Le député LREM des Français de l'étranger a lancé une série de tweets corrosifs dont il a secret, accusant la sénatrice EELV Esther Benbassa de "falsifier" les propos de Brigitte Macron.
Il y a, dans la Twittosphère, certaines personnes qui ignorent les appels à la tolérance lancés par le Pape en cette période de fêtes chrétiennes. Parmi eux, Joachim Son-Forget, coutumier des posts polémiques sur les réseaux sociaux, persiste et signe. Le député de la 6ème circonscription des Français établis hors de France vient, en plus d’être accusé de sexisme par ses pairs, de provoquer le courroux de la sénatrice EELV, Esther Benbassa.
Rapide retour sur les faits qu’on lui reproche. Lundi 23 décembre, le député s’est ému d’un tweet d’Esther Benbassa, dans lequel elle dénonce l’usage des mots « violence » et vulgarité » par Brigitte Macron, lors d’un entretien au journal Le Monde, au sujet de la mobilisation des gilets jaunes. Irrité, Joachim Son-Forget a estimé que l’élue avait « détourné » un article partial et à charge pour mettre de « l’huile sur le feu ». Avant de s’attaquer au maquillage de la sénatrice. « Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer. Vous le sentez l’amalgame violent maintenant ? »
Avec le pot de maquillage @EstherBenbassa que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer. Vous le sentez l’amalgame violent maintenant? https://t.co/7ny8kHubUx
— ??????? ???-?????? ? (@sonjoachim) 23 décembre 2018
Le député aurait pu s’en tenir à cette sortie. Tant s’en faut. Auteur de près de 50 tweets en 97 minutes, il a provoqué l’indignation de sa consoeur Esther Benbassa, ainsi qu'une vague de réponses acerbes de la part de nombreux internautes, accusant Son-Forget de sexisme et de harcèlement.
#MeToo. Il y a à l'AN un député #LREM obscur & inactif. Le pire, c'est les soirs de réveillon. Là, pour tromper son oisiveté, c'est + fort que lui, il m'insulte sur mon physique & me harcèle: 50 twits en 97mn. @GillesLeGendre doit d'urgence lui trouver une occupation pour le 31. pic.twitter.com/SYqn67yQjZ
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 25 décembre 2018
La querelle virtuelle a pris une nouvelle dimension, lorsque Son-Forget a tenu à rappeler à une internaute venue défendre Esther Benbassa qu’elle n’était « personne ». A l’heure où la déconnection entre les élites au pouvoir et leurs électeurs est au cœur de nombre de manifestations et débats enflammés, cette réflexion était de trop, à en croire les réactions qu’elle a suscitées.
Doit-on vous rappeler que si ? Vous êtes à son (notre) service, élu de la République, payé par nos impôts, il s'agirait de dégonfler ce qui vous sert de tête, vite !
— Dom Guégan Bochel (@Domydom) 25 décembre 2018
Joachim Son-Forget s'est ensuite défendu de tout sexisme, affirmant que « la référence au maquillage ne peut en aucun cas être mélangée à une attaque sur le physique », et revenant sur le caractère inadmissible de la falsification de propos prêtés à la première dame. Alors qu’on commence sérieusement à tourner en rond sur Twitter, le député lâche : « Quand on lui montre la lune, l'imbécile montre le doigt », en guise de conclusion.
Cet argument, de même que la volonté de « faire le buzz, en utilisant les principes de la psychologie cognitive » défendue dans les colonnes de Libération, n’ont pourtant pas suffi à convaincre son parti, LREM. Le Bureau du groupe parlementaire à l'Assemblée a fait savoir qu'il se désolidarisait de Joachim Son-Forget à la suite de ses propos inadmissibles contre la sénatrice Esther Benbassa". « Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité », indique sur Twitter Gilles Legendre, le président du groupe.
Le Bureau du Groupe parlementaire @LaREM_AN se désolidarise de notre collègue @sonjoachim à la suite de ses propos inadmissibles contre la sénatrice @EstherBenbassa. Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité.
— Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 26 décembre 2018
Ces dernières semaines, Joachim Son-Forget avait déjà fait parler de lui, en défendant notamment Marcel Campion après ses propos homophobes, ou en insultant Donald Trump après que ce dernier a critiqué la France.
Le tweet de trop ? Pour l'instant, aucune menace d’exclusion ne semble flotter derrière cette énième désolidarisation…