Cécile Perez est la directrice de l’agence Couleurs du Monde qui a organisé le voyage des 22 touristes restés bloqués au Costa Rica. Elle explique pourquoi ce départ a été maintenu et ce qui est mis en oeuvre pour aider les Français encore sur place.
Cécile Perez est la directrice de l’agence de voyage Couleurs du Monde. Le 16 janvier, cette agence envoyait un groupe de touristes au Costa Rica. Un voyage qui a viré au cauchemar, quand une fois le retour annoncé, plusieurs personnes du groupe sont testées positives au Coronavirus. Depuis, 14 d'entre elles sont toujours bloquées sur place avec des tests PCR qui reviennent positifs, et 4 sont hospitalisées dans un état grave.
Cécile Perez explique dans un entretien avec lepetitjournal.com les raisons qui expliquent que ce départ ait été autorisé et ce qui est mis en place pour leur venir en aide.
Depuis la réalisation de cette interview, les 10 Français dont les tests revenaient sans cesse positifs ont pu rentrer en France grâce à leur papier de "non-contamination" délivré par les autorités costaricaines. 4 sont toujours hospitalisés sur place.
Auriez-vous pu anticiper qu’une telle situation pouvait se produire au départ des voyageurs pour le Costa-Rica?
Une fois le fait établi il est toujours possible de s’imaginer ce qui aurait pu être fait avant. En tant que professionnels du voyage, nous nous basons sur les recommandations publiées sur le site du Quai d’Orsay qui liste les contraintes sanitaires et les formalités de voyage pour chaque pays. Depuis un an, ce site est notre Bible. Mais il est impossible de se prémunir d’une situation de ce genre.
Vous avez déclaré n’avoir fait partir que deux groupes cette année, pourquoi celui-ci?
Tout d’abord les personnes du groupe avaient envie de partir. Ensuite, tous les voyants étaient au vert au moment du départ : le Costa Rica n’imposait aucune mesure sur place et aucun test PCR n’était demandé pour le départ. Une seule nouvelle contrainte a été mise en place, celle d’un test PCR avant de rentrer en France. Nous avons donc pris la décision de les faire partir. Je pense que toutes les agences de voyage en auraient fait autant.
Quels sont les moyens mis en place pour venir en aide aux Français coincés sur place ?
Actuellement, ils sont 14 sur place. Tous rentrent au compte-goutte en fonction des test PCR négatifs. De notre côté, nous sommes en contact via WhatsApp avec chacun individuellement mais aussi avec les familles, le groupe, l’ambassade sur place et les institutionnels en France. Nous avons aussi un relais très important avec notre assistance rapatriement, ce qui est une nécessité pour une agence de voyage. Nous sommes dans un cas compliqué parce que la quatorzaine avait été envisagée mais pas une situation comme celle-ci avec un délai complètement dépassé.
Je passe 20h par jour au téléphone et je ne m’arrête qu’à partir d’1h du matin. Nous n’avons pas de responsabilité juridique sur ce cas là mais une responsabilité morale par rapport à nos clients.
Qu’est-ce que vous attendez des autorités ?
Nous espérons déjà que les tests PCR reviennent rapidement négatifs pour tout le monde. Mais nous aimerions que la France puisse rapatrier nos touristes, à qui un certificat de non contamination a été donné par les autorités locales. Ce certificat, qui leur a été remis à l’issue d’une consultation médicale après leur quatorzaine, leur permet aujourd’hui de circuler librement sur place. Nous souhaiterions que ce certificat leur permette de rentrer, car nous faisons face à une situation qui n’avait pas été envisagée compte tenu de la durée de la positivité.
Quelle est la situation de votre agence de voyage depuis le début de la pandémie?
Je voudrais appuyer sur la difficulté à être agent de voyage en ce moment. Du fait de la pandémie, nous avons un chiffre d’affaires proche de zéro. Nos 10 employés sont en chômage partiel. Je pense qu’il faut continuer à faire confiance aux professionnels, car c’est notre métier de faire partir les voyageurs et de faire en sorte que tout se passe bien. Il faut reporter les voyages et non les annuler car sinon la profession va péricliter.