Trophées Maroc : les 4 finalistes du Trophée Social et Humanitaire 2025

 

 

Anne-Lise Aria, présidente de Help with Aria (Marrakech)

Anne-Lise Aria, originaire de Strasbourg, a établi sa vie à Marrakech en 2020, une ville magnifique qui a conquis son cœur lors d’un voyage touristique. Tombée amoureuse de la région et de ses habitants, elle a décidé de créer l’association Help with Aria. Cette initiative est née de sa constatation des besoins fondamentaux de la population des montagnes de l’Atlas. Elle déclare : « Mon objectif est simple : apporter, à mon échelle, de l’aide à ces communautés. »

Rapidement, elle a été touchée par le contraste entre richesse et pauvreté qui l'entourait, ce qui a éveillé en elle un profond désir d'agir. C'est ainsi qu'elle a été poussée à créer son association, Help with Aria, après avoir participé à des actions humanitaires locales : « J’ai découvert une richesse humaine incroyable : la générosité et la résilience du peuple marocain. »

Sa transformation suite à la création de cette association fut marquante, car elle lui a permis de canaliser son engagement. Alors qu’elle travaillait comme gérante pour subvenir à ses besoins, elle a décidé de consacrer son temps libre à aider les plus démunis, notamment dans les villages isolés. L'événement tragique du séisme de septembre 2023 a intensifié son engagement, la conduisant à mobiliser des ressources en faveur des sinistrés, un engagement qu’elle poursuit avec détermination.

Anne-Lise aspire à un avenir où chaque individu sur Terre bénéficie de conditions de vie meilleures. Chaque jour, elle s’engage à mobiliser des ressources et à coordonner des actions humanitaires pour réaliser cette vision. Avec l’appui de son équipe dévouée, ils œuvrent pour un Maroc plus fort et plus solidaire.

Depuis sa fondation en 2021 et grâce à ses donateurs, l’association Help with Aria a eu le privilège d’apporter son aide à plus de 3000 personnes dans la région de Marrakech. Leur engagement envers ces communautés est au cœur de leur mission humanitaire. Au fil des années, ils ont organisé diverses actions caritatives ayant un impact positif tangible : distribution de kits scolaires pour encourager l’éducation des enfants, offre de moutons pour l’Aïd Al Adha, et fourniture de colis alimentaires pendant le mois de Ramadan pour soutenir les familles dans le besoin.

De plus, l’association a contribué à lutter contre le froid en distribuant des kits d’hiver et à améliorer l’accès à l’eau potable en forant des puits. Ils ont également aidé à soulager le fardeau financier de nombreuses familles en réglant leurs dettes.

Anne-Lise rappelle l'importance de chaque contribution : « Chaque don que vous faites compte. » Grâce à la générosité des donateurs, Help with Aria a déjà touché plus de 3000 vies, mais il reste encore beaucoup à faire. Elle invite chacun à rejoindre leur mouvement de solidarité et à donner généreusement, car chaque geste compte et rapproche ces communautés d'un avenir meilleur pour les générations à venir.

 

 

François Fatoux, Consultant égalité femmes hommes (Casablanca)

François Fatoux possède 15 années d'expérience dans le domaine de la protection sociale en France. Il a débuté sa carrière au sein d’une organisation syndicale où il a œuvré pour la défense des droits sociaux. Par la suite, il a fait évoluer sa carrière vers un enjeu qui lui tient à cœur : la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). En tant que fondateur et directeur de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises de 2000 à 2015, il a rassemblé grandes entreprises, syndicats et ONG pour promouvoir l'intégration des principes de développement durable au sein des affaires.

François explique que son engagement a été motivé par le désir d’associer acteurs économiques et sociaux pour un progrès collectif. En 2015, animé par la volonté de contribuer à de nouvelles causes, il s'est orienté vers l’Afrique et le Maghreb, avec l'objectif de promouvoir les droits des femmes. Il souligne : « Ce changement de cap est né de ma volonté d’allier engagement social et action concrète sur le terrain. »

Au cours de ses missions en Afrique, il a identifié des leviers essentiels pour renforcer l'autonomie des femmes, notamment l'établissement de modes de garde adaptés. Il a ainsi décidé de s'installer au Maroc pour promouvoir le concept de crèches durables, qui vise à répondre aux défis sociaux, environnementaux et économiques liés à la petite enfance. François affirme que « l’absence de modes de garde collectifs constitue un frein significatif à l’emploi des femmes », tout en ajoutant que « la scolarisation précoce des enfants favorise leur développement social et économique à long terme. »

Depuis 2018, François a collaboré avec diverses parties prenantes marocaines, mettant en avant des initiatives pour l'égalité femmes-hommes et le développement de crèches d'entreprise. Bien que la concrétisation de ces projets soit encore en chantier, il reste convaincu que « cette approche est essentielle pour accompagner les transformations sociales. »

Dans ses missions, il a toujours insisté sur la nécessité d’une véritable répartition des responsabilités parentales entre hommes et femmes. Il partage : « Les femmes ne pourront pleinement investir le monde de l’entreprise que si, parallèlement, les hommes prennent leur part dans les tâches domestiques et parentales. »

Parmi ses plus grande fiertés, François mentionne le semis de « petites graines qui, bien que modestes aujourd’hui, portent en elles le potentiel de grandes transformations. » Il observe également le Maroc en pleine transition sociale et note que des changements de comportements peuvent survenir sans uniquement passer par des lois, par la valorisation des bonnes pratiques sur le terrain.

François met l'accent sur son rôle de facilitateur, ayant accompagné le Ministère du Travail dans la gestion du Trophée de l’Égalité Professionnelle et finalisant un guide pratique pour la mise en place de crèches d’entreprise. Il souhaite que cet outil aide les entreprises à surmonter leurs appréhensions quant à la création de ces structures.

Impliqué dans plusieurs projets, il a aussi débuté en novembre 2024 une mission avec le Ministère de la Famille au Maroc, orientée vers l'amélioration des services sociaux dédiés aux femmes vulnérables. Sa capacité à collaborer avec divers décideurs enrichit ses actions et contribue à forger des solutions inclusives et durables.

Enfin, les distinctions obtenues par François, telles que le titre de Chevalier de l’Ordre national du Mérite et Officier de cet Ordre, témoignent de l'impact significatif de son travail. François a eu l'opportunité de travailler avec des organisations comme l'Union européenne et ONU Femmes, partageant ainsi ses principes de développement durable à une échelle internationale.

 

 

Mohammed Missoum, Fondateur des Enfants de l’ovale Maroc (Rabat)

Depuis 20 ans, l'association Les Enfants de l'Ovale Maroc (EDOM) œuvre pour l'inclusion des enfants défavorisés à travers la pratique du rugby. Fondée par le Dr Mohammed Missoum, un chirurgien orthopédique passionné, l'association a atteint des résultats impressants, avec « 85% d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants », témoigne-t-il, ajoutant que son modèle est étudié pour être reproduit dans d'autres régions. Les valeurs au cœur de l’association — Éducation, Dignité, Ouverture d’esprit, Motivation — reflètent également la personnalité de son président.

Le parcours de Mohammed Missoum est riche, marqué dès son enfance par l'engagement associatif, qu'il a nourri au fil des ans à travers diverses initiatives. Consacrant également sa vie à la médecine, il est devenu un expert reconnu dans son domaine après des études à Paris, choisissant de revenir au Maroc dans les années 1980 pour répondre à un besoin urgent en chirurgie. Sa passion pour le rugby, initiée au Lycée Descartes, est devenue un pilier de son engagement social. Il se souvient : « J’ai toujours aimé ce ballon bizarre, […] ce goût du partage, de la solidarité. »

L’association EDOM, implantée à Témara, cible spécifiquement les enfants de 6 à 16 ans issus des milieux défavorisés. Ils sont souvent confrontés à la pauvreté, qui peut les mener à des dangers comme la drogue ou la prostitution. En 2024, l’association célèbre l’impact de ses actions : plus de 3500 enfants ont été aidés, se transformant en joueurs de rugby, mais aussi en professionnels tels que médecins, avocats, enseignants et entrepreneurs. « Nous accompagnons aujourd’hui 320 enfants par an », déclare Mohammed, soulignant la diversité des activités proposées, allant des entraînements de rugby à des ateliers artistiques et des cours éducatifs.

Les enfants sont également sensibilisés à des valeurs cruciales comme la rigueur, l'égalité des genres et la protection de l'environnement. Actuellement, l'accent est mis sur des thématiques modernes telles que la conscience écologique et l’intelligence artificielle. L’association bénéficie du soutien d'entreprises locales et de bénévoles qui partagent leur expertise, facilitant ainsi de riches partenariats avec d'autres écoles et associations. Les infrastructures sportives de l’EDOM, qui accueillent également des compétitions internationales, ont transformé la commune de Mers El Kheir.

L’association fonctionne avec une équipe de 10 salariés et est incluse dans les programmes soutenus par le gouvernement marocain. Mohammed Missoum précise que son engagement est fort et focalisé sur les actions locales, même si le modèle d’EDOM suscite de l'intérêt au-delà des frontières marocaines. Il aspire à transmettre ses responsabilités, cherchant une personne digne de confiance pour continuer l’œuvre, tout en espérant pouvoir passer davantage de temps avec les enfants.

« Nous arrivons à 85% d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants. Notre modèle est aujourd’hui étudié pour pouvoir être répliqué dans d’autres parties du pays », annonce Mohammed Missoum. L’EDOM intéresse même au-delà des frontières marocaines, mais le chirurgien préfère se focaliser sur ce qu’il fait dans la banlieue de Rabat : « Notre engagement est sérieux et je ne veux pas me disperser », explique celui qui aimerait un jour laisser la main.

 

 

Audrey Stauth, Operations Manager à la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (Marrakech)

Audrey Stauth a grandi dans une famille de voyageurs, ce qui lui a permis de découvrir le monde dès son jeune âge. Elle déclare : "Je suis née dans une famille de voyageurs, et j’ai eu l’opportunité incroyable de vivre dans plusieurs pays en grandissant." Ce parcours atypique l’a amenée à vivre au Nigeria, au Burkina Faso et à Hong Kong, éveillant en elle un profond goût pour la découverte. Poussée par cette passion, elle a choisi de poursuivre des études en relations internationales et sciences politiques, ouvrant la voie à une carrière dans l'humanitaire.

Depuis 2012, Audrey a poursuivi sa vocation à l'étranger, d'abord en Suisse et en Angleterre, puis en menant des missions d’urgence dans divers pays comme la République Démocratique du Congo, le Cameroun, Haïti et le Kenya. Actuellement, elle est basée à Marrakech où elle occupe le poste de Directrice des Opérations (Operations Manager) à la Fédération Internationale des Sociétés Nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Son rôle principal consiste à coordonner la réponse humanitaire du Croissant-Rouge marocain suite au séisme d'El Haouz survenu le 8 septembre 2023.

Elle exprime sa fierté à dédier son temps et son travail aux personnes les plus vulnérables. "Voilà maintenant une dizaine d'années que je fais ce métier et que je sais pourquoi je le fais malgré les difficultés," affirme-t-elle. Au-delà d'assister les victimes de catastrophes, Audrey œuvre également à renforcer la préparation et le développement des Sociétés Nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, adoptant ainsi une démarche axée sur la localisation et la pérennisation de l'aide humanitaire.

Ses interactions quotidiennes avec les bénévoles et les membres du personnel du Croissant-Rouge marocain lui confèrent une appréciation profonde de leur dévouement. "Je partage l’humilité et la fierté des volontaires," souligne-t-elle, en témoignant de la gratitude des communautés envers ceux qui œuvrent sur le terrain.

Concernant son action, l'opération d'urgence qu'elle supervise vise à apporter de l'aide à environ 45,000 personnes dans 120 douars à travers quatre provinces touchées par le séisme : El Haouz, Chichaoua, Taroudant et Azilal. Pour soutenir cette initiative, l'appel d’urgence a besoin de 75 millions de Francs Suisses, dont environ 37,5 millions sont déjà disponibles. En tant que Operations Manager, Audrey dirige une équipe de 30 à 40 personnes de la FICR, collaborant étroitement avec le Croissant-Rouge marocain, qui compte environ 70 membres du personnel et plus de 300 volontaires, tous engagés à soutenir les victimes de cette crise.