Édition internationale

Découvrez les 5 finalistes du Trophée Alumni des lycées français du monde 2025

Découvrez les 5 finalistes du Trophée Alumni des Lycées français du monde des Trophées des Français de l'étranger, parrainé par l'AEFE.

les 5 finalistes du Trophée Alumni des lycées français du monde 2025les 5 finalistes du Trophée Alumni des lycées français du monde 2025
Écrit par AEFE
Publié le 10 février 2025, mis à jour le 14 février 2025

Qui va succéder à Johanna Lévy, lauréate du Trophée Alumni des Lycées français du monde lors des Trophées des Français de l'étranger 2024 ? En attendant la réponse en mars prochain, retrouvez les profils des cinq finalistes de cette édition 2025. 

 

Younes Boumehdi, Fondateur de Hit Radio et président de la fondation HIBA (Maroc)

 

Younes Boumehdi, Fondateur de Hit Radio et président de la fondation HIBA (Maroc)

Ancien du Lycée Français Descartes (Maroc) et Lauréat du Trophée Culture/ Art de Vivre, des Trophées des Français du Maroc 2025

Younes Boumehdi, à la tête de Hit Radio, première radio privée d'Afrique, a su surmonter de nombreux obstacles pour réaliser son rêve de promouvoir la culture. L’entrepreneur franco-marocain affirme que « le rayonnement du Maroc doit également passer par le développement culturel ».

Son projet a émergé d'une quête de liberté, née de sa frustration adolescente de ne pas avoir accès à la musique de sa génération. En grandissant à Rabat dans les années 90, Younes n’avait pas la possibilité d'écouter les radios espagnoles. En découvrant les radios libres à Paris, il se jure de lancer une radio privée au Maroc. En 1993, il fait sa première demande de licence, mais doit attendre 13 ans avant d’obtenir enfin l’autorisation de diffuser en 2006 : « Le Roi Mohamed VI est arrivé au pouvoir en 1999 et a décidé de mettre fin au monopole de l’Etat avec la mise en place de réformes. »

 

Younes Boumehdi : « Hit radio se sent très africaine »

Dès ses débuts, Hit Radio s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, diffusant une musique urbaine, pop et hip-hop, mêlant titres internationaux et artistes marocains. Younes souhaite « mettre en avant des artistes marocains underground pour aider à les populariser » et démocratiser l'accès à la musique. « Le Maroc a vécu plusieurs déchirements. Il est essentiel pour moi de valoriser la culture marocaine moderne. »

La radio, qui a rapidement gagné en popularité, s’internationalise en 2012 et est maintenant présente dans 12 pays d'Afrique. Younes estime que « j’avais une certaine conviction qu’un jeune de Johannesburg, de Casablanca, ou même de Stockholm, a les mêmes aspirations et les mêmes problématiques ». Bien qu'elle ait aussi essayé de s’implanter en Europe, Hit Radio conserve une empreinte africaine, intégrant le darija dans ses journaux, ce qui a « créé des polémiques au début », selon Younes.

Hit Radio propose également des contenus en amazigh et en hassani. L’objectif de Younes est « de donner la parole aux auditeurs sans censure, de faire un pont entre la jeunesse et le reste de la société et de révéler les talents ». Depuis 2006, de nombreux artistes marocains et africains ont vu leur carrière propulsée grâce à la station.

Aujourd’hui, Hit Radio compte plus de 30 millions d’auditeurs, que ce soit via ses fréquences, applications ou podcasts. Younes, avec des ambitions de développement culturel, souligne que « cela représente un potentiel d’emploi et de création de richesses extrêmement important », particulièrement pour le Maroc, qui jouit d'une position stratégique et d'une diaspora au fort pouvoir d’achat.

Il est également président de la Fondation HIBA, créée en 2006 sous l’initiative du Roi Mohammed VI. Cette fondation, à but non lucratif, promeut l’art sous toutes ses formes, soutenant la création et les jeunes talents de la scène marocaine contemporaine. Elle dispose de diverses infrastructures, dont un centre de documentation et un studio d’enregistrement.

Younes défend aussi l’indépendance des médias. En tant que co-fondateur de l’ARTI, une association de radios et télévisions indépendantes, il souligne que « l’indépendance des médias est une problématique qui ne concerne pas que l’Afrique ».

Son parcours, marqué par des frustrations passées, inspire désormais fierté et espoir pour les jeunes générations. Pour lui, « le Maroc peut croire en sa culture. Ce secteur est un vecteur d’avenir », offrant une véritable ouverture d’esprit et de tolérance.

 

Meriem Draman, Conseillère et formatrice en orientation (Turquie)

 

Meriem Draman, Conseillère et formatrice en orientation (Turquie)

Ancienne du lycée français de Tunis et de l'école française de Khartoum (Soudan)

Meriem Draman a déménagé à Istanbul en 2003 pour enseigner les sciences physiques au lycée Galatasaray, où elle a passé "cinq années passionnantes" avant de prendre un congé parental pour s'occuper de ses deux petits garçons. En 2011, elle a décidé de reprendre sa carrière en prenant les rênes de l’édition d’Istanbul de lepetitjournal.com, avec l'aide de sa rédactrice en chef, Anne Andlauer. À cette époque, Meriem raconte : "C’est à ce moment-là que le virus de la communication m’a attrapée," ce qui l'a conduite à se former dans ce domaine au CELSA à Paris.

Après un Master en communication, Meriem a eu l'occasion de travailler à la Mairie de Paris, au Conseil d’État, et à VNF à Dijon. Cependant, en 2018, pour des raisons familiales et personnelles, elle a abrégé son séjour en France et est rentrée à Istanbul. Elle a alors choisi de se réorienter vers le conseil en orientation scolaire. Depuis janvier 2019, elle accompagne des jeunes dans leurs parcours et les aide à "trouver leur voie."

Son entreprise a prospéré, et Meriem est devenue formatrice pour adultes. Elle a fondé son organisme de formation professionnelle et obtenu la certification Qualiopi, formant jusqu'à présent 220 personnes. En juillet 2024, elle a fondé l'association des COSI (Conseillers d’Orientation Scolaire Indépendants) pour promouvoir son métier auprès du grand public et des institutions.

Meriem exprime sa fierté d'”avoir créé un réseau de conseillers d’orientation scolaire indépendants qui s’étend aujourd’hui à travers le monde." Elle partage que plusieurs de ses anciens stagiaires ont pu se réorienter et embrasser des carrières significatives grâce à sa formation. "Je reçois régulièrement des messages touchants de mes anciens stagiaires, remplis de gratitude et de reconnaissance," dit-elle, soulignant que cela renforce sa motivation.

Au quotidien, Meriem gère et anime ce réseau, offrant sa formation deux fois par an, ainsi qu'une formation continue avec des conférences mensuelles et des réunions trimestrielles. Son engagement envers ses ex-stagiaires s'étend à la création d’une communauté active sur Facebook. Dès son lancement en tant qu’indépendante en 2019, elle a développé un site internet et rédigé une centaine d’articles pour optimiser son référencement sur Google, convaincue que la visibilité était essentielle, surtout vivant dans un pays non francophone.

 

Pom Madendjian, Fondatrice du Festival international des Auteurs francophones en Malaisie (Malaisie)

 

Pom Madendjian, Fondatrice du Festival international des Auteurs francophones en Malaisie (Malaisie)

Ancienne de l’école française de Sana’a René Clément (Yémen), du Lycée Français Le Clézio de Port Vila (Vanatu), du Lycée Vauban du Luxembourg (Luxembourg), du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth (Liban) et Lauréate du Trophée Culture/ Art de vivre, des Trophées des Français de L’Asean 2024

Pom Madendjian a grandi dans un environnement international. Expatriée jusqu’à ses 18 ans  (Arabie Saoudite, Yemen, Vanuatu, Luxembourg et Liban), elle rentre en France pour ses études et début une carrière dans la publicité et les médias (Groupes Publicis et Lagardère). Mais le virus de l’expatriation ne la quitte pas, cette fois-ci en tant que conjoint-suiveur, et lui permet de se réinventer: “J'ai profité de notre installation 2 ans au Mexique pour me réorienter vers une passion ancienne : l'écriture. J'ai lancé un blog lifestyle et familial (maintenu sous différentes formes jusqu'à ce jour) et réussi à faire éditer mon premier roman (La Folle Aventure d’une Mère de Jumeaux, Ed. Infolio)”. Chaque nouveau moment de vie à l’étranger lui a permis de réaliser d’autres projets comme la création d’une agence de voyage en Afrique du Sud.

 

Un festival pour « soutenir tous les auteurs francophones habitant en Malaisie »

 

La littérature redevient sa priorité après son arrivée en Asie : “Arrivée au Vietnam en 2021, j'ai choisi de reprendre le chemin de la culture en acceptant de prendre le poste de Responsable Asie de Rencontre des Auteurs Francophones, réseau littéraire international francophone majeur dans le monde. J'ai alors lancé le premier Salon du Livre Francophone de Ho Chi Minh en mars 2022, dont l'équipe restée en place prépare actuellement la 4ème édition.” Installée depuis 2022 à Kuala Lumpur, Pom devient rédactrice en chef de Gazette, le seul magazine francophone de Malaisie et se décide à adapter le succès de son festival littéraire : “J'ai continué sur cette lancée de développement de la francophonie et de soutien de la culture en français en Asie du Sud-Est, avec la mise en place du premier salon du livre francophone de Malaisie : le "Festival international des Auteurs francophones en Malaisie" qui a eu lieu en mars 2024.” Devant le succès de la première édition, le deuxième est déjà annoncé pour mars 2025. “La francophonie en Asie du Sud-Est est quasi inexistante. Avoir réussi, en seulement trois ans, à mettre en place et pérenniser deux salons du livre francophones (Vietnam et Malaisie, les seuls de la zone), financés par les institutions françaises et francophones officielles mais aussi les entreprises privées qui croient en la puissance d'un écosystème francophone culturel et économique renforcé, est je crois une très belle performance.”, se réjouit-elle.

 

Anaïs Majidier, Co-fondatrice Le Partage Club (Canada)

 

Anaïs Majidier, Co-fondatrice Le Partage Club (Canada)

Ancienne du Lycée Louis Massignon (Emirats Arabes unis) et Lycée Français du Caire

Anaïs Majidier est fille d’expatriée et a grandi en découvrant des cultures variées entre Dubaï, Abu Dhabi, et Le Caire. Elle explique : "Chaque lieu a contribué à enrichir ma perspective sur le monde et à développer mon adaptabilité." Cette enfance marquée par le multiculturalisme a nourri sa curiosité et son appétit pour l’international. Lorsque le moment d'étudier est venu, elle a choisi Montréal, une ville réputée pour sa diversité culturelle, où elle a débuté sa carrière professionnelle en intégrant des groupes internationaux tels que Publicis et Nespresso. Elle précise : "J’ai pu développer des compétences solides en stratégie, marketing et gestion de projets dans des environnements exigeants."

Depuis deux ans, Anaïs s'est lancée dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en co-fondant une startup en hypercroissance, Le Partage Club. Elle décrit ce projet comme "l’aboutissement de mes expériences passées et de ma volonté d’avoir un impact concret." Après avoir consolidé leur présence au Canada, ils entament maintenant leur expansion en France, qu'elle considère comme "un marché clé pour notre développement international."

Elle souligne la fierté d'avoir créé quelque chose à partir de rien dans un pays d’adoption et de le répliquer sur son marché d’origine. "En tant que co-fondatrice d’une startup, je suis fière d’avoir bâti un projet innovant qui répond à des enjeux environnementaux, sociaux et économiques," déclare-t-elle. Anaïs est également fière d'avoir réussi à concilier sa vie de famille avec son rôle de cheffe d’entreprise : "Ce double rôle m’a permis de devenir une source d’inspiration pour d’autres femmes qui aspirent à entreprendre tout en bâtissant une vie équilibrée."

Aujourd'hui, son projet, le Partage Club, est bien plus qu’une simple application de partage d’objets entre voisins ; c’est une réponse à la surconsommation et à la sous-utilisation des biens. Anaïs confie : "C’est dans ces moments-là que j’ai découvert la puissance du partage et de la solidarité communautaire." Cela a inspiré la création de l'application, ayant pour but d’encourager l’entraide tout en ayant un impact positif sur l’environnement. Actuellement, le Partage Club compte 20 000 membres actifs.

Anaïs conclut en soulignant l'impact social de son initiative : "En moyenne, un membre économise 450 $ par année en empruntant des objets, et ils rencontrent 2 à 3 personnes en empruntant." Ensemble, elle et son équipe travaillent à construire des communautés plus solidaires et responsables, un partage à la fois.

 

Sabrina Rabhi, Fondatrice The Giving Family (Emirats Arabes Unis)

 

Sabrina Rabhi, Fondatrice The Giving Family (Emirats Arabes Unis)

Ancienne du Lycée français Charles de Gaulle de Londres et Lauréate du Trophée Social et Humanitaire, des Trophées des Français du Moyen-Orient 2025

Sabrina Rabhi est une professionnelle dynamique qui a quitté son pays il y a dix ans pour s'installer à Dubaï, une ville qu'elle décrit comme "dynamique et pleine d’opportunités". Son parcours a débuté chez Virgin Radio, où elle a plongé dans l'univers du marketing et de l’événementiel, une expérience qu'elle considère comme un "véritable tremplin" pour développer ses compétences.

Au fil des années, Sabrina a poursuivi sa carrière dans le marketing, collaborant avec diverses enseignes et entreprises. Elle a affiné son expertise en travaillant sur des campagnes innovantes et contribué à l’expansion de marques dans cette ville internationale.

 

Sabrina Rabhi -Un élan de solidarité à Dubaï avec The Giving Family

 

En parallèle, elle a réalisé un rêve en lançant sa propre marque de prêt-à-porter, fusionnant créativité et passion. Sabrina est également co-fondatrice de l’association humanitaire The Giving Family, avec l'entrepreneur Fadie Musallet. Elle a décidé de créer un groupe de volontaires pour distribuer au quotidien des repas dans les camps de travail, intégrant ainsi un aspect concret à son engagement envers ceux dans le besoin et encourageant l’esprit de générosité aux Émirats arabes unis. Elle souligne que "depuis sa création, The Giving Family est bien plus qu’une association humanitaire : c’est une communauté unie par la volonté de faire une différence."

Sabrina évoque deux moments marquants de son engagement : la reconnaissance de la Dubai Police, qui lui a décerné un trophée pour les efforts dédiés aux travailleurs de Dubaï, ainsi que le titre de "Charity Organisation of the Year" attribué par le Ministère des Ressources Humaines. Elle se dit fière des "plus d’un million de repas distribués dans les camps de travailleurs de Dubaï" et des "plus de 10 000 volontaires mobilisés", témoignant de l'impact significatif de son association.

"La satisfaction d’apporter une aide tangible à la communauté", ajoute-t-elle, est un des aspects les plus gratifiants de son travail. Pour Sabrina, chaque action menée représente un pas supplémentaire vers un avenir où l’entraide et la compassion prévalent, faisant de The Giving Family un symbole d'espoir et de solidarité.