Alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit, le Président Volodymyr Zelensky a entamé une visite diplomatique de premier plan au Royaume-Uni. Accueilli chaleureusement par Keir Starmer, il a obtenu un soutien militaire renforcé et a participé à un sommet crucial sur l’avenir de la sécurité européenne. Sa rencontre avec le roi Charles III contraste avec l’accueil glacial qu’il a reçu à Washington. Dans un contexte de tensions internationales et d’incertitudes sur l’engagement américain, Londres semble plus que jamais jouer un rôle clé dans le soutien à l’Ukraine.
Keir Starmer, un allié stratégique pour l’Ukraine
Le samedi 2 mars, le Premier ministre britannique et le Président ukrainien se sont retrouvés dans une atmosphère bien plus encourageante qu’à Washington. Accueilli chaleureusement au 10 Downing Street, Volodymyr Zelensky a été ovationné par la foule et enlacé par Keir Starmer, un contraste frappant avec la froideur de sa rencontre avec Donald Trump et son vice-président JD Vance.
En plus d’être “très bienvenu”, ce déplacement a été marqué par la signature d’un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (environ 2,74 milliards d’euros) destiné à renforcer les défenses ukrainiennes. Cette somme sera remboursée grâce aux intérêts générés par les avoirs russes gelés. Une décision saluée par Zelensky sur son compte X : “C’est la véritable justice. Celui qui a démarré la guerre doit être celui qui la paie”.
Malgré ces marques de soutien, Starmer a encouragé Zelensky à reprendre contact avec Donald Trump. Lui-même s’est entretenu avec le Président américain afin d’apaiser les tensions survenues lors de leur dernière rencontre à la Maison-Blanche et de recentrer les efforts sur l’obtention d’une paix durable en Ukraine.
Zelensky a exprimé toute sa reconnaissance sur son compte X : “Je remercie le peuple et le gouvernement du Royaume-Uni pour leur soutien considérable depuis le début de cette guerre. Nous sommes heureux d’avoir de tels partenaires stratégiques et de partager la même vision de ce à quoi devrait ressembler un avenir sûr pour tous.”
London. A meaningful and warm meeting with Prime Minister @Keir_Starmer.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 1, 2025
During our talks, we discussed the challenges facing Ukraine and all of Europe, coordination with partners, concrete steps to strengthen Ukraine’s position, and ending the war with a just peace, along with… pic.twitter.com/IAwcPgbhYW
Sécurité européenne : un sommet décisif à Londres
Ce dimanche 2 mars, un sommet des dirigeants européens s’est également tenu à Londres pour discuter de l’avenir de la sécurité en Europe, dans le contexte de la guerre en Ukraine. “Nous sommes réunis ici aujourd’hui car il s’agit d’un moment unique pour la sécurité de l’Europe et que nous devons tous nous mobiliser”, a déclaré Keir Starmer en ouverture du sommet.
Les alliés européens de l’Ukraine se sont réunis afin d’imaginer de nouvelles garanties de sécurité pour le continent. Parmi les sujets abordés : le renforcement de la position de l’Ukraine, avec un soutien militaire accru et une intensification de la pression économique sur la Russie. Les discussions ont également porté sur la nécessité pour l’Europe d’assumer un rôle plus important en matière de défense pour établir des garanties de sécurité solides, alors que plane la menace d’un désengagement militaire et financier des États-Unis.
Les craintes d’un retrait du soutien américain, couplées au rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, ont été au cœur des débats. Face à ces incertitudes, Keir Starmer a affirmé lors d’un entretien à la BBC : “Nous nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni, avec la France et peut-être un ou deux autres pays, travaille avec l'Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les États-Unis.”
Charles III et Zelensky : un symbole fort face aux tensions internationales
Enfin, le souverain britannique a également reçu Volodymyr Zelensky ce dimanche 2 mars à Sandringham, sa résidence secondaire où il se repose depuis le début de son combat contre le cancer.
Bien que cette rencontre ait probablement été orchestrée par Downing Street, elle constitue un geste fort de la famille royale, venant symboliquement soutenir le Président ukrainien après l’humiliation subie à la Maison-Blanche.
Au-delà d’un coup diplomatique et d’un exercice de soft power de la monarchie britannique, l’image du président en guerre serrant la main du souverain envoie un message puissant à l’Europe et aux États-Unis. Mais en recevant Zelensky, avec les mêmes honneurs que ceux prévus pour Donald Trump, la Couronne britannique affirme une position qui divise.
Plusieurs figures politiques, dont le Premier ministre écossais John Swinney et la députée conservatrice Alicia Kearns, contestent la visite d’État prévue pour le Président américain. "Les visites d'État devraient être accordées aux alliés les plus honorables" a déclaré cette dernière. Une pétition demandant à Keir Starmer et au roi Charles III d’annuler la visite de Trump a d’ailleurs recueilli plus de 180.000 signatures ce lundi soir.
I am grateful to His Majesty King Charles III for the audience.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 2, 2025
🇺🇦🇬🇧 pic.twitter.com/qHPhiXv8fu
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
