Laurent Saint-Martin, ministre des Français de l’étranger : "vous n'êtes pas seuls"

 

 

A presque 40 ans, Laurent Saint-Martin réintègre le gouvernement en devenant ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger le 23 décembre 2024 au sein du gouvernement Bayrou et auprès du ministre reconduit de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il succède à Sophie Primas, qui devient porte-parole du gouvernement. Après une mission difficile au Budget et aux Comptes Publics, Laurent Saint-Martin revient auprès de ses compatriotes qu’il connaît bien, lui qui a été directeur général de Business France, de janvier 2023 à 2024. Rencontre avec lepetitjournal.com. 

 

 

Il n’y a pas meilleur apprentissage de la machine de l’Etat que le budget.

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant votre nomination au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en tant que ministre délégué au Commerce extérieur et des Français de l’étranger ?

J’ai deux fils rouges dans mon parcours : l’action publique d’une part et l’accompagnement des entreprises d’autre part. Lorsque j’ai été élu député en 2017, je me suis tout de suite spécialisé dans les enjeux budgétaires et fiscaux. Il n’y a pas meilleur apprentissage de la machine de l’Etat que le budget. J’ai ensuite eu l’honneur de diriger Business France, l’agence gouvernementale pour l’export et l’attractivité, où j’ai pris un immense plaisir à agir très concrètement en faveur des entreprises exportatrices et aux côtés des entreprises étrangères qui choisissent la France. J’ai retrouvé les finances publiques en tant que ministre du Budget et des Comptes publics dans le Gouvernement de Michel Barnier, avec l’enjeu majeur de remettre notre pays sur les rails d’une trajectoire budgétaire soutenable.

Aujourd’hui, en tant que ministre chargé du Commerce extérieur, les fils rouges se rejoignent. Très concrètement, je suis là avec l’ensemble du réseau diplomatique et des services économiques pour répondre présent aux côtés tant de nos entreprises que des investisseurs étrangers potentiels. Au-delà de ces missions importantes, je suis également le ministre des Français de l’étranger. Il s’agit à mes yeux d’une responsabilité très importante car je sais combien parfois l’éloignement nécessite une volonté de proximité. Je serai attentif aux problématiques du quotidien de nos compatriotes de l’étranger et j’irai à leur rencontre dans chacun de mes déplacements au-delà de nos frontières.  

 

 

 

 

Ma passion est d’être aux côtés de nos entreprises et faire en sorte qu’elles soient dans les meilleures conditions pour se développer à l’international

 

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Votre expérience à Business France vous a permis de travailler étroitement avec des entrepreneurs et des acteurs économiques français à l’étranger. En quoi cette expérience sera-t-elle un atout pour vos nouvelles missions ? 

Ma passion est d’être aux côtés de nos entreprises et faire en sorte qu’elles soient dans les meilleures conditions pour se développer à l’international, pour remporter des contrats, pour conquérir des parts de marchés, pour gagner des appels d'offres. Et pour accompagner efficacement les entreprises, il faut les connaître ! 

 

Qui est Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre des Français de l’étranger ?

 

 

Les entrepreneurs français à l’étranger jouent un rôle clé dans le rayonnement économique de la France. Quelles actions concrètes envisagez-vous pour mieux les accompagner, les reconnaître et les recenser ?

Vous avez raison, les Français qui ont choisi d’entreprendre à l’étranger sont des relais d’influence importants pour les entreprises françaises qui souhaitent se développer à l’international. Nos entreprises ont tout à gagner à s’appuyer sur leurs réseaux, sur leur connaissance du tissu économique local, sur leur maîtrise des codes et de la langue des affaires des pays où ils résident. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs conseillers du Commerce extérieur de la France et membres des Chambres de commerce et d’Industrie bilatérale. Je tiens à saluer l’engagement des CCE et des CCI Françaises à l’international aux côtés de nos entreprises qui cherchent à exporter ou à s’implanter sur de nouveaux marchés. C’est le sens de l’initiative EFE International portée par les CCE et CCIFI.  Je suis convaincu que nous pouvons faire plus et mieux ensemble, en jouant toujours collectif. Une bonne équipe France, c’est une équipe France où chaque joueur est à sa place, dans son champ d’expertise, au service de nos intérêts.

 

 

 

 

2024, une année politique pour les Français de l’étranger

 

 

Dans le contexte budgétaire contraint qui s’impose à nous, le service public consulaire pour les Français de l’étranger doit continuer à se moderniser et à se transformer

 

 

Dans le contexte budgétaire actuel, quels sont les postes budgétaires que vous souhaitez prioriser concernant les Français de l’étranger ? L’action consulaire est-elle concernée par des restrictions ? 

La première des priorités, c’est de continuer à veiller à leur sécurité. Ma deuxième priorité ira à la poursuite des grands projets de modernisation comme le service France Consulaire, le Registre électronique d’état civil, le vote par internet, l’expérimentation du renouvellement des passeports sans comparution (Canada et Portugal) ou le déploiement de l’identité numérique pour les Français de l’étranger. Sans oublier les crédits consacrés à l’aide à la scolarité et à l’action sociale, en soutien à nos compatriotes les plus défavorisés, à travers les bourses scolaires et les aides sociales, directes ou indirectes. Ces crédits représentent 70% de l’enveloppe du programme 151 dédié à l’action consulaire dont j’ai la responsabilité.

Dans le contexte budgétaire contraint qui s’impose à nous, le service public consulaire pour les Français de l’étranger doit continuer à se moderniser et à se transformer pour rechercher toujours plus d’efficience sans rien sacrifier à la qualité du service rendu aux Français.

 

 

L’identité numérique certifiée ouvre des perspectives très prometteuses dans le champ consulaire

 

 

Pouvons-nous en savoir plus sur l’Identité Numérique et ce qui est envisagé en 2025 ? 

Aujourd’hui, certaines démarches ne peuvent être dématérialisées en raison de leur sensibilité. La certification de l'identité numérique France Identité vise à fournir un niveau de garantie répondant aux exigences de sécurité les plus fortes.

Pour obtenir la certification de leur identité numérique, nos compatriotes devront au préalable disposer d’une carte nationale d’identité sécurisée. Ils pourront alors créer leur identité numérique et initier leur demande de certification d’identité numérique dans l’application France Identité. Une fois en possession de leur identité numérique, les Français de l’étranger devront se rendre auprès de leur consulat pour la faire certifier. Leur identité sera alors vérifiée lors d’un face à face avec un agent consulaire, au moyen d’une comparaison de ses empreintes avec celles contenues dans le titre présenté.

En 2025, nous déploierons ce dispositif de manière à ce que nos consulats puissent certifier l’identité numérique de nos compatriotes qui le souhaitent, comme cela est déjà possible dans 2.000 mairies en France. L’identité numérique certifiée ouvre des perspectives très prometteuses dans le champ consulaire : dématérialisation des procurations de vote, identification pour le vote par internet (au lieu de la double authentification par courriel et par SMS), certificats de vie pour les pensionnés, etc. 

 

 

j’échangerai avec nos compatriotes à échéance régulière en visioconférence, à l’occasion de rencontres à organiser en lien avec nos élus.

 

 

#Visite Nous remercions Laurent Saint-Martin, Ministre chargé du commerce extérieur et des français de l'étranger pour sa présence et son écoute aujourd'hui à Genève. pic.twitter.com/o8R7Eis8m5

— Consulat Général de France à Genève 🇫🇷🇪🇺 (@ConsulfranceG) January 20, 2025

 

 

 

Comment comptez-vous établir une relation de proximité avec les communautés françaises à l’étranger, avez-vous prévu des déplacements et des rencontres ? 

La proximité avec l’usager, c’est l’ADN de notre réseau consulaire. Simplification et modernisation des démarches administratives vont de pair avec une attention portée à chacun et notamment à ceux qui en ont le plus besoin : les personnes les plus démunies, en difficulté avec le numérique ou victimes de violences notamment. Je le martèle car c’est important : la modernisation n’implique pas la fin de l’accueil physique dans les postes consulaires.

Je mettrai chacun de mes déplacements à profit pour aller à la rencontre de nos concitoyens, partout dans le monde, pour prendre le pouls de leurs préoccupations et pour soutenir leurs initiatives. Mais je serai aussi le ministre des Français de l’étranger depuis Paris : j’échangerai avec nos compatriotes à échéance régulière en visioconférence, à l’occasion de rencontres à organiser en lien avec nos élus.

 

 

Les tempêtes à Mayotte mais aussi les récents incendies à Los Angeles ont mis en difficulté la communauté française hors métropole. Quel message par notre intermédiaire souhaitez-vous leur adresser ? 

A nos compatriotes à l’étranger victimes des catastrophes naturelles : vous n’êtes pas seuls. La France est à vos côtés, où que vous vous trouviez. Face aux crises qui se multiplient, notre dispositif sait s’adapter pour répondre aux situations d’urgence. Le réseau consulaire, avec l’aide du Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est aussi là pour aider nos ressortissants à surmonter ces moments difficiles.

 

 

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Je fais appel à vos lecteurs installés à l’étranger pour qu’ils partagent avec nous leurs initiatives, leurs projets : nous donnerons de la visibilité à leurs idées

 

 

 

 

Avez-vous un mot particulier pour nos lecteurs lepetitjournal.com ?

Plus de 3 millions de Français vivent à l’étranger, c’est une chance pour la France ! Sachons mettre en valeur leurs talents, leur esprit d’entreprendre pour dynamiser notre pays et pour renforcer son influence dans le monde. Je fais appel à vos lecteurs installés à l’étranger pour qu’ils partagent avec nous leurs initiatives, leurs projets : nous donnerons de la visibilité à leurs idées en les relayant sur nos réseaux sociaux ou en allant directement à leur rencontre dans le cadre de mes déplacements. Chaque fois que ces idées peuvent contribuer au développement de notre économie, je ferai tout pour les mettre en avant.