et des acteurs de la société civile. Le but est “d’améliorer l’état du monde”, en prenant de grandes décisions et en passant des accords mondiaux. Le point de rendez-vous annuel permet également de nouer des contacts stratégiques, et de signer des investissements. Cette année, il se déroule du 15 au 19 janvier 2024, sous le thème de "reconstruire la confiance"
Des "inégalités obscènes": avant Davos, Oxfam dénonce l'enrichissement des milliardaires
Mais le WEF de Davos est aussi critiqué dans le fond et la forme. Des associations mettent en avant un “entre-soi” où aucune solution concrète ne ressort, une simple juxtaposition des projets et des prises de parole pendant quatre jours… Oxfam prend la parole depuis quelques jours sur les niveaux d'inégalités obscènes qui influent sur les décisions politiques et fiscales prises. L’ONG Greenpeace, quant à elle, rappelle l’ampleur de l’impact carbone d’un tel évènement, rappelant notamment que “1.000 jets privés avaient circulé lors de l’édition 2023”
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