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Quand être parent au foyer en expatriation n’est pas un choix…

Vous vivez en expatriation en famille, et vous n’avez pas la possibilité d’avoir une activité professionnelle. Vous êtes parent au foyer…malgré vous, comme Marie. La maman expatriée a accepté de nous partager son expérience et nous raconte comment elle cherche à en sortir.

parent foyer expatriationparent foyer expatriation
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 2 avril 2023, mis à jour le 20 février 2024

 

 


Selon une étude Expat Communication menée en mars 2021, 30% des conjoints d’expatriés affirment s’être sacrifiés pour l’autre. Moins de 5% ont réussi à trouver un travail pendant leur expatriation. Les raisons principales ? Pauvreté du réseau, garde d’enfants, manque de visibilité du projet d’expatriation, mais aussi méconnaissance du marché local ou compétences inadéquates. C’est le cas de Marie, formatrice commerciale en France et professeur de français en mal d’expériences professionnelles et contrainte d’être parent au foyer. Pourquoi n’a-t-elle pas eu le choix ? Comment le vit-elle ? Quelle solution trouve-t-elle ?

 

parent au foyer en expatriation, c'est dur et parfois ce n'est pas un choix

 

 

L’Indonésie, une perspective pleine d’espoir…puis la désillusion 

La vie de femme au foyer, Marie, maman de deux enfants, ne la connait que trop bien...Depuis 10 ans, elle suit son mari en expatriation. Depuis le début, elle connaît la conséquence « d’un gap sur le CV » et est déterminée à travailler à l’étranger. D’abord au Moyen Orient, elle se lance dans des études de psychologie mais doit faire un stage en France. Impossible avec sa vie de famille. Elle s’investit donc à fond dans un poste de professeur de français dans une école internationale. Au bout de deux ans, son mari est muté en Indonésie. 

« A nouveau, je quitte mon travail. J’étais pleine d’espoir de trouver un nouvel emploi ! ». Sauf que, très vite, c’est la désillusion. « Pour obtenir un visa de travail, il faut avoir 5 ans d’expérience. Ce que je n’ai pas… ». Marie frappe à de nombreuses portes mais l’embauche des Indonésiens est privilégiée. Elle passe une année « à tourner en rond » et reprend des études pour obtenir un DAEFLE (Diplôme qui atteste de compétences à enseigner le français à des publics non francophones.)  La crise sanitaire touche l’Indonésie, les écoles ferment et la maman prend le relai pendant de long mois.

Elle n’en peut plus :« Je veux plus être à la maison. J’aime mes enfants plus que tout au monde mais j’ai besoin d’un enrichissement personnel, cela devient vital. Pas d’histoire d’autonomie financière, insiste-t-elle mais « d’épanouissement personnel ». 

expatrié et conjoint au foyer malgré moi

 

 

De la phase dépressive à la détermination de travailler en expatriation

Marie a besoin d’objectifs autre que « ce que l’on va manger ce soir » et pouvoir rentrer chez elle « et avoir quelque chose d’enrichissant à partager ». D’année en année, la situation se répète « Le contrat se renouvelle chaque année, avec la promesse d’une expatriation ailleurs. Je vois bien que rien ne se profile. Cela fait presque 7 ans que nous sommes en Indonésie ! ». En attendant, Marie a le sentiment de sombrer « J’ai eu une phase dépressive, oui. Pleurer, me sentir inutile, irritable…Si on osait critiquer ma cuisine par exemple, je me disais que là, vraiment, je ne servais plus à rien… ». Marie se lance dans un master FLE et doit réaliser un stage de six mois. A nouveau, l’impasse ? Pas cette fois car Marie décide qu’elle réalisera cette expérience, où qu’elle se présente. 

 

risques dans une expatriation

 

 

Le dilemme des conjoints suiveurs : s’épanouir aussi 

Depuis que Marie cherche son stage ailleurs, elle se sent mieux. Une décision qui n’a pas forcément été comprise par tous « C’est difficile à comprendre pour mon mari car, si je pars, c’est avec les enfants. On a des disputes. Je lui rappelle que je l’ai toujours suivi et accepté ses choix mais que cette fois, c’est mon tour. Il a toujours su que je voulais absolument travailler en expatriation. C’est juste passé en second plan ». Son conjoint n’acceptant pas de quitter son poste « parce que, quand même, son salaire permet notre stabilité financière », Marie est déterminée à s’épanouir professionnellement ailleurs « au moins le temps d’acquérir l’expérience nécessaire ». Ce qui ne l’empêche pas de se sentir coupable « mes enfants n’ont pas envie de bouger, ils appréhendent la séparation avec leur papa. Pour me rendre heureuse, je vais peut-être rendre les autres malheureux, ce n’est pas évident à gérer. »

Des histoires comme celle de Marie, il en existe beaucoup en expatriation. Être conjoint accompagnant est un grand défi, et, pour beaucoup, le plus grand de tous. « Mais, si le conjoint n’est pas heureux, c’est tout le socle familial qui se fragilise… Je pense qu’il faut savoir prendre des risques dans la vie » conclut Marie, qui a encore des hauts et des bas aujourd’hui. 

 

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