Un grand tour de l’expatriation est proposé chaque année par le Baromètre Expat Communication, décortiquant chiffres et tendances du départ et de la vie à l’étranger, sans oublier le retour en France, le tout sur fond de moral des expatriés. Lepetitjournal.com s’est rendu à la restitution annuelle au Quai d’Orsay et vous dévoile tout ce qu’il faut savoir de l’expatriation…
A travers 4 enquêtes en 2024, Expat Communication s’est lancé dans un tour de l’expatriation, un tour du monde qui va du départ jusqu’au retour de l’expatrié. “Les contours de l’expatrié sont flous. Est-ce que celui qui a immigré depuis deux générations est expat ? Est-ce que le Français de l’étranger est un expat ? Est-ce que le global nomade est un expat ? Difficile aujourd’hui d’y répondre précisément. Notre baromètre veut avant tout comprendre les changements de l’ensemble de la population expat et sa diversité” explique Alix Carnot, directrice associée devant une centaine de personnes au cœur du Quai d’Orsay. Cette restitution du Baromètre Expat Communication, le 11 décembre 2024, “est faite pour, par, avec et à la mode des expats.” sourit-t-elle avant de présenter les grandes tendances de l’expatriation.
Le travail est le déclencheur d’une expatriation pour 29% des répondants mais ce n’est pas forcément la motivation première” souligne Alix Carnot
Pourquoi partent-ils en expatriation en 2024 ?
En février 2024, Expat Communication s’interroge sur les motivations et la préparation à un départ à l’étranger. “Une grande différence cette année est que le travail est le déclencheur d’une expatriation pour 29% des répondants mais ce n’est pas forcément la motivation première” souligne Alix Carnot. Les motifs personnels devancent très largement donc les raisons professionnelles d’un départ à l’étranger comme “vivre une aventure humaine, familiale ou culturelle” ou la recherche d’une “meilleure qualité de vie” . 56% des expatriés n’identifient pas d’obstacles majeurs à leur départs, les femmes estiment qu’un accompagnement sur les impacts patrimoniaux, fiscaux et de santé est nécessaire ; les hommes pensent qu'une préparation de langue est essentielle.
Baromètre Expat Communication : pourquoi partir en expatriation en 2024 ?
Pour ne pas partir en expatriation, quels sont les motifs de refus ? Selon le baromètre, l’instabilité politique du pays d’accueil et les conditions financières insuffisantes sont les premières causes. “J’insiste sur le fait que les femmes refusent 2,5 fois plus que les hommes de partir pour cause de parents vieillissants, une grande différence à noter par rapport à 2023. Le refus n’est jamais définitif, c’est une aussi une question de moment de vie.” justifie Alix Carnot. En revanche, la conscience écologique n’est pas - de loin - une cause de refus.
La vie d’expat, c’est aussi de rire les larmes aux yeux” souligne Alix Carnot, rappelant que la vie à l’étranger n'est pas toujours si facile.
Les expatriés ont-ils le moral en 2024 ?
“Suivons maintenant les expatriés dans l’avion, avec deux études au printemps et été 2024 que nous avons aggloméré” continue la directrice associée avant de diffuser une vidéo humoristique de Cécile Moroni, humoriste française en Norvège et Lauréate Lepetitjournal.com en 2024 : “Allo” commence celle-ci dans un micro qui résonne, “tu m’entends ? difficile de réussir à s’avoir au téléphone et ça résonne beaucoup… Ca va bien ? Non , moi ça va pas fort et je…ah tu ne m’entends pas ? Ah Ça coupe ? …Oui oui, on se rappelle…” Des sourires dans la salle mais quelques yeux brillants aussi : “La vie d’expat, c’est aussi rire les larmes aux yeux” souligne Alix Carnot, rappelant que la vie à l’étranger n'est pas toujours si facile. “Mais j’ai une bonne nouvelle pour vous, le moral des expatriés est bon en 2024, le niveau Covid s’estompe !” . Ce moral s’établit à 71%, en hausse de trois points par rapport à 2023. Mais ce qui marque particulièrement est l’écart de moral entre les hommes et les femmes expatriés : si l’écart se réduit - à 70% pour les femmes et 73% pour les hommes - il n’est pas justifié par le genre mais par le statut. Pour le dire autrement le moral n’est pas plus bas parce qu’on est une femme mais parce qu’on est conjoint suiveur. L’enquête montre également que l’activité professionnelle est directement liée à un meilleur moral.
87% des parents estiment que leurs enfants s’épanouissent bien dans leur expérience d’expatriation.
Qu’apprend-t-on de l’expatrié et en expatriation ?
“Est-ce que les expatriés ont trouvé ce qu’ils cherchaient en partant vivre une expérience à l’étranger ?” s’interroge Alix Carnot derrière son pupitre entouré de dorures du ministère. Selon l’enquête menée en avril 2024, le rapport aux autres est de loin le domaine où l’on apprend le plus lorsque l’on vit à l’étranger (71%) suivi du rapport au travail (42%) et du rapport au temps (41%). Le rapport à la santé (32%) est aussi important, prouvant que la culture du soin en France est très ancrée et très importante pour les expatriés en 2024. Les enfants et leur bien être sont aussi au cœur du quotidien des expatriés, 87% des parents estiment que leurs enfants s’épanouissent bien dans leur expérience d’expatriation.
Baromètre Expat Communication : qu’apprend-on en expatriation en 2024
Pendant l’expatriation, les répondants en profitent pour se former, le plus souvent pour développer un domaine d’expertise (38%), ou pour apprendre la langue du pays (20%). En 2024, les expatriés soulignent une nette amélioration de leur pouvoir d’achat par rapport à 2023, mettant de côté, en moyenne, jusqu’à 19% de leurs revenus. “Nous soulignons aussi, avec le baromètre, qu’il y a un fort attachement avec la France, que l’on soit enraciné depuis longtemps à l’étranger ou non.” La preuve, 54% des expatriés ont manifesté un vif intérêt pour les élections législatives françaises, particulièrement chez les 18-29 ans et les plus de 50 ans. Au niveau des médias, 83% des expatriés continuent de suivre l’actualité de leur pays d’origine, principalement via la presse en ligne. L’intérêt pour les médias dédiés à l’expatriation - comme lepetitjournal.com ! - ne faiblit pas au fil des années qui passent. “ “Expat un jour, expat toujours” se réjouit Alix Carnot.
l’expatriation a créé une forme d’instabilité. Les expatriés sont 30% à avoir du mal à valoriser leurs compétences acquises à l’étranger.
Le retour d’expatriation, plus difficile que le départ ?
Le tour de l’expatriation se termine bien sûr par…le retour en France. Le baromètre se concentre sur les défis et les réalités de la réintégration : “c’est un moment problématique mais des outils sont mis en place” rappelle Alix Carnot en nommant les fiches pratiques mises en place par la Direction des Français de l’étranger ou les guides et accompagnements créés par Expat Communication. “Le retour reste difficile en 2024, rien que de parler de retour, le moral des expatriés baisse” constate la directrice associée, rappelant que le retour apparaît dans le baromètre comme un mélange de choix et d'obligations. Si 42% affirment avoir choisi ce retour, une proportion presque égale (38%) le vit comme une obligation. “Et tout le monde dans la famille n’est pas forcément d’accord” insiste Alix Carnot.
Le fameux choc culturel inversé existe-t-il ? Pour 80% des répondants, la réponse est oui.
Une conclusion de l’enquête est mise en exergue : l’expatriation a créé une forme d’instabilité. Les expatriés sont 30% à avoir du mal à valoriser leurs compétences acquises à l’étranger. Pour les conjoints suiveurs qui ont souvent mis leur carrière entre parenthèses, seulement 15% retrouvent un emploi dans les six premiers mois de retour. Une dure réalité qui rappelle que le retour est souvent plus difficile que le départ… Les défis de l’impatriation touchent aussi les enfants : 39% rencontrent des difficultés, près d’un quart éprouvent des complications dans leur adaptation. Le fameux choc culturel inversé existe-t-il d’ailleurs ? Pour 80% des répondants, la réponse est oui. “Il ne faut jamais sous-estimer qu’un retour se prépare et que des outils existent” conclut Alix Carnot, avant de dévoiler les thèmes des enquêtes en 2025 : “nous approfondirons la scolarité, la santé, l’expérience d’entreprise, les VIE, avec - toujours en toile de fond - le moral des expatriés. Je remercie chaleureusement les 10.000 personnes qui nous ont accordé de précieuses minutes pour dessiner les contours de l’expatriation ! ”
Cliquez ici pour accéder à la restitution du Baromètre Expat Communication 2024