Le marché du vin français est le deuxième contributeur à l’excédent commercial de la France après l’aéronautique. Impactées par les taxes américaines sur les vins et par la pandémie de Covid-19, que sont devenues les exportations de vin en 2020?
Fermeture des bars et des restaurants, fermeture des frontières commerciales, baisse de la consommation… l’année 2020 n’aura pas été de tout repos pour les exportations et le marché du vin français n’aura pas fait exception. Après 5 années de croissance ininterrompue du marché, le choc a été brutal.
11% de chiffre d’affaires en moins en 2020
« Il y a un an, nous annoncions une année 2020 difficile. La réalité est au‐delà de cette prévision. » rappelle le Président de la Fédération des Exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
Les ventes de vins français à l’étranger ont rapporté 8,2 milliards d’euros en 2020, ce qui représente une baisse de 11% par rapport au chiffre d’affaires de 2019, selon les chiffres de la FEVS. Bien que faisant état d’un recul historique des ventes à l’étranger, ces chiffres n’ont pas fait perdre au marché du vin français son statut de deuxième contributeur à l’excédent commercial de la France.
Les ventes aux Etats-Unis, premiers acheteurs de vin en termes de chiffre d’affaires, ont enregistré une baisse de 23,4%. Cette baisse s’explique en partie par la crise du coronavirus, mais surtout par la taxe « Airbus » décrétée par l’administration Donald Trump. Depuis début 2020, des taxes additionnelles de 25% étaient appliquées sur les vins tranquilles. Cette taxe vient d’être suspendue le 5 mars 2021 et ce pour 4 mois.
Les exportations de vin avec les pays d’Asie en 2020 se sont soldées par un recul de 25%. Les mesures de confinement particulièrement restrictives, ainsi que l’annulation à la dernière minute des festivités du Nouvel-An chinois ont mis un grand coup de frein aux exportations. La région composée par la Chine, Singapour et Hong-Kong reste tout de même la seconde importatrice de vin et spiritueux français.
Le rosé de Provence, grand gagnant
C’est le champagne qui aura le plus pâti de cette année marquée par la crise sanitaire, les raisons pour faire sauter le bouchon s’étant faites moins fréquentes. Une baisse de 17% a été enregistrée pour cet alcool festif.
Les vins rosés des trois appellations de Provence ont, eux, réussi à tirer leur épingle du jeu. Selon des informations transmises par le Conseil interprofessionnel des vins de Provence à l’AFP, les ventes de Côte de Provence, Côteaux Varois en Provence et Côteaux d’Aix-en-Provence, ont progressé de 5,6% en 2020.