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La réalisatrice Payal Kapadia faite Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres

Elle a reçu son insigne des mains de Jean-Marc Séré-Charlet, Consul général de France à Mumbai, ce 23 avril 2025.

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Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 28 avril 2025

 

Le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres

Le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres est une distinction honorifique française créée en 1957 sous l'impulsion d'André Malraux, alors ministre de la Culture. Il est décerné par le ministère de la Culture à des personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire, ou par leur contribution au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. Être nommé chevalier est une reconnaissance prestigieuse, accordée aussi bien à des artistes français qu’internationaux, dans des domaines aussi variés que la littérature, la musique, le cinéma, la mode ou la photographie.

 

Un parcours remarquable 

Payal Kapadia est née en 1986 à Mumbai. Après des études d’économie, elle intègre le Film and Television Institute of India (FTII) à Pune pour étudier la réalisation cinématographique. 

En 2017, son court métrage Afternoon Clouds a été le seul film indien sélectionné au Festival de Cannes, dans la section Cinéfondation. Son premier long métrage documentaire, A Night of Knowing Nothing (2021), a remporté l’Œil d’or du meilleur documentaire à Cannes. 

 Fille de l’artiste Nalini Malani, son œuvre “All we imagine of light” lui inspire le titre de son premier long métrage de fiction “All we imagine as light”. C’est ce film qui lui vaut la consécration à Cannes en 2024. 

Coproduit par la maison de production française Petit Chaos, ce film, dont la cinématographie réaliste est proche du documentaire, est un drame poétique sur deux infirmières à Mumbai confrontées aux pressions sociales et patriarcales. Il a marqué le retour du cinéma indien en compétition officielle à Cannes après 30 ans d’absence et a remporté le Grand Prix du jury.

 All we imagine as light, Grand prix du jury à Cannes

 

Payal Kapadia et la France: une histoire de longue date 

All we imagine as light est la deuxième collaboration entre Payal Kapadia et Petit Chaos. Elle rencontre Thomas Hakim et Julien Graff, les créateurs de Petit chaos, au festival de Berlin, en 2018, alors qu’ils débutent. Dans un entretien avec le CNC, Thomas déclare : 

 

 “ C’est là que j’ai découvert son court métrage documentaire And What Is the Summer Saying. Un film hypnotisant qui m’a fasciné, pourtant je ne connaissais rien de l’Inde. Je suis sorti de la salle avec la certitude que je devais travailler avec cette réalisatrice. J’ai donc provoqué la rencontre. Payal Kapadia était encore étudiante. Plus que de projets futurs, nous avons parlé de cinéma en général.”

Lors de la remise de son insigne de Chevalier des Arts et des Lettres, Payal Kapadia les a créditer pour lui avoir permis de développer son art : 

“Lorsque j’ai commencé à faire des films de manière indépendante, j’ai rencontré deux personnes de France, Thomas et Julien, qui sont basés à Orléans avec leur société. Ils sont venus me voir et m’ont dit : « Nous voulons produire tes films. Voyons comment cela se passe. »

Et j’ai pensé : « Oui, on verra », parce que faire des films indépendants est tellement difficile que je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre."

 

J’étais tellement heureuse d’avoir rencontré d’aussi bon collaborateurs venus de France, car non seulement ils m’ont fait découvrir le formidable système de financement français pour les films indépendants, mais dès le départ, ils étaient les meilleurs collaborateurs, même sur le plan artistique — c’est vraiment le meilleur des deux mondes. C’est un privilège de les connaître et de travailler avec eux.

 

payal kapadia

 

Elle a ensuite continué en expliquant comment la France soutient son industrie cinématographique et soutient les artistes :

“C’est vraiment impressionnant de voir comment le système français soutient les films indépendants à chaque étape. Ce n’est pas seulement une question de financement : quand on est un cinéaste indépendant, on se sent souvent très perdu — on écrit brouillon sur brouillon de scénarios sans savoir vraiment quoi en faire. Mais en France, il y a des résidences, des laboratoires, des gens à qui parler. J’ai même eu un mentor en France pour m’aider avec mon scénario. Toutes ces choses sont d’une aide précieuse quand on réalise son premier long métrage, car cela peut être un processus assez solitaire."

 

Je suis vraiment reconnaissant(e) que tant d’institutions françaises soutiennent le cinéma indépendant de manière aussi structurée, et en particulier que le gouvernement français y joue un rôle si important.

"Au cours de ce parcours, j’ai aussi eu la chance de travailler avec de nombreux techniciens français — en son, en étalonnage, en montage — et c’est incroyable de voir à quel point tout le monde est passionné par le cinéma. Je me sens très chanceux(se) d’avoir travaillé avec des personnes aussi extraordinaires. Et maintenant c’est comme si mon équipe en France et mon équipe en Inde sont devenues comme une grande famille avec laquelle c’est toujours un plaisir de travailler."

 

Nous lui souhaitons de pouvoir continuer à réaliser son art et nous faire profiter de son grand talent.

 

 

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