Trophées Italie : les 4 finalistes du Trophée Entrepreneur 2025

Emma Rowen Rose, Fondatrice de la marque Rowen Rose (Milan)

Emma Rowen Rose a commencé son parcours à Milan en 2014 lorsqu'elle est venue y étudier la mode à L'Istituto Marangoni. "J'ai été dans la foulée embauchée par une entreprise de mode italienne pour laquelle j'ai travaillé un an et demi avant de lancer ma marque Rowen Rose entre Paris et Milan." Aujourd'hui, Emma dirige une entreprise basée en France avec une filiale en Italie, et sa marque, Rowen Rose, est fièrement décrite comme "100% produite en Italie."

"Créer une entreprise est une expérience hors du commun car elle vous force à endosser tous les rôles qui soient. Je n'ai pas de co-fondateur, donc le travail a été conséquent dès le début, et les expériences nombreuses", raconte-t-elle. Grâce à son engagement, sa marque est désormais distribuée dans des boutiques de luxe prestigieuses à travers le monde, telles que Printemps, Harrods et Luisa Via Roma. Elle habille également des célébrités reconnues comme Beyoncé, Dua Lipa et Jennifer Lopez.

Emma explique que Rowen Rose réinvente l'élégance à la française, tout en respectant les traditions. "Tout est produit en Italie, pays dont le savoir-faire est toujours une référence dans l'industrie du prêt-à-porter de luxe", ajoute l’entrepreneuse. Sa propre multiculturalité enrichit la marque, étant née en France de parents espagnols et polonais.

Actuellement, Rowen Rose emploie six personnes en Italie et deux en France. "Nous sommes en pleine période de croissance, avec l'ouverture de nombreux pop-up à travers le monde et une communication grandissante", précise-t-elle. Emma et son équipe travaillent sans relâche pour promouvoir cette nouvelle élégance française à une échelle mondiale, illustrant ainsi leur passion et leur détermination dans le secteur de la mode.

 

 

 

Pauline Létang Nava, Fondatrice d’Agricamper (Lecco)

Pauline Létang Nava a su transformer sa passion pour le tourisme durable en un projet entrepreneurial florissant. "Après avoir obtenu un Master en sciences de l'information et de la communication, j'ai accumulé plus de dix ans d'expérience en communication digitale", explique-t-elle. Son dernier poste dans une multinationale lui a permis de gérer la communication digitale pour plus de 100 pays, avant de faire le choix décisif de déménager en Italie.

C'est dans ce nouveau pays qu'elle fonde Agricamper, une entreprise qui aligne ses compétences professionnelles avec ses valeurs personnelles et son engagement en faveur d'un tourisme durable. "Agricamper est le fruit de ma passion, transformant mon engagement vers un tourisme durable et le soutien aux petites exploitations agricoles italiennes en une activité florissante", raconte l’entrepreneuse.

Agricamper propose une expérience unique aux camping-caristes, permettant de séjourner gratuitement dans plus de 1 500 emplacements, principalement au sein d'exploitations agricoles italiennes. "Une autre façon de voyager : plus lente, plus responsable, plus humaine", constate Pualine. Grâce à une adhésion annuelle, les membres peuvent passer la nuit tout en découvrant des produits locaux de qualité et en échangeant avec les hôtes, favorisant ainsi les circuits courts et une consommation consciente.

Pauline se dit fière d'avoir introduit ce modèle novateur de tourisme en Italie : "Le succès de cette initiative confirme qu’un autre tourisme est possible : plus local, plus durable, plus engagé." Son entreprise connaît une croissance soutenue depuis son lancement, touchant plus de 20 000 clients depuis sa création.

"J’ai constitué, par choix, une équipe 100 % féminine", souligne-t-elle, ce qui reflète son engagement envers un leadership féminin. En tant que fondatrice, Pauline dirige Agricamper avec une vision claire : "Rien n’est plus motivant que de se lever chaque matin avec la certitude d’œuvrer pour un projet aligné avec ses convictions."

Agricamper s'appuie sur une solide présence numérique, avec un site web et une application mobile facilitant l'accès à plus de 1 500 emplacements. Elle collabore avec des partenaires nationaux et internationaux pour promouvoir un tourisme rural authentique. "Cette collaboration entre professionnels nous permet d’échanger des bonnes pratiques et de renforcer notre vision commune d’un tourisme durable."

En préparation pour un Executive MBA à la SDA Bocconi de Milan, Pauline vise à renforcer ses compétences en leadership pour continuer à développer son entreprise. "Je suis impatiente d’élargir mes horizons professionnels tout en continuant à nourrir ma soif d'apprendre." Au fil de son parcours, elle incarne une nouvelle génération d'entrepreneurs qui œuvrent pour un futur plus durable et responsable dans le secteur du tourisme.

 

Joséphine de Chazournes, Co-fondatrice de Poggio Lecci (Magliano)

Joséphine de Chazournes est une entrepreneuse passionnée par l'agriculture durable, arrivée en Italie en 2004 après avoir travaillé dans la finance à Londres. "Je suis arrivée en Italie en 2004 de Londres, où je travaillais en finance depuis ma sortie d’école de commerce à Paris", raconte-t-elle. En 2005, elle et son mari décident d'investir toutes leurs économies dans des terres agricoles en Toscane : "C'était un projet terrien pour notre famille, quelque chose qui montre l’importance du temps long, de la patience, de la résilience et où nous pourrions mettre les mains à la pâte."

Ensemble, ils transforment 12 hectares de blé en une oliveraie de 9 variétés d’arbres IGP Toscans, cultivés de manière biologique avec des pratiques régénératrices du sol et de l’eau. "Nous avons aussi construit notre maison à partir de rien, avec des techniques écologiques modernes", précise Joséphine. Leur production, qui a commencé à commercialiser ses produits en 2008, a rapidement pris de l’ampleur, notamment en travaillant avec des chefs renommés à Paris, Bruxelles et Londres. "Nous avons même eu la chance de fournir des produits faits ad-hoc pour des événements particuliers", souligne-t-elle.

Au fil des années, Joséphine a quitté le monde de la finance pour se consacrer entièrement à son entreprise agricole, Poggio Lecci. "Ma carrière n’était pas une finalité. J’avais besoin de faire quelque chose qui ait plus d’impact sur l’environnement", admet-elle. Avec une approche axée sur la durabilité, elle a vu son exploit en agriculture se développer, remportant des prix et agrandissant son entreprise pour produire entre 5 000 et 10 000 litres d'huile d'olive extra vierge certifiée biologique chaque année, récompensée par plusieurs prix, dont récemment celui de Slow Food Italia 2025.

Son engagement va au-delà de son domaine. "J'ai décidé de créer une activité de conseil en restauration d'écosystèmes agricoles et forestiers pour aider d'autres agriculteurs à faire la transition vers des pratiques durables", explique Joséphine. Elle retourne son expertise pour soutenir les agriculteurs fragiles économiquement, tout en recherchant des financements privés pour alléger leur fardeau.

"Une de mes plus grandes fiertés est que nous distribuons tout en direct, jusqu’à un restaurant trois étoiles Michelin de Bergame, Da Vittorio", précise Joséphine, qui a passé l’examen d’œnologue de l’huile pour garantir la qualité de ses produits.

En parallèle de ses activités agricoles, Joséphine s'engage activement pour la restauration des forêts. Son intérêt pour l’environnement a mené à une collaboration avec Sylva Nova pour développer des projets de préservation. "Mon but est de développer ces actions en Europe, notamment en France, en Allemagne, en Autriche," explique-t-elle avec détermination. Elle met l'accent sur la nécessité de restaurer les forêts existantes pour les générations futures, affirmant : "C’est notre responsabilité de rétablir cette biodiversité."

 

Aurélie Bazex, co-fondatrice de William Crocodile (Milan)

Aurélie Bazex s’est véritablement réinventée grâce à son expatriation en Italie, pays où elle est arrivée pour raisons personnelles il y a près de 15 ans. Après plusieurs postes de manager spécialisée en marketing et e-commerce dans de grosses entreprises, elle change de voie. Elle co-fonde la librairie française William Crocodile en 2021, un projet bicéphale né de sa rencontre avec Caroline Zanon, ancienne libraire et experte en livres rares et antiquités à Paris. "Nous nous sommes retrouvées sur la manière de vivre notre expatriation en Italie : une soif de découverte et d’intégration dans notre pays d’accueil combinée à l’envie de maintenir le lien avec notre culture d’origine. Et une même envie de se lancer dans un projet entrepreneurial à la suite des divers confinements. C’est la grande richesse de l’expatriation : permettre des rencontres inattendues, ouvrir de nouvelles opportunités et proposer des défis exceptionnels", explique-t-elle.

Partant du constat qu'il manquait un lieu à Milan où trouver et découvrir des livres en français, elles ont d’abord imaginé une librairie en ligne et un vélo-cargo construit sur mesure, qui propose une sélection d'ouvrages jeunesse d’occasion fournis en dépôt-vente par les familles francophones de Milan.

Parties de zéro – "nous avons investi chacune 3 000€ pour se lancer dans l’aventure, principalement faire construire sur mesure le vélo-cargo de la librairie" - le projet a rapidement évolué avec l’ajout de livres neufs en provenance des éditeurs français, puis de livres pour les adolescents et désormais également pour adultes, aussi en italien et en anglais pour «créer des ponts entre les cultures». L’économie circulaire reste au cœur de l’activité : "Nous rémunérons encore les familles qui nous ont confiés leurs livres avec des bons d’achat valables sur l’ensemble des ouvrages de la librairie", explique Aurélie.

En février 2024, William Crocodile a ouvert une librairie physique qui s’est déjà affirmée comme un lieu vivant autour de la culture française à Milan. Plusieurs jours par semaine, la librairie organise des ateliers créatifs, des rencontres avec des illustrateurs et auteurs renommés comme Philippe Vilain, des masterclass ou encore des événements comme la semaine du livre au lycée français Stendhal.

Aurélie continue aussi à sillonner Milan, à la rencontre de ses lecteurs francophones, avec le vélo-cargo qui se transforme en librairie, se disant fière de constater l’impact que William Crocodile a sur les habitants.