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Comment se réapproprier son intimité et sa sexualité après un cancer en expatriation

L’expatriation représente déjà un défi en soi, mais quand elle est accompagnée par une épreuve aussi lourde que la maladie, comme le cancer, la réappropriation de son corps et de sa sexualité devient un chemin encore plus complexe. Les femmes qui ont traversé cette double épreuve vivent une transition émotionnelle, physique, et psychologique intense. Alors, comment retrouver une connexion intime avec soi-même et avec son/sa partenaire après un tel bouleversement ?

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Écrit par Cyrielle Augier
Publié le 14 octobre 2024, mis à jour le 19 octobre 2024

 

L’expatriation représente déjà un défi en soi, mais quand elle est accompagnée par une épreuve aussi lourde que la maladie, comme le cancer, la réappropriation de son corps et de sa sexualité devient un chemin encore plus complexe. Les femmes qui ont traversé cette double épreuve vivent une transition émotionnelle, physique et psychologique intense. Alors, comment retrouver une connexion intime avec soi-même et avec son/sa partenaire après un tel bouleversement ?

 

La relation à la maladie : un combat à la fois intérieur et extérieur

 

Cancer

 

Avant de parler de réappropriation, il est essentiel de reconnaître l’impact profond qu’une maladie comme le cancer peut avoir sur l'énergie et les priorités. Le diagnostic, suivi du combat contre la maladie, est souvent un parcours jonché de douleurs et de doutes. Les femmes se retrouvent face à deux défis principaux : l’acceptation de la maladie et la mobilisation de leur énergie pour la combattre.

Quand la maladie s’impose, l’énergie vitale, y compris la libido, est souvent réorientée vers la survie. Le désir de maintenir une intimité ou de se reconnecter à sa sexualité est mis de côté, car l’objectif principal devient la guérison, la lutte contre la douleur, et la présence pour ses proches. La priorité n'est plus le plaisir personnel, mais bien la survie et le soutien des autres, notamment des conjoints, des enfants et des amis.

 

Le processus de rémission : un nouveau chapitre de vie

La rémission, pour celles qui y accèdent, marque un tournant. Il ne s’agit pas d’un simple retour à la vie "normale", mais plutôt d'une nouvelle phase de reconstruction. Le corps a changé, et avec lui, la perception de soi. L’estime de soi est souvent fragilisée par l’expérience de la maladie et ses séquelles : chirurgies, changements physiques, fatigue, peurs résiduelles... Il y a une dichotomie entre l’avant et l’après-cancer, marquée par un profond changement dans la relation à soi et à son corps.

Dans ce contexte, la féminité est souvent mise à l’épreuve. Se réapproprier son image corporelle, retrouver une sensation de plaisir, et se sentir à nouveau désirable demandent un travail psychologique conséquent. La guérison physique ne s’accompagne pas automatiquement d’une réappropriation émotionnelle et sexuelle de son corps.

 

Réapprendre à se reconnecter à soi et à l'autre

La première étape vers une réappropriation de son intimité passe par une reconnexion avec soi-même. Cela demande de l’espace, du temps, et beaucoup de bienveillance envers son propre corps. Il s’agit de réapprendre à se connaître, à découvrir de nouvelles sensations, à accepter les changements. C’est une démarche où l’acceptation des émotions, des peurs et des doutes est primordiale.

Une fois cette connexion établie, vient ensuite la réintégration de l’autre dans sa sphère intime. Ce processus peut être particulièrement vulnérabilisant, car il s’agit de se dévoiler à nouveau, de faire confiance à son/sa partenaire, tout en partageant la nouvelle version de soi-même. La patience et la communication sont des outils essentiels dans cette phase de reconnexion.

Il est crucial de mentionner que les couples faisant face à ces épreuves ne sont pas tous égaux. Les études montrent que le taux de divorce est plus élevé lorsque la femme est atteinte d’un cancer (20,8 %) par rapport à un homme malade (2,9 %). Cela souligne l’importance d'un soutien véritable et d’une compréhension mutuelle pour traverser ces moments difficiles.

 

cancer

 

La sexualité après la maladie : un terrain fragile mais possible

La sexualité post-maladie ne sera jamais la même qu’avant, mais cela ne signifie pas qu’elle ne peut pas être épanouissante. Bien au contraire, elle peut devenir un nouveau terrain d’exploration, riche en découvertes et en émotions. Comme expliqué précédemment, la libido est une énergie de vie, présente en nous de manière continue, même si elle prend des formes différentes selon les moments de vie.

La communication est essentielle. Il est important de parler ouvertement de ses désirs, peurs, et limites, et d’envisager la sexualité sous un nouvel angle, avec des attentes adaptées à sa nouvelle réalité. Reprendre le contrôle de sa sexualité passe par le fait de ne pas avoir peur de se redéfinir, et d’intégrer cette nouvelle part de soi avec authenticité et douceur.

 

cancer

 

La réappropriation comme un chemin vers l’épanouissement

Se réapproprier son intimité après une épreuve telle qu’un cancer, particulièrement en expatriation où les repères sont encore plus flous, est une démarche profonde et personnelle. C’est un parcours qui nécessite de l’amour de soi, du temps, et un soutien bienveillant de son entourage. Chaque femme avance à son propre rythme, et l’important est de reconnaître que la vulnérabilité peut aussi devenir une force.

La communication avec son/sa partenaire joue un rôle clé dans ce processus, car elle permet de redécouvrir et de redéfinir les bases de la relation intime. En définitive, la réappropriation de son corps et de sa sexualité ne doit pas être vécue comme une pression de "retour à la normale", mais comme une opportunité de se réinventer, de réécrire son histoire intime, et de célébrer la vie dans toute sa complexité.

 

 

 

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