Édition internationale

Découvrez les 4 finalistes du Trophée Education 2025

Découvrez les 4 finalistes du Trophée Education des Trophées des Français de l'étranger, parrainé par le CNED.

les 4 finalistes du Trophée Education 2025les 4 finalistes du Trophée Education 2025
Écrit par Cned
Publié le 6 février 2025, mis à jour le 12 février 2025

Qui va succéder à Nicolas Laporte, lauréat du Trophée Education lors des Trophées des Français de l'étranger 2024 ? En attendant la réponse en mars prochain, retrouvez les profils des quatre finalistes de cette édition 2025. 

 

Florence Chabert d'Hières, Fondatrice d’Expat Village et co-fondatrice de Make My Year (Royaume-Uni)

 

Florence Chabert d'Hières, Fondatrice d’Expat Village et co-fondatrice de Make My Year (Royaume-Uni)

Lauréate du Prix du Public, des Trophées des Français du Royaume-Uni 2024

Forte d'une expérience de vie dans sept pays et maîtrisant cinq langues, Florence Chabert d’Hieres puise dans son propre vécu pour comprendre les enjeux et les défis rencontrés par les expatriés. Elle a d’ailleurs raconté son histoire dans I’m a Citizen of the World, paru en 2018, un ouvrage à l’attention des parents expatriés et de leurs enfants, afin de leur donner des outils pour mieux préparer et gérer l’expatriation, à l’aide d’analogies, jeux de rôle et métaphores comme celle du Hamburger Interculturel. Sa capacité à appréhender les différences culturelles et les transitions émotionnelles complexes lui permet d’adapter avec précision les programmes aux besoins de ceux qui cherchent à se réinventer à l'étranger. « La réussite de son expatriation personnelle, familiale et professionnelle, réside dans un certain état d’esprit : quand on sait qui on est, on peut s’intégrer. », explique-t-elle.

 

Florence Chabert d’hières, la 3ème Culture dans le sang

Après plusieurs années d’expérience dans le marketing, couplées à un accueil spontané des nouveaux expatriés dans chaque pays où elle pose ses valises, Florence décide en 2008 de se former à l’interculturalité. « J’aime fondamentalement aider les gens pour qu’ils se sentent bien là où ils arrivent ». Florence a aujourd‘hui de nombreuses cordes à son arc : psychologue pour enfants et adolescents, coach et formatrice interculturelle (via sa société Coach4Expat), praticienne en Brain GymÆ etc.

Pendant la pandémie, Florence prend conscience de l’extrême solitude de beaucoup d’expatriés et crée Expat Village. Cette plateforme en ligne offre une panoplie de services pour tous les expatriés francophones dans le monde entier, en les mettant en relation avec des experts de tous les domaines.

L’énergique serial-entrepreneure co-fonde également il y a 5 ans, Make My Year, un programme novateur visant à accompagner les jeunes de 14 à 25 ans souhaitant une année sabbatique ou de césure à l’étranger. En collaboration avec Antonie Desprez, Florence met en avant l'importance de l'expatriation comme un vecteur de transformation personnelle et professionnelle. Adoptée du Sri Lanka par une famille franco-italienne, elle a grandi entre plusieurs pays, une expérience qui a profondément façonné sa vision du monde et son engagement à aider les autres dans leur parcours d'expatriation. « Mais Make My Year est plus qu’un simple programme d’expatriation : c’est une façon de voir le monde autrement. C’est une invitation pour les jeunes à explorer le monde et, après avoir découvert d’autres horizons, à se créer le leur. », explique-t-elle.

Make My Year offre un cadre à des jeunes pour transformer chaque année passée à l'étranger en une opportunité d'évolution. Ce programme offre un parcours sur mesure, intégrant des modules spécifiques qui mêlent coaching personnalisé, ateliers interactifs et mentorat. Les séjours peuvent prendre la forme de « séjours au lycée, de programmes de work & study au Canada, de missions humanitaires, de cours d'anglais intensifs, d’études universitaires aux États-Unis… ». L'objectif est d'accompagner les jeunes selon leurs envies pour surmonter les défis uniques liés à leur situation et de favoriser leur croissance personnelle ainsi que leur adaptation à un nouvel environnement. Comme le rappelle Florence dans tous les pans de sa carrière : « l'expatriation n'est pas seulement un changement de pays, c'est un processus de transformation qui touche tous les aspects de la vie. »

 

Pascal Jousse, Professeur et créateur de Brèves de Classe (Maroc)

 

Pascal Jousse, Professeur et créateur de Brèves de Classe (Maroc)

Pascal Jousse a débuté son parcours professionnel en 1997 en tant que professeur des écoles dans une institution française à Casablanca, au Maroc. Avec un rôle de maître-formateur, il a eu l'opportunité de former de nombreux enseignants, tant français que marocains, à la fois dans le domaine de la pédagogie et dans l'art théâtral. Il souligne son engagement : « Je suis arrivé au Maroc, en 1997, comme professeur des écoles... J'ai travaillé 8 ans avec Alain Bentolila sur l'enseignement de la lecture au Maroc. »

Pascal a également collaboré avec l’Institut Français de Casablanca, où il a conçu et animé le grand prix des jeunes lecteurs, récompensant chaque année un auteur de littérature jeunesse marocaine. En parallèle, il a fondé la compagnie du 1er degré en partenariat avec la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) de Casablanca, où il a monté de nombreuses pièces pour enfants et adultes.

 

 

Depuis sa retraite en 2014, il continue de former des professeurs de français marocains. Sa carrière a pris un tournant en 2006 lorsqu'il rencontre Hassan el Fad, une figure emblématique du comique marocain, ce qui lui ouvre les portes de la télévision et du cinéma en tant que scénariste. « J’ai alors enchaîné l’écriture de séries à succès diffusées notamment pendant le Ramadan », dit-il. L'une de ses œuvres phares, « Okba Lik », produite par Disconnected, a participé à sa reconnaissance à l'international, au point qu'il a aussi collaboré avec des réalisateurs algériens et tunisiens.

En plus d'écrire des séries, Pascal a imaginé deux longs métrages : « Des espoirs », primé au festival du film national de Tanger, et « Take my Breath », qui représentera la Tunisie aux Oscars 2025. En 2011, il a intégré son expérience d'enseignant et de scénariste pour réaliser un court métrage avec ses élèves à l'école Molière : « Cap ou pas cap ? », qui a connu un immense succès avec 6 millions de vues sur YouTube. Ce succès a été suivi par d'autres courts métrages, tels que « Scènes de classe » et « Brèves de classe », accumulant respectivement 15 millions et 6 millions de vues.

Fort de cette expérience, Pascal a décidé de créer une chaîne YouTube destinée à permettre à des élèves d'écoles marocaines et françaises d'écrire et réaliser une web série. Ainsi, « Scènes de classe, la web série » a vu le jour, totalisant à ce jour 52 épisodes. Deux autres webséries ont également été produits, « Brèves de Classe » et « L’école, c’est pas du gâteau », qui s'est moqué avec humour des expressions françaises. Le résultat a été sans précédent, avec 120 millions de spectateurs et 235 000 abonnés sur sa chaîne.

Pascal exprime sa fierté quant à sa capacité à lier l'art et la pédagogie, soulignant : « Arriver à lier art et pédagogie, faire écrire des élèves d’écoles primaires... c’est un pari un peu fou que j’ai réussi. » Il se montre convaincu que les contenus qu'il propose inculquent des valeurs essentielles telles que le respect, l’amitié, et la solidarité aux jeunes francophones à travers le monde. En résultats, il clôt son parcours en reconnaissant l'impact de son travail : « Je ne peux qu’être fier de contribuer à inculquer ces notions et ces valeurs aux millions d’enfants francophones. »

La chaîne YouTube "Brèves de Classe" a été créée pour permettre à tous d'accéder à ces projets innovants : Chaîne YouTube Brèves de Classe. À l'heure actuelle, l'engagement de Pascal Jousse dans l'éducation et le divertissement continue d'inspirer de nouvelles générations d'élèves et de spectateurs.

 

Mohammed Missoum, Fondateur des Enfants de l’ovale Maroc (Maroc)

 

Mohammed Missoum, Fondateur des Enfants de l’ovale Maroc (Maroc)

Lauréat du Trophée Social et Humanitaire, des Trophées des Français du Maroc 2025

Depuis 20 ans, l'association Les Enfants de l'Ovale Maroc (EDOM) œuvre pour l'inclusion des enfants défavorisés à travers la pratique du rugby. Fondée par le Dr Mohammed Missoum, un chirurgien orthopédique passionné, l'association a atteint des résultats impressants, avec « 85% d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants », témoigne-t-il, ajoutant que son modèle est étudié pour être reproduit dans d'autres régions. Les valeurs au cœur de l’association — Éducation, Dignité, Ouverture d’esprit, Motivation — reflètent également la personnalité de son président.

Le parcours de Mohammed Missoum est riche, marqué dès son enfance par l'engagement associatif, qu'il a nourri au fil des ans à travers diverses initiatives. Consacrant également sa vie à la médecine, il est devenu un expert reconnu dans son domaine après des études à Paris, choisissant de revenir au Maroc dans les années 1980 pour répondre à un besoin urgent en chirurgie. Sa passion pour le rugby, initiée au Lycée Descartes, est devenue un pilier de son engagement social. Il se souvient : « J’ai toujours aimé ce ballon bizarre, […] ce goût du partage, de la solidarité. »

 

Les Enfants de l’Ovale Maroc : l’inclusion par le rugby 

L’association EDOM, implantée à Témara, cible spécifiquement les enfants de 6 à 16 ans issus des milieux défavorisés. Ils sont souvent confrontés à la pauvreté, qui peut les mener à des dangers comme la drogue ou la prostitution. En 2024, l’association célèbre l’impact de ses actions : plus de 3500 enfants ont été aidés, se transformant en joueurs de rugby, mais aussi en professionnels tels que médecins, avocats, enseignants et entrepreneurs. « Nous accompagnons aujourd’hui 320 enfants par an », déclare Mohammed, soulignant la diversité des activités proposées, allant des entraînements de rugby à des ateliers artistiques et des cours éducatifs.

Les enfants sont également sensibilisés à des valeurs cruciales comme la rigueur, l'égalité des genres et la protection de l'environnement. Actuellement, l'accent est mis sur des thématiques modernes telles que la conscience écologique et l’intelligence artificielle. L’association bénéficie du soutien d'entreprises locales et de bénévoles qui partagent leur expertise, facilitant ainsi de riches partenariats avec d'autres écoles et associations. Les infrastructures sportives de l’EDOM, qui accueillent également des compétitions internationales, ont transformé la commune de Mers El Kheir.

L’association fonctionne avec une équipe de 10 salariés et est incluse dans les programmes soutenus par le gouvernement marocain. Mohammed Missoum précise que son engagement est fort et focalisé sur les actions locales, même si le modèle d’EDOM suscite de l'intérêt au-delà des frontières marocaines. Il aspire à transmettre ses responsabilités, cherchant une personne digne de confiance pour continuer l’œuvre, tout en espérant pouvoir passer davantage de temps avec les enfants.

« Nous arrivons à 85% d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants. Notre modèle est aujourd’hui étudié pour pouvoir être répliqué dans d’autres parties du pays », annonce Mohammed Missoum. L’EDOM intéresse même au-delà des frontières marocaines, mais le chirurgien préfère se focaliser sur ce qu’il fait dans la banlieue de Rabat : « Notre engagement est sérieux et je ne veux pas me disperser », explique celui qui aimerait un jour laisser la main.

 

Aude Pacini, chercheuse en biologie marine (Etats-Unis)

 

Aude Pacini, chercheuse en biologie marine (Etats-Unis)

Lauréate du Trophée Éducation, des Trophées des Français des États-Unis 2024

C’est à Antibes, qu’Aude Pacini s’est éprise d’admiration pour les dauphins, les mammifères marins et, plus globalement, l’océan. Une passion qui l’a suivie toute sa vie et l’a conduite à s’expatrier aux États-Unis avant de devenir chercheuse en biologie marine. Son histoire au-delà de l’Hexagone commence dès l'obtention de son baccalauréat « pour apprendre l’anglais à San Diego ». Passionnée depuis toujours par la biologie marine, elle décide de tenter sa chance outre-Atlantique après avoir été reçue à l’université de Californie. Durant ses études, elle enseigne le français mais travaille aussi pour plusieurs entreprises, notamment en tant qu’assistante de recherche à l'institut Scripps d'Océanographie, réputé mondialement. Aude Pacini a aussi profité de ses étés pour « faire un stage du côté de Monaco » et « travailler à l’île Maurice et en Polynésie française où j'étais soigneur dauphins ». Elle poursuit ensuite ses études avec un doctorat en biologie marine à l'Université d’Hawaï, à Manoa. Par la suite, cette « passionnée de recherches » a étudié l’audition de deux nouvelles espèces de dauphins et les comportements des mammifères marins. Ce travail a aidé à mieux protéger ces spécimens de l'impact des bateaux et sonars humains.

 

Aude Pacini : “J’ai le privilège d'étudier les dauphins et les baleines à Hawaii”

 

Depuis 2011, Aude Pacini habite à Honolulu. Sur « l’archipel le plus isolé du monde » ses études « se concentrent sur la compréhension de l'écologie, la biologie et du comportement des baleines et des dauphins à Hawaï et dans le monde ». Mais ce ne sont pas les seuls rôles endossés par la Française originaire de la Côte d’Azur. Elle est aussi professeur à l'Université d’Hawaï et consultante environnementale : « Cela me permet non seulement de contribuer directement à la science mais également de mettre en application ces résultats pour assurer la coexistence de ces animaux majestueux avec nos activités humaines. »

 

Son travail lui permet aussi « d'interagir avec plus de facilité avec le public sur des thématiques telles que la pollution ou le changement climatique » qui mettent en péril de nombreuses espèces sous-marines. Ces expériences lui ont donné « l’opportunité d'énormément voyager, notamment aux Philippines, en Espagne, aux Pays-Bas ou en Allemagne ». Le fruit de son travail sera notamment abordé dans un documentaire Netflix, Oceans, diffusé en 2024 et qui « partage une partie de nos recherches, notamment sur les relations entre les baleines à bosse et leur baleineau » précise la lauréate du Trophée Education.