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En coulisses au concert de l’Orchestre des lycées français du monde

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Écrit par Stéphane Monier
Publié le 21 mars 2019, mis à jour le 11 janvier 2021

Environ 200 élèves de l’Orchestre des lycées Français du monde, provenant de quatre continents, se sont produits mardi soir à l’auditorium de la maison de la Radio, à Paris. Ils avaient passé six jours de répétitions ensemble, nouant de véritables amitiés et histoires de vies. 

 

Fondé en 2015, l’Orchestre des lycées français du monde (OLFM) est né d’une grande idée : regrouper des élèves de lycées français de l’étranger, partageant tous la passion de la musique et de la francophonie. Au fil de ses cinq années d’existence, le projet n’a cessé de prendre de l’ampleur. Ils étaient 30 musiciens lors de la première édition, et sont désormais plus de 70 provenant de 28 pays et 40 établissements implantés sur quatre continents. 


Les musiciens sont accompagnés d’un choeur composé de 120 élèves qui viennent de Ouagadougou (Burkina Faso), Cali (Colombie), Marcoussis et Saint-Germain-en-Laye (France). Le groupe d’enfants, âgés de 11 à 18 ans, forme une fresque de multi-culturalisme, rendu possible par le gigantesque réseau de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger). "Je vois des élèves qui viennent de partout dans le monde et qui progressent ensemble. C’est émouvant, ça fait chaud au coeur et c’est pour cela que l’on fait cela. Le partage est immense", explique Adriana Tanus, chef d’orchestre, professeure de musique au lycée Français de Madrid et instigatrice du projet. Certains feront des carrières, d’autres pas. Mais après tout peu importe. "Il faut les voir ! Pour la plupart, c'est leur première fois sur scène. Ils progressent, ils s’applaudissent entre eux, ils s’encouragent. C’est cela qui est important", détaille-t-elle. Pour les faire progresser musicalement, cinq membres de l’Orchestre Philharmonique de Radio France ont chapeauté le groupe pendant plusieurs semaines. 

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Adriana Tanus, cheffe d'orchestre, dans sa loge quelques heures avant la représentation.


Mardi, peu après 16 heures, une heure seulement avant la grande répétition générale, et quatre heures avant le concert officiel devant 1500 personnes, les élèves prennent un goûter. Un moment rare où les générations et cultures se mêlent ensemble pour créer de belles histoires de vie. La plupart des enfants se sont rencontrés pour la première fois le mercredi précédent, premier jour de répétition. D’autres se sont déjà vus quelques jours en janvier, à Madrid. Sara-line et Camille ont respectivement 13 et 14 ans et viennent tout juste de se rencontrer. L'une vient du Lycée International de Saint-Germain-en-Laye, l’autre du Lycée Français Blaise-Pascal d’Abidjan. Rien ne prédestinait qu’elles se rencontrent, et pourtant. "C’est génial. On s’est fait un groupe d’amis", explique la première. "On est presque une famille en quelque sorte", renchérit la seconde.
"Il y a eu quelques histoires d’amour. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de disputes. Surtout, nous allons tout faire pour nous revoir", jurent-elles. L’une pense revenir l’année prochaine, l’autre n’est pas sûre, notamment à cause du brevet des collèges. "On va se dire au revoir après le concert, je pense qu’il va y avoir des pleurs", terminent-elles. 

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Camille (à gauche) et Sara-line (à droite) se sont rapidement liées d'amitié. 

Claire Perez-Maestro, cheffe de la chorale, gère tout cela d’une "main de fer". Elle sait que dans quelques heures, les élèves devront être concentrés pour satisfaire le public. "Il n’y a aucune raison que ça ne marche pas. Ils sont tous prêts", rassure-t-elle. La répétition commence. Quelques petits accrocs subsistent. "Ce n’est pas grave, si on le fait à la répétition, c’est qu’on ne le fera pas lors du spectacle", relativise Adriana Tanus, toujours pédagogue. D’une manière générale, les lycéens semblent prêts. 
 

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Les lycéens goûtent dans une ambiance légère, une heure à peine avant la dernière grande répétition générale.

Au milieu du concert, chaque élève se lèvera, se tournera vers le public et indiquera d’où il vient. Deux jeunes femmes de Syrie sont copieusement applaudies par leurs camarades. On imagine que le public fera de même quelques heures plus tard. À partir de 20 heures, les violoncelles, pianos, tambours, saxophones et cordes vocales résonneront pendant plus d’une heure et demie dans l’auditorium de Radio France, et partout dans le monde grâce à la retransmission en direct sur le Facebook et le site de l’AEFE (voir encadré).
Puis viendra l’heure des au revoir, des pleurs et des promesses de se revoir un jour. Chacun prendra l’avion pour rentrer chez lui le lendemain matin, que ce soit à San Francisco, Damas, Dakar, Hanoi ou Varsovie. Tous rapporteront un bout de souvenir de Paris : celui d’avoir créé, le temps d’une soirée et peut-être plus, une grande fratrie réunie par la musique et la francophonie. 

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Dernière répétition générale avant le grand concert du soir.

 

Le concert retransmis en direct par huit élèves sur le site de l’AEFE 

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Les "JRI" en plein briefing. 

Un groupe de huit élèves, la moitié provenant du lycée international de l’Est-parisien et l’autre du lycée français Louis-Pasteur de Bogota, ont eu la lourde tâche de s’occuper de la retransmission de l’événement en direct radio et vidéo sur Facebook et sur le site de l’AEFE.

Surnommés les JRI (Jeunes Reporter Images), en référence à l’appellation JRI (Journaliste Reporter Image), tous vivaient cette expérience pour la première fois. Ils ont pu néanmoins compter sur le soutien des éducateurs de l’AEFE.

Publié le 21 mars 2019, mis à jour le 11 janvier 2021
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