L’éducation n’a pas de prix. Opérant depuis Londres, l’association Children of the Mekong, branche britannique d’Enfants du Mékong, l’a bien compris et cherche à fournir l’accès à l’éducation aux enfants d’Asie du Sud-Est issus de familles pauvres.
Children of the Mekong est une association basée à Londres qui œuvre pour que les enfants pauvres d’Asie du Sud-Est puissent avoir accès à une éducation décente. Elle est la branche britannique de l’association Enfants du Mékong fondée en 1958. Celles-ci reposent essentiellement sur différentes levées de fonds et l’aide de toutes les personnes disposées à parrainer un enfant pour la modique somme de 28£ par mois. Eugénie Munakarmi, qui vit à Londres depuis 12 ans et représente Children of the Mekong, a répondu à nos questions pour nous présenter l’association plus en détail.
Quels sont l’origine et le but de l’association Enfants du Mékong et de sa branche britannique?
L’objectif de l’association Enfants du Mékong est de donner l’accès à l’éducation aux enfants en Asie du Sud-Est. Nous intervenons dans 6 pays. L’association a été fondée en 1958 par un Français qui habitait à Vientiane au Laos et avait commencé à aider quelques enfants en bas de son cabinet dentaire. Petit à petit, il a reçu de plus en plus de demandes d’aide. A son retour en France, il en a parlé à l’Association dentaire française, à ses amis, sa famille, ce qui l’a mené à mettre en place le système de parrainage d’enfants. Le parrainage représente le cœur de notre action.
Au Royaume-Uni, je m’occupe essentiellement de la levée de fonds et de la recherche de nouveaux parrains. Ici, il coûte 28£ par mois et permet à un enfant issu d’une famille très pauvre d’accéder à l’éducation. Les parrains apportent un soutien financier mais aussi un soutien moral via un échange de lettres et la possibilité d’aller rendre visite à son filleul ou sa filleule. Nous accompagnons ces jeunes à travers leur formation professionnelle et universitaire, jusqu’à l’obtention d’un emploi.
Comment fonctionne l’association, à Londres et dans le monde ?
En plus de Londres, nous avons plusieurs bureaux bénévoles à Hong Kong, Singapour, à Bruxelles, en Suisse et au Luxembourg. A Londres, je suis la seule salariée et je suis accompagnée d’une équipe de bénévoles et de stagiaires, nous sommes une petite dizaine. Beaucoup sont étudiants et se sentent connectés avec l’Asie du Sud-Est car ils en sont originaires ou y ont déjà vécu pendant plusieurs années. Nous avons aussi des bénévoles de tout âge et de toute origine. Cette équipe de bénévoles est indispensable pour faire tourner la structure londonienne, car je ne pourrais pas m’en sortir seule.
Comment se traduit concrètement l’action de la branche britannique d’Enfants du Mékong à Londres ?
Notre but étant d’aider les enfants d’Asie du Sud-Est, nous sensibilisons et essayons de lever des fonds. Pour ce faire, nous organisons des événements. Le 19 janvier dernier, nous avons reçu la visite de Guillaume d’Aboville, le directeur général de l’association Enfants du Mékong, pour une conférence en partenariat avec Londres Accueil. Le soir, un autre événement s’est déroulé chez une de nos administratrices avec une cinquantaine de personnes de la communauté française. Grâce à cela, nous avons pu sensibiliser un certain nombre de personnes à la situation en Asie du Sud-Est. Parmi les priorités figure également le soutien aux écoles informelles qui se sont mises en place en Birmanie après le coup d’Etat, il y a deux ans.
Nous avons aussi des partenariats avec des entreprises qui souhaitent soutenir notre cause. Nous recevons également des subventions. Les parrainages sont très personnalisés, l’argent récolté va directement et entièrement à l’enfant parrainé, il n’est pas mis dans un pot commun. Si 28£ par mois peuvent ne représenter qu’une petite somme pour nous, ils ont une toute autre valeur pour l’enfant, ils lui changent la vie.
Quand avez-vous commencé à vous tourner vers la communauté française de Londres ?
Récemment nous avons réalisé la force et la taille de la communauté française à Londres. La venue de notre directeur général a agi comme un déclencheur. C’est quelque chose que nous cherchons à développer, ce pourquoi nous sommes membre de Londres Accueil depuis maintenant un an, dans l’optique de plus toucher la communauté française. Par ailleurs, notre équipe est composée à 50% de Français.
Comment faites-vous connaître l’association et son action à Londres ?
Nous communiquons avant tout en anglais pour toucher le public le plus large possible. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux et disposons d’un site internet sur le référencement duquel nous travaillons beaucoup. En ce moment nous cherchons aussi des sites qui seraient intéressés pour parler de nous. Nous nous aidons aussi de nos parrains. Mais l’élément principal de notre communication réside toujours dans le bouche à oreille. Les événements dont je parlais précédemment sont également de bons moyens de nous faire connaître.
Quels sont les futurs projets à Londres et ailleurs ?
Nous avons d’autres projets qui visent à améliorer l’accès à l’éducation et faire en sorte que tous les enfants, malgré la pauvreté de leurs familles, puissent apprendre et aller le plus loin possible dans leurs études. Nous prévoyons un événement du même type que le mois dernier, cette fois-ci fin mai-début juin. Nous allons présenter des vidéos récentes de nos travaux en Asie du Sud-Est. En novembre, nous allons organiser une exposition d’art contemporain. Le but restant de lever des fonds et sensibiliser un maximum de personnes à la situation dans cette partie là du monde.