François Perron, pionnier de la neutralisation des odeurs

 

 

Un parcours guidé par l'innovation

« À toute odeur, il existe une contre-odeur. » Cette maxime, qui fut longtemps son leitmotiv, illustre l'approche initiale de François Perron lorsqu'il a fondé Bioservice il y a près de trois décennies. Dès les premières années, l'entreprise s'est distinguée en proposant des solutions de neutralisation efficaces, bien loin des simples masquants d'odeurs qui dominaient le marché.

Avec le temps, la stratégie de Bioservice a évolué. « Nous avons dû repenser nos approches pour éliminer les composés organiques volatils (COV) et offrir des solutions encore plus respectueuses de l’environnement », explique François. Aujourd’hui, son entreprise conçoit des traitements sans résidus toxiques, adaptés aux exigences croissantes de la réglementation.

 

 

Une transition familiale exemplaire

Bioservice n’est pas seulement une entreprise innovante, c’est aussi une affaire de famille. Depuis quelques années, Jeffrey Perron, fils du fondateur, a pris une place centrale dans l’organisation. « Mon approche était orientée business, tandis que Jeffrey a apporté une rigueur scientifique accrue », raconte François Perron. Sous son impulsion, Bioservice a renforcé sa capacité d’analyse et perfectionné ses méthodes pour garantir une neutralisation des odeurs à 100 % sans effet nocif sur l’environnement.

Cette transmission est le fruit d’une adaptation aux nouvelles attentes du marché. Les entreprises ne cherchent plus seulement à traiter les nuisances olfactives, elles veulent aussi répondre à leurs responsabilités environnementales. « Nos clients sont aujourd’hui plus conscients des enjeux écologiques, et nous les aidons à respecter leurs engagements », souligne François.

En parallèle, sa fille Jessica Perron, a pris en charge la direction générale et le marketing de Bioservice. Grâce à son travail, l’entreprise a modernisé sa communication et structuré ses opérations pour mieux répondre aux besoins croissants du marché. « Jessica a apporté une vision stratégique essentielle et une organisation à notre développement », ajoute François Perron. Son rôle a été déterminant pour consolider la notoriété de Bioservice et optimiser ses processus internes.

 

 

Des solutions durables et économiques

L’une des innovations majeures de Bioservice réside dans l’intégration de micro-organismes pour traiter les odeurs à la source. Cette approche a trouvé un développement inattendu lorsqu’elle a été appliquée en milieu aquatique pour résoudre les odeurs des lacs urbains. Elle a alors rapidement évolué en une solution complète de nettoyage des plans d’eau des parcs municipaux. En introduisant des micro-organismes spécifiques, Bioservice a réussi à limiter la prolifération des algues et à restaurer un équilibre écologique optimal, réduisant ainsi la nécessité de traitements chimiques agressifs.

Face à la réussite de cette approche, l’entreprise a adapté cette technologie aux étangs d’épuration. « Nos interventions ne se contentaient plus de neutraliser les odeurs, mais de traiter leur cause en agissant sur la décomposition des matières organiques », explique François Perron. En développant des procédés biologiques spécifiques, Bioservice a non seulement permis de réduire les nuisances olfactives, mais aussi d’améliorer la qualité du traitement des eaux usées.

Cette avancée a conduit à une autre découverte clé : la réduction des boues issues des stations d’épuration. En optimisant les processus biologiques et en renforçant l’action des micro-organismes dégradant les matières organiques, Bioservice a permis de diminuer considérablement le volume des boues produites. « Nous avons réduit les déchets et limité l’impact environnemental de manière significative », se réjouit-il.

Mais cette évolution ne s’est pas faite sans résistance. Les solutions conventionnelles, souvent coûteuses et gourmandes en ressources, sont encore prédominantes. « Il a fallu démontrer que nos solutions étaient non seulement efficaces, mais aussi économiques », explique François. Des tests indépendants ont validé les résultats de Bioservice, ouvrant la voie à une adoption plus large.

 

 

 

Un engagement pour l’expertise et la communication

Au-delà de Bioservice, François Perron s’est également investi dans la diffusion des connaissances sur la gestion des odeurs. C’est dans cette optique qu’en 2015 il a cofondé OdoMag, une revue spécialisée dédiée aux professionnels et aux experts du secteur. « Il était essentiel de créer un espace de partage des avancées scientifiques et des bonnes pratiques », souligne-t-il.

Il est également à l’origine de O.D’O – Organisme D’expertise Odeur, une structure sans but lucratif qui vise à regrouper les spécialistes et les acteurs du domaine pour améliorer la compréhension et le traitement des nuisances olfactives. « Avec O.D’O, nous mettons en place des initiatives concrètes pour accompagner les industries, les municipalités et les citoyens dans la gestion des odeurs », explique-t-il. Ce travail de sensibilisation et d’expertise permet d’élever les standards et de promouvoir des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement.

 

 

Une vision d’avenir axée sur l’environnement

Aujourd’hui, Bioservice ne se contente pas de traiter les odeurs. L’entreprise s’attaque à des problématiques plus vastes, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le remplacement des produits industriels toxiques. « On ne se contente plus de résoudre les problèmes d’odeurs, on prévient leur apparition », résume François Perron.

Fort de ces avancées, Bioservice présentera ses dernières innovations lors d’Americana, un événement phare du secteur environnemental. Une reconnaissance supplémentaire pour une entreprise qui, après 28 ans d’existence, continue de repousser les limites du possible.

Mais alors, jusqu’où Bioservice pourra-t-elle aller dans sa mission pour un environnement plus sain ?