Édition internationale

Robert Albon alias Joe Donor : le Britannique au plus de 180 enfants

Vous connaissiez l’homme au mille enfants ? Le Royaume-Uni a lui aussi un cas hors du commun. Le pays a été secoué en ce début d’année par une affaire unique: celle de Robert Charles Albon, alias "Joe Donor", un homme affirmant avoir engendré plus de 180 enfants à travers le monde. Un scandale qui met en lumière les dangers du don de sperme non réglementé et soulève d'importantes questions éthiques outre-Manche.

Photo de "Joe Donor" - InstagramPhoto de "Joe Donor" - Instagram
Photo de "Joe Donor" - Instagram
Écrit par Ewan Petris
Publié le 14 février 2025, mis à jour le 16 février 2025

Ce 11 février 2025, le juge Jonathan Furness, alors amené à décrire un certain Robert Charles Albon, lance, en plein tribunal :  "Il est un homme totalement dépourvu de sensibilité ou d’empathie, entièrement centré sur lui-même"

L’affaire Joe Donor éclate lorsqu’Albon, lui-même, poursuit en justice un couple de femmes homosexuelles pour obtenir des droits parentaux sur leur enfant. Malgré avoir initialement assuré qu’il “laisserait aux mères le choix du contact”, il entame une bataille judiciaire de deux ans, pour figurer sur l’acte de naissance et pour que la mère non biologique soit désignée comme une simple "tante". Quelques ravages émotionnels plus tard, (nous parlons de la séparation du couple et de troubles psychologiques décelés chez la mère biologique) l’affaire est rendue publique.

 

Le don de sperme non régulé : un circuit  sans contrôle

Les règles officielles britanniques stipulent que lorsqu'un don de sperme est effectué via une clinique agréée par l’Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA), le donneur n’a aucun droit légal sur l’enfant. Cependant, hors de ce cadre, le donneur peut revendiquer des droits parentaux. Cette faille juridique expose les parents à des abus et à des procédures judiciaires lourdes.

L'un des dangers majeurs du don de sperme non réglementé réside dans l’absence de contrôles médicaux obligatoires. Contrairement aux cliniques agréées, où un donneur ne peut assister que 10 familles maximum, les donneurs privés échappent à toute limitation. Et certains, comme Albon, semblent plus motivés par une quête de reconnaissance que par un réel élan altruiste.

 

joe donor don de sperme

 

Un appel à la réforme d’une législation floue

“Ce cas illustre la nécessité de réglementations plus claires et d’une meilleure sensibilisation pour protéger les individus contre l’exploitation, et garantir la stabilité des familles qu’ils souhaitent fonder", avance l’avocate Aysel Akhundova, spécialisée en droit de l’enfance.

Car le Royaume-Uni n’est pas un cas isolé. Aux États-Unis, en Australie et en Chine, des donneurs comme Albon profitent des lacunes législatives pour multiplier les naissances sans aucun suivi. Beaucoup de donneurs privés échappent à tout contrôle et certaines femmes, mal informées, se retrouvent prises au piège de relations toxiques avec des géniteurs maintenant revendicateurs.

En 2019, plus de 2800 enfants conçus par don de sperme sont nés via des cliniques agréées au Royaume-Uni, mais combien d’autres ont vu le jour via des procédures non encadrées ? Le cas Robert Charles Albon n’est donc qu’un signal d’alarme, afin de mettre en garde face à de futures mauvaises surprises…