Un projet d’expatriation, cela se prépare et ce n’est pas forcément une partie de plaisir. Logement, incompréhension linguistique, difficultés administratives... Quelles sont les destinations où il est le plus difficile de s’expatrier en 2023 ?
L’indice Expat Essentials s’est intéressé aux 10 pays les plus et les moins faciles où s’expatrier en 2023. Ce dernier a été établi à partir des résultats de l'étude Expat Insider 2022, menée par InterNations - avec plus de 4,5 millions de membres expatriés. Cet indice se penche sur quatre critères essentiels tels que le logement, la langue, la vie numérique et les démarches administratives. Mais quels sont les 10 pays les plus compliqués lors d’une expatriation ?
Le classement présenté est dans l’ordre décroissant.
1. L’Allemagne jugée le pays le plus difficile pour les nouveaux expatriés
L'Allemagne est considérée comme le pays le plus difficile pour les expatriés en début d'installation. Elle se classe parmi les dix derniers pays dans trois des quatre sous-catégories : logement (47ème), vie numérique (48ème) et langue (49ème). Les expatriés signalent que le logement en Allemagne est très compliqué à trouver et surtout peu abordable. L’apprentissage de l’allemand est également un obstacle important, avec 46% des expatriés signalant qu'il est difficile de vivre en Allemagne sans parler la langue locale. Enfin, l'infrastructure numérique insuffisante de l'Allemagne est un autre problème majeur, avec des difficultés pour obtenir un accès Internet haut débit à domicile et l'absence d'options de paiement sans espèces. Les services gouvernementaux en ligne sont également limités, avec environ un tiers des expatriés ayant des avis négatifs sur ce sujet.
2. La barrière de la langue au Japon : un défi pour les expatriés
Amélie Nothomb dans Stupeur et Tremblements l’évoquait déjà. La barrière culturelle peut-être très difficile à franchir pour les nouveaux arrivants au Japon. Les expatriés rencontrent principalement des difficultés dues à la barrière de la langue. 70% d’entre eux témoignent avoir du mal à apprendre le japonais, comparé à 38% dans le monde entier. Plus de la moitié des expatriés au Japon (53%) soulignent qu’il est difficile de survivre sur place sans une maîtrise linguistique. En outre, le logement pose également des problèmes, avec 45% des expatriés signalant des difficultés. Et ce, sans compter les problèmes administratifs et de numérisation du pays.
3. Restrictions Internet en Chine : frustrantes pour les expatriés
La Chine occupe la dernière place mondiale (52e) dans la sous-catégorie "Vie numérique" et 69% des expatriés estiment que leur accès aux services en ligne est restreint, soit presque dix fois plus que la moyenne mondiale (7%). De plus, 28% d’entre eux signalent des difficultés à obtenir un accès à internet haut débit à domicile, contre seulement 11% dans le monde. Il ne faut pas non plus oublier que de nombreux sites occidentaux sont bloqués par les autorités chinoises et que la censure restreint aussi les libertés numériques.
En outre, la Chine est classée 46e dans la sous-catégorie "Langue". Plus de deux expatriés sur trois (68%) estiment qu'il est difficile d'apprendre le chinois et on les comprend parfaitement.
4. Des problèmes de visa et autres questions administratives au Koweït
Le Koweït est considéré comme l'une des destinations les moins pratiques pour les expatriés en raison de ses problèmes administratifs. Le pays se classe 50e dans la sous-catégorie "Sujets administratifs" et 66% des expatriés estiment qu'il est difficile de traiter avec la bureaucratie locale, contre 39% dans le monde. Le Koweït est également en dessous de la moyenne dans la sous-catégorie "Logement" (37e) pour l'accessibilité financière du logement. Le pays obtient cependant un meilleur classement dans la sous-catégorie “Langue” (19e), où il n’est pas nécessaire de parler la langue locale. L’anglais suffit amplement pour la vie quotidienne et même au travail.
5. La bureaucratie en Italie : un casse-tête pour les expatriés
La dolce vita ne serait-elle qu’un mythe ? L’Italie occupe la dernière place dans la sous-catégorie "Sujets administratifs". Plus de deux expatriés sur trois (68%) estiment qu'il est difficile de traiter avec la bureaucratie locale, soit 29 points de pourcentage de plus que la moyenne mondiale (39%). Le pays est également dans le bas du classement pour la facilité d'ouverture d'un compte bancaire local et l'obtention d'un visa.
6. La Grèce ne facilite pas les questions administratives
En Grèce, les expatriés rencontrent des difficultés importantes dans la sous-catégorie de la vie numérique (46ème sur 52 destinations). Environ un tiers des expatriés (32%) sont mécontents de la disponibilité des services gouvernementaux en ligne (contre 21% dans le monde entier). La Grèce se classe dans les trois derniers (50ème) en termes d'accessibilité à Internet haut débit à domicile. Un expatrié néerlandais déclare que "la bureaucratie et la faible disponibilité des services en ligne dans les domaines gouvernementaux et bancaires" font partie des choses avec lesquelles elle a le plus de difficultés en Grèce. Autres secteurs en mauvaise performance : les sujets administratifs (47ème) et la langue (39ème).
7. Le Vietnam : des difficultés à obtenir des visas
Le Vietnam se classe à la 46ème place de l'indice global. Le pays occupe presque la dernière place dans la sous-catégorie des sujets administratifs, où la moitié des expatriés (48%) ont des difficultés à obtenir un visa pour s'y installer, soit deux fois la moyenne mondiale (24%). Près des deux tiers des expatriés affirment également qu'il est difficile de traiter avec la bureaucratie locale (contre 39% dans le monde entier), et 41% trouvent difficile d'ouvrir un compte bancaire local. Le Vietnam se classe également dernier pour la disponibilité des services gouvernementaux en ligne. Les expatriés doivent donc souvent payer en espèces.
8. République tchèque, une barrière de la langue importante
En République tchèque, la barrière linguistique est l'un des plus grands problèmes. Le pays se classe avant-dernier dans la sous-catégorie de la langue. Les trois quarts des expatriés affirment que l'apprentissage du tchèque est difficile, soit presque le double de la moyenne mondiale (38%). Environ un tiers des expatriés (35%) s'accordent pour dire qu'il est difficile de vivre là-bas sans la maîtriser. La République tchèque se classe également en dessous de la moyenne pour le logement.
9. La France, une expatriation difficile pour les non-francophones
Il ne faut pas croire tout ce que vous voyez sur Netflix. La vie en France est bien loin d’Emily in Paris. Les expatriés rencontrent de nombreux obstacles à l’installation, dont le premier est la barrière de la langue (45ème). 60% des expatriés trouvent difficile de vivre en France sans parler français, presque le double de la moyenne mondiale (32%). Plus de la moitié des expatriés (55%) affirment également qu'il n'est pas facile de traiter avec les autorités locales (contre 39% dans le monde entier), et 32% trouvent difficile d'ouvrir un compte bancaire local.
Néanmoins, la vie numérique est un point fort pour les expatriés en France, avec près de neuf personnes sur dix qui évaluent positivement les options de paiement sans numéraire.
10. Malte, une bureaucratie qui ne facilite pas l’installation
À Malte (43ème sur 52 destinations), la bureaucratie est probablement le plus grand défi, le pays se classant dernier dans la sous-catégorie Administration. Près de trois expatriés sur cinq (58%) trouvent difficile de traiter avec les autorités locales. Les résultats de Malte dans la sous-catégorie Vie Numérique (40ème) sont un peu meilleurs, mais restent en dessous de la moyenne mondiale.
En revanche, grâce à l'anglais qui est l'une des langues officielles de Malte, il semble assez facile de vivre là-bas sans parler la langue locale.
Les 10 pays où il est le plus difficile de s’expatrier en 2023
- Allemagne
- Japon
- Chine
- Koweït
- Italie
- Grèce
- Vietnam
- République Tchèque
- France
- Malte
À propos de l'indice Expat Essentials
L'indice Expat Essentials fait partie de l'enquête annuelle Expat Insider d'InterNations. 11.970 expatriés représentant 177 nationalités et vivant dans 181 pays ont été invités à évaluer jusqu'à 56 facteurs différents concernant la vie à l'étranger sur une échelle de un à sept.
L'enquête globale est composée de cinq indices, dont l'indice Expat Essentials. Ce dernier comprend quatre sous-catégories et onze facteurs qui couvrent les domaines de la vie numérique, des sujets administratifs, du logement et de la langue. Pour figurer dans l'indice Expat Essentials, chaque destination avait besoin d'un échantillon d'au moins 50 participants à l'enquête. Au total, 52 pays et territoires ont répondu à cette exigence dans l'enquête de 2022.