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Lutte contre le harcèlement scolaire, qu’en est-il à l’étranger ?

Un jeune sur cinq est victime de harcèlement scolaire en France. A l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, jeudi 9 novembre 2023, retour sur ce fléau dans les écoles françaises, pas seulement dans l’Hexagone mais aussi à l’étranger.

Une jeune fille est harcelée à l'école et pleure sur les escaliers Une jeune fille est harcelée à l'école et pleure sur les escaliers
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 8 novembre 2023, mis à jour le 5 novembre 2024

 

Gabriel Attal et Olivier Becht, respectivement ministre de l’Education nationale et des Français de l’étranger ont fait de la lutte contre le harcèlement scolaire l’une de leurs priorités de la rentrée 2023. Et pour cause, selon une étude publiée le 7 novembre 2023 un jeune sur cinq est victime de harcèlement scolaire en France. Un chiffre très alarmant, en deçà de l’estimation régulièrement annoncée (un élève sur dix) ; mais surtout, qui, encore une fois, n’inclut pas les établissements scolaires français à l’étranger.  

 

53% des victimes sont au collège, 27% au primaire

 

19% des collégiens et lycéens en France sont victimes de harcèlement 

Pour établir une photographie précise du harcèlement en France, l’étude Ifop évoquée précédemment - à la demande de l’association « Marion la main tendue » - s’est basée sur un échantillon de 1001 collégiens et lycéens, 1001 parents d’élèves et 200 enseignants. Sont d’abord dénoncés des moqueries et propos vexants (91%), des insultes (89%), mises à l’écart (86%) ou encore des actes violents (66%) mais aussi des messages en ligne ou par téléphone (53%). 53% des victimes sont au collège, 27% au primaire. 90% des collégiens et lycéens victimes estiment que cela a eu un impact négatif sur leur bien être et 61% sur leurs résultats scolaires. Pour l’ensemble des répondants, le phénomène du harcèlement est jugé en augmentation et pas appréhendé à sa juste mesure par les pouvoirs publics. 

 

Nous ne cessons de sensibiliser et former les directions d’établissement et le personnel pour être attentifs au quotidien" 

 

Les mesures de lutte de l’AEFE contre le harcèlement à l’étranger

Il n’existe pas de chiffres officiels concernant le harcèlement dans les établissements français à l’étranger. Ce qui ne veut pas dire évidemment que le fléau n’existe pas. Le critère du bien-être est d’ailleurs dorénavant « gravé dans le marbre » de l’homologation des établissements français de l’étranger. Interrogée, l’AEFE met un point d’honneur à lutter contre le harcèlement "Le déploiement du programme PHARe, mis en place par le ministère de l’Education, concerne aussi les établissements à l’étranger" explique Claudia Scherer-Effosse, directrice générale de l’AEFE. Il comporte trois volets : la mesure du climat scolaire, la prévention et la prise en charge des situations de harcèlement. Concrètement, les établissements peuvent déployer des enquêtes pour réaliser le diagnostic du climat scolaire. Autre action, la mise en place d’une fiche de remontée des situations qui permet de remonter à l’AEFE des problèmes de harcèlement. "Nous ne cessons de sensibiliser et former les directions d’établissement et le personnel pour être attentifs au quotidien" rappelle la Directrice générale. En plus d’un inspecteur de climat scolaire, l’agence cherche à recruter un conseiller technique à la direction générale pour répondre à tous les signalements dans le monde et intervenir rapidement à la dégradation de climat scolaire ; un rôle mis en place début 2024. 

 

Une petite fille se cache car elle a peur de ses harceleurs


 

Les établissements français se mobilisent à l’étranger 

Bien sûr, en France ou à l’étranger, élèves, parents et enseignants mettent de nombreuses actions en place et la journée nationale de lutte contre le harcèlement est un porte-voix idéal pour se faire entendre. A l’étranger, de très belles initiatives sont prises comme à Istanbul par exemple, où des débats et des expositions sont organisés tout au long de la journée du 9 novembre, en plus de la diffusion d’un court métrage.

 

Fait avec Padlet

 

Les points d’alerte sont principalement l’isolement, le fait que l’enfant s’efface et la détérioration des résultats scolaires.

 

Les parents jouent un rôle essentiel contre le harcèlement 

Selon l’étude Ifop, 73% des répondants considèrent que les parents sont les premiers à être informés et ceux qui viennent le plus en aide en cas de harcèlement. Ils interviennent sous forme de réconfort émotionnel (73%), d’accompagnement sur les moyens d’affronter ou se défendre (51%) ou pour les démarches à suivre (53%). Les points d’alerte sont principalement l’isolement, le fait que l’enfant s’efface et la détérioration des résultats scolaires. Mais il y a aussi des signes de perte de sommeil, de tristesse constante, de maux de tête ou de ventre, ou encore de changement radical d’habillement. En situation d’expatriation, ces signes peuvent être aussi dû à un changement d’environnement ou d’école, ce qui ne facilite pas l’identification d’un quelconque harcèlement scolaire. 


 

A SAVOIR - Le harcèlement scolaire est considéré comme un délit depuis mars 2022. La loi est très claire, « aucun élève ou étudiant ne doit subir de faits de harcèlement résultant de propos ou comportements, commis au sein de l'établissement d'enseignement ou en marge de la vie scolaire ou universitaire et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de dégrader ses conditions d'apprentissage. Ces faits peuvent être constitutifs du délit de harcèlement scolaire prévu à l'article 222-33-2-3 du code pénal. Le harcèlement scolaire est puni jusqu’à 10 ans d'emprisonnement et 150.000 € d'amende dans les cas les plus graves à savoir si les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

 

 

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